Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Au cours du développement du système nerveux, plusieurs millions de neurones doivent se connecter entre eux en recherchant leurs partenaires synaptiques au sein d’un tissu extrêmement dense et hétérogène. L'équipe de Fabrice Ango, à l’Institut de génomique fonctionnelle de Montpellier, met en évidence pour la première fois l’existence d’un entremetteur moléculaire qui guide les neurones et participe à la formation des premiers contacts entre deux partenaires synaptiques. Cette étude est publiée dans la revue Neuron.
Les équipes de Laurent Fasano et de Lydia Kerkerian-Le Goff à l’Institut de biologie du développement de Marseille, en collaboration avec les équipes de Pierre Roubertoux (Marseille) et de Joris Andrieux (Lille) et avec plusieurs laboratoires européens et américains, identifient TSHZ3 comme un nouveau gène lié aux troubles du spectre autistique, essentiel pour le développement des neurones de projection du cortex cérébral. Cette étude est publiée dans la revue Nature Genetics.
La perte des neurones du cortex entorhinal entraîne une déconnexion de l’hippocampe qui signe les premiers troubles de la mémoire dans la maladie d’Alzheimer. Des chercheurs du Laboratoire de neurosciences cognitives et adaptatives montrent que le bourgeonnement neural qui apparaît dans l’hippocampe après la perte de ces neurones permet à des souris de récupérer leurs performances de mémoire et rétablit une activité normale dans leur hippocampe. Par contre, il n’y a pas de bourgeonnement et la mémoire reste déficitaire si les souris sont dotées du variant APOE4 du gène de l’apolipoprotéine E, connu pour aggraver la maladie aux stades précoces. Cette étude est publiée dans la revue The Journal of Neuroscience.
L’équipe de Pierre Roux au Centre de recherche en biologie cellulaire de Montpellier, en collaboration avec l’équipe de Jean-Christophe Bourdon à l’université de Dundee (Royaume-Uni), a fait une découverte surprenante à propos du gène p53, considéré comme l’archétype du suppresseur de tumeurs. Les chercheurs ont démontré que ce gène génère des formes protéiques promotrices de l’invasion cancéreuse, s’opposant ainsi à la fonction suppresseur de tumeur de sa forme canonique. Ces travaux, qui ouvrent de nouvelles perspectives dans le domaine du diagnostic et de la lutte contre le cancer, sont publiés dans la revue eLife.
Deux chercheurs du Laboratoire de biologie et modélisation de la cellule confirment expérimentalement une hypothèse vieille d’un quart de siècle, en démontrant qu'une structure cellulaire appelée câble d’actine permet de refermer les tissus sans cicatrice. La cicatrisation est parfaite car le câble répartit les forces de tension au niveau cellulaire, sans pour autant agir sur la vitesse de fermeture. Il protège ainsi les cellules lors de la morphogenèse du tissu, et garantit leur intégrité physique. Ces résultats sont publiés dans la revue Nature Cell Biology.
Cancer le plus répandu chez la femme, le cancer du sein pourrait demain être dépisté par une simple prise de sang. En effet, des chercheurs australiens associés à des chercheurs nantais du laboratoire « Chimie et interdisciplinarité : synthèse, analyse, modélisation », à une équipe du Centre de recherche en cancérologie Nantes-Angers et à l’Institut de cancérologie de l'Ouest, ont développé une méthode innovante permettant de reconnaitre des cellules cancéreuses dans des tissus solides. Ils ont identifié dans ces cellules de nouveaux biomarqueurs de la pathologie qui pourraient être utilisés pour un diagnostic fiable d’ici une dizaine d’années. Ce travail est publié dans la revue Scientific Reports.
Pour caractériser un échantillon à l’échelle de l’atome, les scientifiques ont notamment recours à la résonance magnétique nucléaire (RMN). Pour la plupart des atomes étudiés, la qualité de l’information délivrée par cette technique dépend de l’intensité du champ magnétique : plus celui-ci est puissant, plus les signaux émis sont intenses et résolus, c’est-à-dire séparés les uns des autres. Pour les atomes en équilibre dynamique entre plusieurs états, au contraire, le signal se détériore ou disparaît à haut champ. Afin de pallier cette perte d’information, les chercheurs du Laboratoire des biomolécules proposent d’enregistrer les signaux RMN produits par deux champs magnétiques simultanément, faisant ainsi réapparaître le signal. Ces travaux innovants, parus dans la revue Angew. Chem. Int. Ed., vont permettre d’observer des systèmes moléculaires dynamiques.
Les complexes organométalliques, liant un métal à un ligand porteur d’atomes de carbone, font l’objet de nombreuses études, notamment en raison de leur action thérapeutique et de leurs propriétés catalytiques. Actuellement, leur production nécessite une grande quantité de solvants, néfastes pour l'environnement. Pour s’en affranchir, les chercheurs de l’Institut des biomolécules Max Mousseron proposent d’utiliser un procédé mécanique, le broyeur à billes, qui s’avère particulièrement efficace et écologique pour générer des complexes inédits. Ce travail fait l’objet d’un article dans la revue Chemical Science.
En dépit d’un mode de vie extrême, les manchots royaux semblent très peu sujets au stress oxydatif. Pour comprendre l’origine de cette adaptation, des scientifiques du CNRS et de l'université Claude Bernard Lyon 1 ont procédé à l’immersion répétée dans l’eau froide de jeunes manchots royaux n'ayant jamais plongé, afin de mimer la transition entre milieu terrestre et marin telle qu’elle se déroule dans la nature. En comparant divers paramètres physiologiques, biochimiques et génétiques relevés chez ces derniers avec ceux obtenus pour de jeunes oiseaux déjà adaptés au milieu marin, l’équipe a pu démontrer que les fortes capacités antioxydantes des manchots adultes ne sont pas innées mais le fruit de profonds ajustements métaboliques. Ces travaux soutenus par l’Institut polaire français Paul Emile Victor (IPEV), le CNRS et l’Université de Lyon ont été publiés en juillet dernier dans la revue Free Radical Biology and Medicine.
Deux chercheurs du Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (LAAS-CNRS), associés à des scientifiques du Laboratoire d’aérologie et de l’École d’économie de Toulouse ont mis au point des capteurs mobiles embarqués sur des vélos pour collecter des informations sur l’environnement urbain.
Adrien Bartoli devient membre junior de l’Institut Universitaire de France au 1er octobre 2016. Spécialiste de la vision par ordinateur, il applique le résultat de ses recherches à la réalité augmentée en endoscopie, cette chirurgie où le geste est guidé par l’image issue d’une caméra. Ce champ d’application lui apporte de nouvelles problématiques pour alimenter sa recherche théorique.
En développant un système innovant de marquage électronique, le projet Popstar, qui implique notamment le Centre pour la biodiversité marine, l’exploitation et la conservation, et le Laboratoire d’informatique, de robotique et microélectronique de Montpellier, vise à étudier l’état physiologique des poissons migrateurs en Méditerranée, associé à leurs déplacements collectifs. Le but est de développer un capteur plus fonctionnel et moins cher, comparé à l’existant. Il sera testé sur le thon rouge, espèce emblématique des pêcheries méditerranéennes et permettra d’acquérir une grande gamme de données biologiques et environnementales. Objectif : identifier les zones d’alimentation et de reproduction du thon rouge, et mieux gérer son exploitation en étudiant les variations de ses réserves de gras au cours du temps. Cette espèce, déjà observée du ciel par survols aériens réguliers, le sera sous l’eau grâce à Popstar. Une opération de marquage d’un banc entier de 200 spécimens est programmée en Méditerranée au cours de l’été 2019.
Des chercheurs du CNRS, de l’ESPCI Paris et de Saint-Gobain ont utilisé l’imagerie 3D par micro-tomographie X pour suivre l’évolution d’un mélange de verres fondus à haute température. Ils ont ainsi mis en lumière un mécanisme original de fragmentation des liquides, qui pourrait s’appliquer à la texturation des verres à petite échelle. Leurs résultats ont été publiés dans Physical Review Letters.
Certaines vibrations entrent en résonance avec les oscillations naturelles des gouttes d’eau, modifiant complètement leur forme. Une équipe du laboratoire Matière et systèmes complexes est parvenue à modifier les fréquences auxquelles l’eau réagit, grâce à des nanoparticules magnétiques et à un champ magnétique. Ces travaux ont été publiés dans la revue Physical Review Fluids.
Inaugurée le 20 octobre 2016, la fédération IngéLySE est un pôle unique en France regroupant plus de 2000 personnes issues de 23 laboratoires de recherche en sciences de l’ingénierie de Lyon et Saint-Étienne. Son objectif : structurer recherche fondamentale et recherche transdisciplinaire au service des grands enjeux technologiques, économiques et de société.
Le Laboratoire d'Annecy-le-Vieux de physique des particules (LAPP) est un laboratoire commun au CNRS et à l’université Savoie Mont Blanc. Près de 140 chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs, techniciens, administratifs, étudiants et visiteurs étrangers y travaillent. Depuis 40 ans, le LAPP participe à des expériences qui ont marqué l’histoire de la physique des deux infinis.
En tant que discipline de la recherche fondamentale, la physique tente d'apporter un éclairage scientifique à certaines des grandes interrogations qui hantent l'humanité. Le but des rencontres Physique et interrogations fondamentales (PIF), soutenues par l'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules du CNRS, est de permettre aux physiciens de réfléchir à haute voix à ces questions, d'en débattre entre eux et avec tous ceux qui peuvent s'y intéresser. Les 15e rencontres PIF auront pour thème "La science, l'information, la connaissance".
Des observations du télescope spatial Fermi ont permis à une équipe internationale menée par le NASA Goddard Space Flight Center, comprenant des chercheurs de l'Institut de planétologie et d'astrophysique de Grenoble et de l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie, de découvrir la première binaire gamma dans une autre galaxie. C'est aussi la plus lumineuse jamais observée. Ce système, nommé LMC P3, est composé d’une étoile de plusieurs dizaines de fois la masse du Soleil et d’un objet compact pouvant être une étoile à neutrons ou un trou noir. Il est à l’origine d’une émission cyclique de rayonnement gamma, la forme la plus énergétique de la lumière, plusieurs milliards de fois plus énergétique que la lumière visible.
Dix ans après le lancement du satellite franco-européen CoRoT depuis le cosmodrome de Baïkonour, la communauté scientifique a célébré la mise à disposition de la version finale des données de la mission et la publication du CoRoT Legacy book, le 30 septembre 2016, à l'Observatoire de Paris.
Mandaté par l’Organisation mondiale de météorologie (OMM), un comité international de 17 experts des événements extrêmes, parmi lesquels un chercheur français du Laboratoire d’aérologie, vient de déterminer que, depuis la fin des années 1990, la plus grande distance parcourue par un éclair a été de 321 kilomètres et la plus grande durée d’un éclair de 7,74 secondes.
Une équipe internationale de scientifiques vient de montrer que l’éruption du Samalas en 1257 aurait donné lieu à l’injection stratosphérique de gaz volcaniques la plus importante depuis 2300 ans, à l’origine d’un impact catastrophique sur le climat au 13e siècle, et aurait potentiellement provoqué une destruction massive de la couche d’ozone. Ces travaux impliquant des chercheurs de l’Institut de physique du globe de Paris, du Laboratoire de géographie physique : environnements quaternaires et actuels, du Center for Volcanology and Geological Hazard Management et du Museum Geologi (Bandung, Indonésie), ont été publiés dans la revue Scientific Reports.
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