Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
L’équipe de Mustapha Rouis, à l’Institut de biologie Paris-Seine, identifie un nouveau marqueur des maladies inflammatoires et cardio-vasculaires en démontrant que la concentration sanguine de la protéine TRX80, connue pour ses effets pro-oxydant et pro-inflammatoire, augmente avec l’âge. Cette protéine induit également une augmentation de l’athérosclérose. Les chercheurs ont élucidé les mécanismes moléculaires qui aboutissent à l’augmentation de cette protéine dont le dosage sanguin pourrait permettre d’évaluer les risques cardio-vasculaires liés à l’âge. Cette étude a été publiée le 4 mai 2017 dans la revue Circulation.
L’expression des gènes chez les mammifères est souvent régulée par des éléments distants sur le chromosome qui contribuent à la spécificité de l’expression dans un tissu donné et à des stades de développement précis. Cette régulation à distance opère dans des domaines chromatiniens dynamiques délimités par des facteurs architecturaux et elle est déterminée au cours du développement ou induite par des signaux extracellulaires. L’équipe d’Ahmed Amine Khamlichi, à l’Institut de pharmacologie et de biologie structurale, identifie un nouvel élément de régulation temporelle de l'expression des gènes de la région constante des anticorps. Cette étude a été publiée dans la revue PNAS.
Comment les cellules régulent-elles leurs contacts pour former des structures variées, tissus et organes dont l’organisation est essentielle à la fonction biologique ? S’arrangent-elles de la même façon si elles sont du même type ou d’un type différent ? L’équipe de Pierre-François Lenne, à I’Institut de biologie du développement de Marseille, a étudié comment les molécules d’adhésion et le squelette contractile des cellules déterminent la forme des contacts cellulaires dans un organe complexe, la rétine de la drosophile. Les résultats, publiés le 24 mai 2017 dans la revue eLife, mettent en lumière les rôles mécaniques directs et indirects de molécules d’adhésion et ouvrent la voie à une meilleure compréhension de certaines transformations tissulaires et de l’organisation des organes.
Neisseria meningitidis, ou méningocoque, est une bactérie responsable de méningites et de septicémies avec atteinte vasculaire, dont la forme la plus grave, purpura fulminans, est souvent fatale. Les équipes de Sandrine Bourdoulous et Stefano Marullo, à l’Institut Cochin, en collaboration avec celle de Xavier Nassif à l’Institut Necker Enfants Malades, montrent comment les méningocoques s’attachent fermement aux vaisseaux pour résister à la force du flux sanguin et les coloniser. Cette étude a été publiée le 1 juin 2017 dans la revue Nature Commmunications.
Des chercheurs de l’Institut pour l’avancée des biosciences ont découvert une nouvelle cause génétique de l’infertilité masculine humaine. Ils révèlent que l’oligo- et l’azoospermie peuvent représenter un continuum pathologique lorsque le gène SPINK2 est muté. Ceci permet d’envisager de nouvelles stratégies de traitement des patients pour lesquels aucune solution thérapeutique n’existe. Cette étude a été publiée le 29 mai 2017 dans la revue EMBO Molecular Medicine.
Les chercheurs de l’Institut Charles Gerhardt de Montpellier, en collaboration avec des équipes de l’Institut des biomolécules Max Mousseron et du Laboratoire de chimie de la matière condensée de Paris, ont mis au point une nouvelle méthode d’enrichissement isotopique en oxygène-17 pour la caractérisation par RMN. Très simple à mettre en œuvre, rapide et peu coûteuse (gain d’un ordre de grandeur environ sur le coût et le temps de réaction), cette approche fait l’objet d’un article dans la revue Angew. Chem. Int. Ed.
Depuis longtemps, on sait contrôler les propriétés du SiC en introduisant une petite quantité d'impuretés (dopants) dans le SiC, des atomes d’azote par exemple. Certaines étapes de la synthèse sont encore mal comprises. Dans ce contexte, les chercheurs du Laboratoire des multimatériaux et interfaces et du Laboratoire des matériaux et du génie physique, s’appuyant sur de nombreux résultats expérimentaux existants, ont proposé un modèle théorique d'incorporation de l'azote dans le composé modèle 4H-SiC qui permet d’accéder au mécanisme de dopage. Ces travaux sont publiés dans la revue Scientific Reports.
Une grande partie des travaux sur les origines de la vie se concentre sur les premières traces de vie bactérienne, avec pour objectif de découvrir comment s’est formé le plus vieil ancêtre commun : un organisme dont sont issues l’ensemble des espèces vivantes. Des chercheurs du Laboratoire de réactivité de surface, du Laboratoire d'archéologie moléculaire et structurale et de l’Institut de systématique, évolution, biodiversité, sont parvenus à synthétiser des molécules précurseurs de l’ARN, molécule biologique présente chez tous les êtres vivants, dans un système reproduisant l’environnement géochimique de la terre primitive. Ces travaux sont publiés dans la revue Angewandte Chemie International Edition.
Les chercheurs du Centre de biophysique moléculaire et du Laboratoire analyse et modélisation pour la biologie et l'environnement ont synthétisé un nouveau copolymère à blocs amphiphile dans le cœur hydrophobe duquel ils sont parvenus à encapsuler un anticancéreux, la curcumine, réalisant ainsi sa formulation soluble sous forme de nanoparticules. Ces travaux sont parus dans la revue European Journal of Pharmaceutics and Biopharmaceutics.
Les polymères conducteurs sont largement utilisés en électronique organique, en particulier comme couches conductrices pour des dispositifs électroniques comme les cellules solaires organiques ou les diodes organiques électroluminescentes. Des chercheurs de l’Institut Charles Sadron viennent de développer une nouvelle méthode très simple de fabrication de films polymères conducteurs qui permet d’amplifier le transport des charges. Ces travaux sont parus dans la revue Adv. Funct. Mat.
Une opération de recherches archéologiques est en cours dans la forêt communale de Val-Suzon à proximité du hameau de Sainte-Foy (Côte-d'or). Il s'agit dans l'état de nos connaissances de la première fouille en France ciblant spécifiquement des garennes (des constructions pour l’élevage des lapins au Moyen Âge).
Le Grand Prix 2017 d’archéologie de la Fondation Del Duca vient d’être attribué au programme de recherche "Thasos. Abords Nord de l’Artémision (Thanar)". Il s’agit du prix le plus important dans le domaine de l’archéologie : il vient couronner à Thasos la présence plus que centenaire de l’École française d’Athènes et une longue et efficace collaboration avec le ministère grec de la Culture hellénique.
La biométrie consiste à identifier ou
vérifier l’identité d’un individu de
façon automatique à partir de caractéristiques
comportementales ou morphologiques. Ce type de système
biométrique possède de nombreux avantages (relation
forte entre l’individu et son authentifiant, usage plus
simple que la gestion de multiples mots de passe…) mais
aussi plusieurs inconvénients (non révocable en
général, parfois falsifiable, capture sans
consentement…). Malgré tout, cette technologie se
répand très vite dans notre quotidien : d’ici
2020, il est prévu d’avoir 1,4 milliard de smartphones
équipé d’un capteur d’empreinte digitale,
selon IHS Technology Research.
La journée de la biométrie co-organisée par le
Groupe de recherche en
informatique, image, automatique et instrumentation de Caen le
7 juillet 2017 vise à confronter la vision des industriels
et académiques sur le sujet. Comment s’affranchir de
limitations de la biométrie ? Qu’est-on capable de
faire aujourd’hui en recherche et dans l’industrie sur
ce sujet ? Des présentations et démonstrations seront
proposées afin de se faire une opinion concrète sur
le sujet et afin d’ouvrir de nouvelles perspectives de
travaux.
Si les microorganismes peuvent nager, glisser ou ramper pour se déplacer, certains préfèrent les transports en commun. La bactérie Bacillus subtilis profite ainsi du mouvement des gouttes d’eau pour se disséminer en masse. Des chercheurs du laboratoire Matière et systèmes complexes ont découvert que ces colonies forcent l’écoulement de leur milieu en en modifiant la structure, grâce à la production d’un surfactant. Ces travaux sont publiés dans la revue PNAS.
Porteurs de la chaleur, les phonons se laissent bien moins facilement manipuler que leurs cousins les photons. Des chercheurs du LIMMS et de l’Université de Tokyo sont pourtant parvenus à les focaliser et donc à en maîtriser la propagation. Leur système fonctionne grâce à des réseaux de trous nanométriques sur des membranes de silicium. Ces travaux sont publiés dans Nature Communications.
Classé parmi les cancers dont la mortalité est la plus élevée, l’adénocarcinome pancréatique reste particulièrement difficile à diagnostiquer. Des chercheurs du laboratoire ICube et du CHU de Strasbourg ont cependant découvert qu’un métabolite, l’éthanolamine, est plus fortement présent dans les cellules pancréatiques cancéreuses que dans les tissus sains. Son analyse spectroscopique facilite les interventions chirurgicales et permet de mieux établir les chances de survie des patients. Ces travaux sont publiés dans la revue BMC Medicine.
Dans le contexte du réchauffement climatique, il paraît essentiel de comprendre comment l’élévation, même minime, de la température moyenne peut avoir une influence sur un écosystème global comprenant l’Homme et les espèces animales et végétales qui l’entourent. Un travail récent de modélisation a été consacré à l’étude de la biodiversité d’un système socio-écologique du massif forestier des Ardennes. Le but est de pouvoir simuler l’évolution d’une population d’arbres de ce massif pour analyser l’influence de la variation du climat sur le comportement de celle-ci : "Promenons-nous dans les bois, pendant que le doux n’y est pas…"
En combinant l’état de l’art en matière de sources d’impulsions lasers femtosecondes et de techniques de mesures résolues en temps, une équipe formée par des chercheurs du Laboratoire de physique des solides, du Laboratoire d’optique appliquée, du Laboratoire des solides irradiés et du Synchrotron SOLEIL, en collaboration avec l’Ecole supérieure d’études avancées de Trieste (Italie) et les universités américaines de Berkeley et Stanford, a mis en évidence un nouvel état de phase transitoire dans un isolant de Mott, le sesquioxide de vanadium. L’interaction du matériau avec des impulsions laser ultracourtes permet de chauffer les électrons de manière significative tout en laissant le réseau froid. Les physiciens ont ainsi observé un durcissement du réseau d’une durée de vie de quelques picosecondes. Ce travail publié dans la revue Nature Communications s’avère prometteur pour la réalisation d’une nouvelle génération de switches électroniques ultra-rapides.
En collaboration avec des biologistes, des physiciens ont expliqué pour la première fois le processus de propagation du stress au sein d’une tumeur cancéreuse modèle en utilisant des microbilles de gel comme capteurs de stress. Ces résultats sont publiés dans la revue Nature Communications.
Des physiciens grenoblois viennent de mettre au point une nouvelle technique d’imagerie en champ proche permettant de cartographier le temps de vie des charges électriques dans les cellules solaires avec une résolution de quelques nanomètres. Ce développement instrumental sans équivalent permet d’identifier les défauts qui limitent le rendement des cellules solaires de troisième génération. Ces résultats sont publiés dans la revue ACS Appl. Mater. Interfaces.
Pour les collaborations scientifiques LIGO et Virgo, l’aventure continue avec l’annonce d’une troisième détection d’ondes gravitationnelles. L’événement a été enregistré au cours de la campagne actuelle de prise de données des deux détecteurs LIGO qui a démarré le 30 novembre dernier et se poursuivra pendant l’été. Comme pour les deux premiers événements fin 2015, les signaux enregistrés ont été générés lorsque deux trous noirs ont fusionné en un plus gros. Le nouveau trou noir, situé à près de 3 milliards d’années-lumière de la Terre (soit deux fois plus loin que pour les deux systèmes déjà découverts) est environ 49 fois plus lourd que le Soleil, une masse intermédiaire par rapport aux résultats des deux fusions observées en 2015 (21 et 62 masses solaires). Cette découverte est décrite dans un nouvel article publié le 1er juin 2017 par la revue scientifique Physical Review Letters.
Le CERN a inauguré aujourd’hui un tout nouvel accélérateur linéaire, le Linac 4. Conçue avec avec des contributions française du LPSC, du LAL et de l’IRFU, cette machine est la dernière construite depuis le Grand collisionneur de hadrons (LHC). Elle deviendra, à son entrée en service en 2020, le nouveau premier maillon de la chaîne d'accélérateurs du CERN. Elle fournira des faisceaux de protons à de nombreuses expériences et permettra au LHC d'atteindre une luminosité plus élevée.
Les résultats de la première observation de XENON1T, le détecteur de particules de matière noire le plus performant jamais construit sur Terre, ont été révélés ce 18 mai 2017. "Le meilleur résultat sur la matière noire jusqu'à présent ! ... et nous venons de commencer !". C'est ainsi que la collaboration internationale XENON, basée au Laboratoire national du Gran Sasso (LNGS) en Italie, et à laquelle participent les équipes de recherche de Subatech et du LPNHE, a dévoilé ce premier résultat à la communauté scientifique internationale après une trentaine de jours d’observation. Ces premiers résultats ouvrent une nouvelle page dans la recherche de cette mystérieuse matière noire.
Le Grand accélérateur national d’ions lourds (GANIL) accueille chaque année environ 200 chercheurs venus du monde entier pour mener leurs expériences sur les installations uniques du laboratoire. Cette nouvelle campagne d’expériences a débuté il y a un mois, le 2 mai 2017.
Les séismes intermédiaires, qui ont lieu entre 30 et 300 km de profondeur, ont été largement documentés dans les plaques océaniques en subduction. Mis en évidence il y a près de cent ans par Kiyoo Wadati, poète, météorologue et géologue japonais, leur mécanisme reste pourtant énigmatique. Une équipe de scientifiques du Laboratoire de géologie de l’École normale supérieure, de l’Unité des matériaux et transformations, de l’Institut des sciences de la Terre de Paris, et de diverses institutions internationales s’est penchée sur le sujet. Le résultat de ces recherches, publiées dans Nature Communications en Mai 2017, démontre que la déshydratation du manteau lithosphérique peut provoquer des tremblements de terre.
Les gaz rares sont des éléments chimiquement inertes, c'est-à-dire qu'ils n'interviennent pas dans les réactions chimiques. Ce sont donc d'excellents traceurs de processus physiques tels que l'apport d'éléments volatils à l'atmosphère, les fuites atmosphériques, le dégazage des enveloppes terrestres etc. Dans une étude publiée le 18 Mai 2017 dans Nature communications, deux chercheurs du CRPG en collaboration avec l'Université de Manchester démontrent que des inclusions de fluides piégées dans des roches anciennes de la région de Barberton (Afrique du Sud) ont enregistré la composition isotopique des gaz de l'atmosphère d' il y a 3,3 milliards d'années. Les données montrent qu'une partie de l'atmosphère terrestre ne peut avoir été apportée par les astéroïdes et suggèrent une source cométaire pour les gaz rares de l'atmosphère.
Une équipe de scientifiques de l’Université de Manchester, du Laboratoire de physique et chimie de l’environnement et de l’espace (LPC2E), de l’Institut néerlandais de radioastronomie et de l’Institut Max Planck de radioastronomie a publié une étude du pulsar B1820-30A dans l’amas globulaire NGC 6624, basée sur l’analyse de plus de 25 ans d’observations radio de ce pulsar. L’analyse des données de chronométrie révèle que ce pulsar est vraisemblablement en orbite autour d’un trou noir de masse intermédiaire, situé au centre de l’amas. Cette découverte publiée dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society suggère que d’autres amas globulaires pourraient abriter des trous noirs de masse intermédiaire en leur cœur.
Ayant analysé une série temporelle de haute fréquence acquise dans la rade de Villefranche-sur-Mer, des chercheurs du Laboratoire d'océanographie de Villefranche et de l’Institut du développement durable et des relations internationales ont mis en évidence les changements très rapides qu’a connu l’eau de mer dans cette région entre 2007 et 2015. L’augmentation de la température y a été plus rapide que partout ailleurs dans l’océan global et celle de son acidité l’une des plus élevées jamais mesurées dans l’océan. En conséquence, plusieurs organismes sont affectés, ce qui pourrait altérer la chaîne alimentaire méditerranéenne.
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