Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Les polymérases à ARN dépendant de l’ARN sont nécessaires à la régulation génique par interférence à ARN chez la plupart des plantes et champignons, mais on les pensait absentes dans la majorité des espèces animales. Dans un article publié par PLOS Genetics, les chercheurs montrent que ces enzymes, bien que souvent perdues au cours de l’évolution, sont fréquentes chez les animaux, mais chez des espèces généralement sous-étudiées. De façon surprenante, le nématode Caenorhabditis elegans, qui a conservé l'enzyme, ne l'utilise pas pour l’interférence à ARN, révélant une grande plasticité fonctionnelle.
Le cerveau est parcouru d’ondes cérébrales dont les rôles sont encore méconnus. En enregistrant l’activité cérébrale à la surface du scalp, les chercheurs ont montré que les ondes alpha se comportent comme des « écrans radar » qui scannent le champ visuel toutes les 100 ms pour localiser un objet dans l’espace et dans le temps, chaque position de l’espace environnant étant balayée à des moments différents et dans un ordre bien défini. Ces ondes refléteraient le traitement cortical des informations sensorielles. Ce travail a été publié dans la revue Cell Reports.
Les adénovirus causent des maladies qui peuvent s’avérer parfois fatales. En les modifiant, ils peuvent également devenir de redoutables tueurs de cellules cancéreuses. Les adénovirus sont à ce jour les vecteurs les plus utilisés dans les essais cliniques chez l’homme. Les chercheurs viennent d’élucider par cryo-microscopie électronique le mécanisme permettant à des adénovirus de se fixer à la surface des cellules. Ces résultats, publiés dans la revue Nature Communication, pourraient ouvrir la voie au développement de vecteurs anti-tumoraux de nouvelle génération.
Les termites construisent des nids d’une remarquable complexité architecturale et qui possèdent d’étonnantes propriétés permettant la régulation de la température et le contrôle de la ventilation. Mais les mécanismes responsables de ces propriétés sont encore peu connus. Dans une étude publiée dans la revue Science Advances les chercheurs ont mis en évidence le rôle fondamental des structures construites par les termites à micro-échelle dans la ventilation des nids, mais également dans les échanges thermiques et le drainage de l'eau de pluie.
Malgré les traitements antibiotiques, les maladies infectieuses causées par des bactéries pathogènes invasives, telles que Neisseria meningitidis (méningocoque) responsable de méningites et de chocs septiques, restent souvent mortelles ou associées à de lourdes séquelles cognitives ou physiques. Les chercheurs ont identifié une famille de composés ciblant un facteur de virulence majeur, les pili de type IV, des structures filamenteuses présentes chez un grand nombre de bactéries pathogènes. Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives pour la prise en charge des infections bactériennes, en complément des antibiotiques.
L’ajout d’une molécule d’AMP, ou AMPylation, par les enzymes de la famille FIC est une modification post-traductionnelle des protéines qui contrôle une grande variété de processus cellulaires normaux et pathologiques. Il est donc essentiel que les protéines FIC soient précisément contrôlées, mais la nature des signaux régulateurs et leurs mécanismes d’action restent mystérieux. Dans un article publié dans Nature Communications, les chercheurs ont mis en évidence que deux AMPylases de la famille FIC, l’une bactérienne et l’autre humaine, sont directement régulées par le calcium, dont la fixation au cœur même du site actif contrôle la bascule entre l’ajout et l’élimination de l’AMP.
Séparer les molécules chirales présente un intérêt pharmaceutique certain pour le développement de médicaments. Grâce à une méthode originale, des chercheurs de l’Institut des sciences moléculaires et de l’Université Vistec en Thaïlande, sont parvenus à trier des molécules chirales d’un mélange circulant dans un canal microfluidique en utilisant un champ électrique. Ces travaux sont publiés dans la revue Angewandte Chemie.
Les MOFs (Metal-Organic Frameworks) sont des matériaux nanoporeux présentant un potentiel industriel important, notamment pour la capture et la séparation des molécules de gaz. Dans un article publié dans la revue Nature Materials, une équipe de l’Institut de recherche de chimie Paris a montré que l'application simultanée d'une haute pression et d'une température élevée permet d’accéder à de nouvelles phases de ces matériaux, présentant des comportements jusqu’ici inconnus. Ces résultats ouvrent une nouvelle voie vers la synthèse de verres de MOFs fonctionnels à des températures et pressions plus facilement accessibles par les industriels.
Décernée par la Geochemical society, la médaille Alfred Treibs représente la plus haute récompense en géochimie organique. Elle récompense Sylvie Derenne, chimiste au sein du laboratoire Milieux environnementaux, transferts et interactions dans les hydrosystèmes et les sols, pour ses travaux en géosciences. Sylvie Derenne est la troisième Française à recevoir cette médaille depuis sa création en 1979, et la première depuis 1985.
Dans le cadre de l'opération « Année de la chimie, de l’école à l’université », l’un des moments inédits pour le CNRS consiste en une journée nationale de formation, organisée dans 25 villes partout en France, à destination des enseignants du second degré (collèges, lycées, prépas et BTS) qui souhaitent enrichir leurs connaissances et leur culture scientifique en chimie. Après le succès du premier #jourChimie du 20 mars, la seconde journée a lieu le 3 avril à Créteil, Lyon, Nancy, Nice, Orsay, Pau et Rouen. Retrouvez tous les sujets scientifiques qui seront abordés.
La gestion durable des sites d’art rupestre est particulièrement complexe dans les contextes postcoloniaux. Elle nécessite le développement d’approches globales à même de considérer l’ensemble des pratiques socio-culturelles. En vue de répondre à cet enjeu social, une équipe franco-sud-africaine expose dans International Journal of Heritage Studies la méthodologie développée pour les sites d’art rupestre du massif du Maloti-Drakensberg en Afrique du Sud.
Chez les vertébrés sauvages, il a souvent été observé que certains individus survivent et se reproduisent mieux que d'autres. C’est notamment le cas chez les albatros. Pour évaluer la qualité individuelle de ces oiseaux, une étude a utilisé les télomères, une région spécifique situé aux extrémités des chromosomes, comme outil moléculaire. Ce travail s’inspire des recherches précédentes effectuées sur l’humain pour démontrer que la taille des télomères peut être un indicateur de la qualité individuelle chez les albatros. Les résultats ont été publiés dans la revue Functional Ecology.
En utilisant des systèmes de télémétrie par satellite, une étude parue dans Scientific Reports démontre que deux espèces d’oiseaux marins sont capables de répondre à l’arrivée d’un cyclone en changeant de comportement un à deux jours à l’avance, et en évitant la trajectoire des cyclones en les contournant.
Le 26 mars 2019 à Nouméa, le navire océanographique l’Atalante a appareillé avec à son bord une vingtaine de scientifiques pour une campagne d’envergure à travers le Pacifique Ouest. Pendant soixante-dix jours, les chercheurs étudieront cinq zones hydrothermales profondes de la région à l’aide du sous-marin téléguidé Victor 6000. Leurs objectifs : établir un état de référence de l’écosystème de ces milieux et évaluer la résilience de ces sites ciblés pour l’exploitation de leurs ressources minières.
La lumière n’est pas la seule onde à pouvoir être manipulée par des lentilles. Une équipe internationale, comprenant plusieurs chercheurs français, a non seulement conçu une lentille acoustique de format réduit, mais aussi développé des modèles pour concevoir et valider ces systèmes. Ces travaux, publiés dans la revue Physical Review B, pourraient aider à produire des métamatériaux acoustiques, capables de dévier ou d’étouffer le bruit.
De multiples petits robots communiquant entre eux peuvent s'auto-organiser pour construire un objet de forme déterminée. Mais ce processus est très lent. Des chercheurs de l'institut Femto-ST ont trouvé une méthode pour l'accélérer. Leurs résultats seront présentés à la conférence AAMAS (International Conference on Autonomous Agents and Multiagent Systems) qui aura lieu du 13 au 17 mai 2019 à Montréal.
Les calculs de structures et d'énergies sont un véritable défi quand il s'agit de tenir compte de l'environnement d'un atome ou d'une molécule. Dans ce travail, l'efficacité d'une nouvelle approche traitant séparément l'environnement et combinant deux méthodes de calculs quantiques est démontré.
Dans le cadre des 80 ans du CNRS, la MITI (Mission pour les initiatives transverses et interdisciplinaires) a mis en place en décembre dernier l'appel à projet "80 | Prime" dans le but de soutenir et renforcer l'interdisciplinarité entre les instituts du CNRS. Quatre scientifiques des laboratoires de l'IN2P3 figurent dans le palmarès rendu public le 7 mars dernier avec des projets où la physique des particules et la physique nucléaire se marient avec la physique des plasmas, la géologie, la théorie de l'évolution, ou encore la biologie moléculaire. Portraits.
L’évaluation de la quantité de CO2 anthropique stocké dans l’océan est depuis longtemps une priorité pour les océanographes. Une étude menée par une équipe internationale impliquant le Laboratoire d’océanographie et du climat : expérimentations et approches numériques montre que de 1994 à 2007, l’océan a accumulé 34 milliards de tonnes de CO2 anthropique, soit 31 % de la quantité émise durant cette période. L’océan semble avoir gardé sa capacité de pompage du CO2 à l’échelle planétaire mais avec un creusement des disparités entre les océans des deux hémisphères.
Une équipe internationale, impliquant des chercheurs du CEA et du CNRS, vient de découvrir l'existence de deux bulles de gaz chaud s'échappant jusqu'à des distances d'environ 500 années-lumière, de part et d'autre de l'environnement du trou noir massif situé au centre de notre Galaxie. Ces résultats sont publiés dans la revue Nature du 21 mars 2019.
L’étude de la composition de la matière organique préservée dans les sédiments profonds de la mer Morte a permis d’illustrer une stratégie de survie originale pour les micro-organismes qui la colonisent. L’identification de lipides connus pour servir de constituants de réserve dans les niveaux sédimentaires les plus salins du lac démontre qu’ils ont été formés par recyclage d’une biomasse morte d’archées. Ce processus permettrait à d’autres micro-organismes de constituer des réserves en carbone et en eau dans cet environnement très pauvre en nourriture et engendrant un important stress osmotique.
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