Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
L’organisation tridimensionnelle des chromosomes doit être régulée afin d’assurer le bon fonctionnement de processus biologiques tels que la transcription, la réparation ou encore la ségrégation. L’anneau formé par le complexe cohésine est un régulateur important de cette organisation chez de nombreuses espèces. Notamment chez les mammifères où il établit des boucles de chromatine lors de l’interphase, une étape de la division cellulaire. Dans cette étude, publiée dans la revue Molecular Cell, les scientifiques montrent que de telles boucles structurent également les chromosomes de levure en métaphase, une autre étape de la division cellulaire, et caractérisent les protéines régulant leur taille et positionnement.
Le radium 226 et le strontium 90 sont des isotopes radioactifs potentiellement néfastes pour la santé et l’environnement. Ils sont difficiles à dépolluer car ils se comportent comme le calcium, un élément très abondant qui sature rapidement les dispositifs de dépollution. Une étude publiée dans ES&T montre qu’une bactérie photosynthétique piège très efficacement ces isotopes même dans des eaux riches en calcium. Elle pourra inspirer de nouvelles stratégies de dépollution d’effluents contaminés.
L’information visuelle qui parvient à notre rétine est très dense et l’attention spatiale permet d’en accélérer le traitement cérébral en sélectionnant les informations les plus pertinentes. Dans un article publié dans la revue Nature communications, l’équipe de recherche décrit, pour la première fois, comment le cortex préfrontal déploie l’attention visuelle dans l’espace et dans le temps, à un rythme de 10 Hz, de façon adaptée à nos besoins, ainsi que l’impact que cela a sur notre perception de notre environnement visuel.
Les scientifiques ont identifié, chez la drosophile, un nouveau petit ARN nucléolaire (snoRNA), "jouvence", qui augmente la durée de vie des individus et les protège contre les effets délétères du au vieillissement. Les snoRNAs sont très conservés au cours de l’évolution et l'homologue de jouvence a été identifié chez l’humain, ouvrant des pistes pour une meilleure compréhension des effets normaux ou pathologiques de l'avancée en âge. Ces travaux sont publiés dans la revue Nature Communication.
L’extraordinaire diversité des anticorps est générée par un processus appelé recombinaison V(D)J qui implique des cassures/fusions de différents segments de gènes distants sur le chromosome. La recombinaison V(D)J est initiée par un complexe protéique appelé RAG.. On pensait jusqu’ici que cette recombinaison nécessitait la transciption d’ARN, mais une étude, publiée dans la revue Nucleic Acids Research, montre que la recombinaison V(D)J peut avoir lieu en l’absence de transcription : le remodelage de la chromatine des segments suffit au recrutement du complexe RAG pour initier la recombinaison.
Les macrophages jouent un rôle crucial dans la réparation tissulaire. Dans cet article publié dans la revue Journal of Clinical Investigation, les chercheurs et chercheuses identifient la protéine Annexine A1 comme un activateur direct de la résolution de l’inflammation par les macrophages, indispensables à la réparation tissulaire.
Pour la première fois, une action combinée de propriétés électriques et magnétiques a été observée sur matériau moléculaire à température ambiante. La découverte, fruit d'une collaboration franco-portugaise entre des scientifiques de l’Institut Charles Gerhardt de Montpellier, de l'Université d'Aveiro/Ciceco-Institut des Matériaux d'Aveiro et de l’Université de Coimbra, est rapportée dans un article publié dans la revue Science.
Directrice de recherche CNRS émérite à l'Institut Charles Gerhardt de Montpellier, Odile Eisenstein est une pionnière de la chimie computationnelle. Son tour de force ? Avoir rendu sa discipline indispensable aux chimistes « expérimentaux » ! Par le calcul, cette théoricienne explique les réactions chimiques observées au laboratoire mais non comprises, jusqu’à prédire certains scénarios de réaction et ouvrir la voie à de nouvelles expériences. Toujours à la recherche de nouveaux défis, elle vient de lever le voile sur la mythique réaction de Grignard : un mystère vieux de 120 ans !
Les mycobactéries, dont certaines espèces sont responsables de maladies infectieuses sévères comme la tuberculose, possèdent une membrane externe unique particulièrement résistante. Des scientifiques de l’ICMMO, de l’I2BC et de l’ICSN ont conçu une sonde moléculaire pour étudier cette membrane. Ces travaux, publiés dans la revue Chemical Communications, pourraient à terme permettre de caractériser de nouvelles stratégies thérapeutiques pour lutter contre les mycobactéries.
Des analyses de dents d’enfants préhistoriques ont mis en évidence une évolution des pratiques de sevrage entre le Néolithique ancien et l’âge du fer (VIe – Ier mill. av. notre ère) en Méditerranée. Chez les enfants du Néolithiques, le sevrage est graduel et les premiers aliments solides sont riches en protéines animales. À l’inverse, au cours de l’âge des métaux, le sevrage est plus abrupt avec une alimentation comportant une part significative de protéines végétales. Ces résultats, publiés dans International Journal of Paleopathology, montrent que, malgré un lieu d’inhumation proche, ces enfants n’ont pas eu la même histoire de vie.
Une nouvelle étude publiée dans la revue Nature, basée sur des données moléculaires de centaines d'espèces d'oiseaux de 41 archipels océaniques dans le monde, révèle comment la superficie et l'isolement des îles sont des déterminants essentiels de la diversité des espèces qu'elles contiennent.
Des chercheurs ont comparé 2700 espèces de poissons d’eau douce ayant été introduites à 6500 espèces de poissons n’ayant jamais fait l’objet d’introductions. Les résultats de cette étude publiée dans la revue Global Ecology and Biogeography démontrent que les humains introduisent des espèces à morphologie particulière et que, parmi ces espèces introduites, celles qui s’établissent durablement présentent les morphologies les plus "extrêmes".
Les savanes ne représentent que 0,3 % environ du territoire de la Guyane française. Pourtant, celles-ci revêtent une grande importance en termes de biodiversité, mais aussi de patrimoine historique et culturel. Comment les protéger aujourd’hui ? Un consortium interdisciplinaire de plusieurs laboratoires a voulu faire le point sur la question à partir de données provenant aussi bien de l’archéologie, de l’histoire, de l’anthropologie, que de l'étude de la faune et de la flore. Cette réflexion est restituée dans un article de synthèse paru dans la revue Tropical Conservation Science.
Du 30 janvier au 1er février 2020 s’est tenu au Grand Palais, à Paris, le sommet international ChangeNow, le plus grand rassemblement mondial des acteurs de l'impact positif, qui présentait « 1000 innovations pour la planète ». À cette occasion, le laboratoire Espace, œuvrant notamment dans les domaines de la géographie quantitative, de l’analyse spatiale et de l’aménagement urbain, a présenté ses recherches sur les transports partagés et durables, en collaboration avec la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Directeur de recherche CNRS et directeur adjoint du laboratoire Interdisciplinary and Global Environmental Studies, François-Michel Le Tourneau mène des travaux sur l'occupation et l'usage des espaces faiblement peuplés, en particulier l'Amazonie brésilienne. Il vient de remporter le prix Sophie Barluet 2019 pour son ouvrage « L’Amazonie. Histoire, géographie, environnement » sur l’histoire des populations et de la nature dans cette région.
Bruno Escoffier est professeur au sein de Sorbonne Université, membre du LIP6. Au laboratoire, il étudie plus spécialement les algorithmes, ces codes à l’interface entre l’informatique et les mathématiques qui décrivent, résolvent et facilitent de nombreuses tâches dans notre quotidien.
Le CNRS a récemment annoncé les lauréats de son appel à projets 80 Prime, mis en place à l'occasion de son quatre-vingtième anniversaire par la MITI (Mission pour les initiatives transverses et interdisciplinaires), dont sept projets sélectionnés sont portés par des chercheuses et chercheurs issus du champ disciplinaire de l'informatique et du numérique, en interaction avec d'autres domaines.
Les supercondensateurs constituent une solution de choix pour fournir de l’énergie aux objets connectés, surtout quand leurs électrodes sont en nitrure de vanadium. L’origine des performances de ce matériau restait cependant méconnue. Des chercheurs du CNRS, de l’université de Lille et de l’université de Nantes ont élucidé le processus et découvert un moyen de l’utiliser pour des micro-supercondensateurs (MSC). Ces travaux, publiés dans la revue Energy & Environmental Science, ouvrent ainsi la voie à des MSC extrêmement performants et robustes.
Classifier les objets est un problème fondamental des mathématiques. Une façon de faire est de considérer comme égaux deux objets si l’on peut passer de l’un à l’autre par certaines transformations qu’il s’agit de comprendre. Dans un travail récemment publié dans l’Épijournal de géométrie algébrique, Anne Lonjou étudie un groupe de telles transformations, dit groupe de Cremona, introduit en 1865 et encore objet aujourd’hui d’intensives recherches internationales. Elle étudie notamment les pavages obtenus sur certaines surfaces à l’aide des transformations du groupe de Cremona.
Des physiciennes et des physiciens ont pour la première fois observé la transmission de l'état quantique d’électrons au travers d’un îlot métallique de taille micrométrique. Cela a été rendu possible grâce à l’interaction coulombienne, par un mécanisme capable de geler l’ensemble des charges de l’îlot à basse température. Ce résultat est publié dans la revue Science.
La collaboration nEDM publie aujourd'hui une mesure d’une précision record du moment dipolaire électrique du neutron. Si ce moment n’a pas encore été détecté, les récentes analyses de l’expérience menée au Paul Scherrer Institut, près de Zurich, ouvrent la voie à une expérience de nouvelle génération dont le démarrage est prévu en 2022. Ces mesures de haute précision, pour lesquelles les scientifiques du CNRS apportent des contributions majeures, sont complémentaires de celles effectuées au LHC et permettront peut-être de résoudre la grande énigme de l’asymétrie entre matière et antimatière dans l’Univers.
Dans le cadre d’une collaboration entre plusieurs laboratoires, des expériences ont permis d’établir que le stockage de volatils dans le noyau terrestre est peu probable et de proposer un scénario d’intégration des volatils dans d'autres enveloppes terrestres lors de la phase de solidification de la Terre. Une étude qui a des implications sur l’évolution géochimique et géodynamique de la Terre et qui fournit des informations importantes sur le budget global en volatils de notre planète.
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