Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Les mémoires de peur sont particulièrement fortes et résistantes à l’oubli malgré le temps qui passe. Grâce à une méthode d’imagerie cérébrale initialement développée pour les études chez l’humain, des scientifiques ont recherché, sur un modèle animal, si les réseaux cérébraux servant de support aux mémoires de peur se réorganisent au cours du temps. Leurs résultats, publiés dans la revue Cerebral Cortex, montrent que si la mémoire récente active un réseau cérébral très étendu, celui activé par une mémoire de peur ancienne est limité au cortex sensoriel.
Le cortex préfrontal assure des fonctions exécutives, il envoie des projections sur le striatum ventral, crucial pour la prise de décision. Dans un article publié dans la revue Current Biology, des scientifiques montrent que l’enregistrement de l’activité de ces deux structures chez le rat révèle des activations très synchrones. Ces co-activations étroites sont orchestrées par des oscillations cérébrales. L’activité de ces assemblées de neurones montre des corrélations comportementales absentes ou faibles chez leurs membres, une propriété émergente.
La paroi cellulaire est une coquille fine qui entoure les cellules de plantes, de levures et de champignons, et qui a souvent été perçue comme un élément rigide et passif protégeant ces cellules. Dans un article publié dans la revue Developmental Cell, des scientifiques ont identifié un mécanosenseur de la paroi cellulaire chez la levure. Ces senseurs détectent les forces qui sont appliquées sur la paroi en s’agglomérant, permettant aux cellules de sentir les contacts avec leurs voisines, et de renforcer les endroits fragiles de la paroi pour assurer son intégrité mécanique et la survie des cellules.
Des scientifiques mettent en évidence un nouveau rôle de la protéine suppresseur de tumeurs BRCA1 comme gardien de l’intégrité des centromères. Ces régions du génome sont cruciales pour la séparation correcte des chromosomes pendant la mitose. Ces travaux sont publiés dans la revue Cell Death & Disease.
Certaines cellules souches se divisent de façon asymétrique et robuste pour générer deux cellules filles de taille différente. Les remaniements du cytosquelette qui accompagnent la division de ces cellules particulières ne sont pas encore bien compris. Une étude, publiée dans la revue Cell Reports, montre la contribution importante de certains microtubules pour maintenir le positionnement asymétrique du site de division et donc la taille des futures cellules filles.
L’encapsulation de principes actifs dans des nanoparticules permet un traitement mieux ciblé. Cependant, ces principes actifs s’échappent toujours en quantité non négligeable avant leur arrivée à la cible. En liant le médicament à un polymère, on parvient à mieux contrôler sa libération, évitant ainsi son relargage précoce. Dans ce contexte, des scientifiques sont parvenus pour la première fois, grâce à des méthodes de simulation, à décrire l’organisation supramoléculaire de ces "prodrogues" au sein des nanoparticules pour une meilleure prédiction thérapeutique, notamment en oncologie.
Les capteurs sont devenus des objets omniprésents de notre quotidien. Concevoir des sondes qui peuvent mesurer simultanément différentes grandeurs physiques est autant un défi scientifique qu’un enjeu socio-économique. En exploitant la flexibilité de la chimie moléculaire, des scientifiques ont synthétisé une molécule qui permet, par simple mesure de ses propriétés de luminescence, d’accéder simultanément à la température et au champ magnétique du milieu dans lequel elle est introduite. Ces travaux sont publiés dans la revue Advanced Optical Materials.
Les semi-conducteurs sont des matériaux clés pour les applications en micro-électronique. Les déposer en couche mince sur des supports fragiles ou délicats, tels que du verre fin, des feuilles de plastique souples ou des pièces imprimées en 3D, est une prouesse technologique qui permettrait de créer de nouveaux matériaux intelligents comme des capteurs ou des photodétecteurs transparents et/ou souples. Défi relevé par une équipe franco-taïwanaise qui propose une nouvelle méthode très simple de préparation de films minces d'oxyde de zinc et d’indium sur un film de plastique. Ces résultats sont à retrouver dans la revue Advanced Optical Materials.
"Choisir, c’est renoncer" n’est pas l’adage de Lucie Jarrige. Entre une carrière exigeante de chimiste au CNRS et l’escalade au top niveau, elle mène ses deux passions de front. Ce qui lui réussit puisqu’elle est encore revenue médaillée d’or de Moscou où se sont tenus les championnats du monde Handi-escalade en septembre 2021.
Capteurs, tamis moléculaires, stockage électrochimique de l’énergie… autant d’applications potentielles des films nanoporeux de silice. Elaborer de tels films à porosité orientée, ordonnée et fonctionnalisable par des procédés simples, c’est le défi que tente de relever une équipe de chimistes dirigée par Alain Walcarius, chercheur du CNRS qui explique comment l’électrochimie permet de créer ces véritables nids d’abeilles nanométriques.
Des sargasses pélagiques envahissent depuis une dizaine d’années l’ensemble des côtes Atlantique de la région Caraïbe. Une étude publiée dans Frontiers in Microbiology révèle des différences importantes entre les microbiotes des macroalgues prélevées sur les plages et celles issues de sites de stockage. La description des bactéries impliquées dans la biodégradation pourrait avoir des implications dans la gestion et la valorisation de ces déchets.
Aux hautes latitudes, le pergélisol – le sol restant gelé deux années consécutives – est un réservoir de carbone considérable. Le changement climatique actuel entraîne une dégradation de ces sols et a un impact sur les flux de carbone organique, des écosystèmes terrestres aux écosystèmes aquatiques. Une collaboration internationale a permis d’instrumenter l’exutoire de la rivière Graviyka en Russie. Un suivi pluri-annuel, unique à ces latitudes, y a notamment révélé des concentrations élevées en carbone, y compris pendant l’hiver. Les résultats de cette étude sont parus dans la revue Journal of Geophysical Research: Biogeosciences.
Dans cet ouvrage, qui vient de paraitre aux éditions Le Cherche midi, des scientifiques décryptent la relation complexe que l’humanité a toujours entretenu avec l’animal, depuis la domestication au Néolithique jusqu'à l'espace réduit laissé aux animaux sauvages aujourd'hui. Les auteurs s'interrogent sur la place de l’humain comme "vivant parmi les vivants". Cette nouvelle approche passe par la reconnaissance du juste apport de l’animal dans de nombreux domaines et permet de dessiner les contours d’un nouveau pacte avec l’animal.
Florent Bréhard a rejoint le Centre de recherche en informatique, signal et automatique de Lille en 2020 en tant que chercheur du CNRS. Ses recherches portent sur le calcul numérique validé, qui désigne un ensemble de techniques dont le but est de représenter rigoureusement en machine des objets mathématiques pour lesquels il n’existe pas de formule close explicite.
Actuellement doctorante au Laboratoire informatique, signaux et systèmes de Sophia Antipolis près de Nice, Stella Bitchebe veut rendre plus efficace l’exécution de plusieurs tâches en simultané sur un même serveur, l’idée étant de réduire leur nombre et leur utilisation dans les data centers, notoirement gourmands en énergie. Ces efforts lui ont valu de recevoir le prix Jeune talent France L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science.
Elsa Cazelles a rejoint l'Institut de recherche en informatique de Toulouse en 2020 en tant que chercheuse du CNRS. Ses travaux de recherche sont axés sur l’analyse de données via les outils du transport optimal. Elle s'intéresse en particulier aux données pouvant être décrites comme des observations de distributions de probabilité.
Antoine Barbot a rejoint l’Institut Femto-ST en 2020 en tant que chercheur du CNRS en microrobotique. Il travaille sur des actionneurs à l'échelle micrométrique dans le but de développer des solutions robotiques dans des environnements difficiles d’accès tels que le corps humain ou l’intérieur de puce microfluidique.
Martial Defoort a rejoint le laboratoire Techniques de l'informatique et de la microélectronique pour l'architecture des systèmes intégrés en 2020 en tant que chercheur du CNRS. Il travaille sur la physique non-linéaire de micro-résonateurs mécaniques et les applications associées. En particulier, il cherche à ajouter de nouvelles fonctionnalités à des microsystèmes déjà existants, tels que les accéléromètres, gyroscopes, générateurs d’ultrasons ou récupérateurs d’énergies.
Des chercheurs de l'Institut Femto-ST ont mis au point un procédé de fabrication de structures nanorobotiques actionnables à partir de silice pliée à l'aide d'un faisceau d'ions focalisé. À titre de démonstration, l'équipe a fabriqué une pince pour la préhension d'objets de taille micro ou nanométrique.
En combinant expériences biologiques, développements technologiques et modélisation mathématique, des chercheurs et des chercheuses ont mis en lumière la façon dont les amibes sociales réagissent à un manque d’oxygène : elles forment un anneau dense de cellules, s’élargissant jusqu’à retrouver un environnement favorable, mais sans communiquer entre elles. Ces travaux sont publiés dans la revue eLife.
Des scientifiques ont mis au point une technique permettant de contrôler la phase d'une onde lumineuse en jouant sur la géométrie de structures nanométriques. Cela ouvre la voie à des composants optiques miniaturisés, capables de manipuler des rayons lumineux avec une précision jamais atteinte. Ces travaux sont publiés dans la revue Science.
Les détecteurs Virgo et Ligo ont observé 35 nouveaux événements d'ondes gravitationnelles, entre novembre 2019 et mars 2020, période correspondant à la fin du troisième cycle d'observation de Ligo et Virgo dans leur configuration avancée. Le nombre total de signaux gravitationnels détectés à ce jour par le réseau international des trois détecteurs d’ondes gravitationnelles avoisine désormais la centaine. Ce nouveau catalogue de séismes cosmiques a été rendu public le 8 novembre 2021.
Des scientifiques ont découvert le premier système planétaire similaire au nôtre une fois que le Soleil aura atteint la fin de sa vie, dans environ cinq milliards d'années. Cela nous en apprend plus sur le sort futur pour notre Système solaire.
Les émissions de carbone dues à la déforestation ont été, pour la période 1990-2020, partiellement compensées par l’accélération de la croissance des forêts qui a joué un rôle plus important que la reforestation proprement dite.
Après l’impact géant, il y a 4,47 milliards d’années, entre la Terre et le planétoïde Théia, la Terre s’est condensée en un océan de magma qui a influencé l’évolution de notre planète pendant son premier milliard d’années. Pendant la condensation, l'océan a capturé une grande quantité des molécules volatiles, telles que le dioxyde de carbone et l’eau, qui ont ensuite été relâchées vers l’atmosphère lors de son refroidissement. Des scientifiques ont révélé que le dégazage initial du magma était dominé par le CO2, ce qui signifie que l’atmosphère primitive a été riche en CO2 et pauvre en H2O pendant un temps considérable.
En 2015, lors de la Cop21, la quasi-totalité des pays du monde ont signé l’Accord de Paris. L’objectif : limiter le réchauffement en 2100 à 1,5°C afin d’éviter les conséquences dramatiques que provoquerait un réchauffement plus important. Six ans plus tard, au moment de la Cop26, où en est-on ? En France, plusieurs partenaires, dont le CNRS, ont créé le centre Energy4Climate afin de développer des solutions innovantes pour accélérer la transition énergétique et de former des étudiants et étudiantes, ainsi que le monde professionnel à ces questions.
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