Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Comment les non-voyants de naissance traitent-ils les nombres, et en particulier les petites et les grandes quantités ? Dans un article paru le 17 décembre 2010 dans Psychonomic Bulletin & Review, des chercheurs du Laboratoire de Psychologie Sociale et Cognitive (CNRS/Université Clermont-Ferrand 2) répondent à cette question et montrent que les processus d’énumération ou de comptage ne nécessitent pas d’expérience visuelle.
Des chercheurs de l’Institut Interdisciplinaire des Neurosciences (CNRS/Université Bordeaux 2), du Bordeaux Imaging Center et du Massachusetts Institute of Technology, ont combiné chimie, biophysique, physiologie et même imagerie dynamique de récepteur unique sur neurones, afin de développer un nouveau type d’outil biomimétique, qui perturbe de manière spécifique la transmission de l’information au niveau des neurones excitateurs glutamatergiques. Ces travaux, parus le 26 décembre 2010 dans la revue Nature Chemical Biology, en plus de permettre une meilleure compréhension des mécanismes de régulation des récepteurs au glutamate, ouvrent de nouvelles perspectives dans la mise au point d’agents thérapeutiques.
Un consortium international de chercheurs, auquel a participé une équipe du laboratoire de Recherche en sciences végétales (CNRS/Université Toulouse 3), vient de séquencer le génome de l’oomycète Hyaloperonospora arabidopsidis, un parasite obligatoire (biotrophe) de la plante modèle Arabidopsidis thaliana. Leurs résultats, publiés dans le numéro spécial du 10 décembre 2010 de la revue Science consacré aux pathogènes de plantes, montrent que le génome de ces microorganismes présente une « signature » bien particulière, ouvrant la voie au développement de nouvelles stratégies de lutte plus efficaces.
Des scientifiques du laboratoire de Recherche sur les maladies iInfectieuses et tropicales emergentes (CNRS/Université Aix-Marseille 2) viennent de montrer, pour la première fois, que l’agent de la fièvre Q, la bactérie Coxiella burnetii, est capable d’infecter les trophoblastes, qui sont des cellules majeures du placenta. Ces travaux ont été publiés le 14 décembre 2010 dans la revue PLoS One.
Depuis quelques années, les plasmas froids hors équilibre trouvent de plus en plus d’applications dans le domaine biomédical. Si des applications liées à la stérilisation, à la décontamination ou au traitement des matériaux ont déjà trouvé leur place, les stratégies thérapeutiques à base de plasmas n’en sont qu’à leurs balbutiements. Les secteurs les plus avancés sont ceux de la dermatologie et du traitement des plaies où l’on voit apparaître des prototypes en essais cliniques, notamment en Allemagne. Les chercheurs du Groupe de recherches sur l'énergétique des milieux ionisés (CNRS/Université d'Orléans), en collaboration étroite avec ceux du laboratoire Transgenèse et archivage d'animaux modèles (CNRS) et du Centre de biophysique moléculaire (CNRS), ont fait la première démonstration d’un effet antitumoral des plasmas in vivo sur des souris porteuses de tumeurs cérébrales humaines xénogreffées... Jusqu’à très récemment, seuls des essais in vitro avaient permis de mettre en évidence des effets sur des lignées de cellules cancéreuses... Ces premiers résultats, ainsi que d’autres obtenus sur d’autres types de cellules cancéreuses, particulièrement encourageants, ouvrent peut-être la voie à des nouvelles approches thérapeutiques.
La microtomographie aux rayons X a connu récemment des développements importants notamment en ce qui concerne les résolutions spatiales et temporelles qu’elle permet d’atteindre grâce au rayonnement synchrotron. Les chercheurs du laboratoire Science et ingenierie, des matériaux et procédés (CNRS/Institut Polytechnique Grenoble/Université Grenoble 1), avec la contribution de l’ESRF (European Synchrotron Radiation Facility), ont pu mettre à profit ces développements. Ils ont étudié in situ la formation des microstructures de solidification dans des alliages d’aluminium, leur évolution au cours d’un traitement de maintien à l’état semi-solide et les mécanismes de déformation de ces mêmes alliages lorsqu’ils sont déformés en traction dans leur intervalle de solidification... Ces études permettent de mieux comprendre la formation des microstructures et des défauts lors des procédés d’élaboration de produits par solidification ce qui contribue à leur optimisation et à l’amélioration des propriétés qui en résultent.
La collaboration de l’Institut de recherche et ingénierie en matériaux, mécanique et énergétique (Pprime) (CNRS/Université de Poitiers) avec l’Imperial College London a permis de réaliser à très haute résolution des simulations directes d’exception dans le cadre de l’étude de la turbulence générée par une grille fractale : jusqu’à 5 milliards de points de discrétisation. L’intérêt pratique de ce type d’excitation turbulente concerne plusieurs domaines d’application : problèmes de réduction de bruit, de mélangeurs en combustion ou encore pour les modèles numériques de prédiction de la dispersion de polluants dans l’atmosphère... Dans un contexte aéronautique, l’atténuation des sources sonores de l’écoulement, attendue en aval de la grille, constitue une piste intéressante pour la réduction du bruit émis par le train d’atterrissage ou les aérofreins d’un avion.
Se déplacer en transportant un objet allongé rigide comme une poutre ou une canne à pêche est toujours délicat, surtout si les lieux sont encombrés. Cette constatation reste vraie à l’échelle microscopique, dans les cellules biologiques, les matériaux poreux, les polymères. Mais passé cette simple observation, une caractérisation plus précise de la dynamique d’un filament rigide dans un environnement encombré reste un défi expérimental et théorique. Des scientifiques bordelais, spécialistes de la microscopie de nano-objets individuels, en collaboration avec des collègues américains et hollandais, viennent d’établir pour la première fois, qu’une très légère flexibilité de filaments rigides était suffisante pour accélérer considérablement la diffusion des filaments dans un milieu très confiné. Ces travaux de recherche réalisés au Centre de Physique Moléculaire Optique et Hertzienne (CNRS / Univ. Bordeaux 1) par Laurent Cognet, directeur de recherche au CNRS et Brahim Lounis, professeur à l’Université Bordeaux 1, font l’objet d’une publication dans la revue Science du 24 décembre 2010.
Suite à son 3ème appel à proposition « Jeunes chercheurs » , le Conseil Européen de la Recherche (ERC) a distingué 427 chercheurs à travers l’Europe.
35 projets sont hébergés dans des laboratoires du CNRS, et à l’Institut de Physique, ce sont 5 jeunes physiciens qui ont été récompensés.
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