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Comment l’absence de dopamine dans le cerveau modifie-t-elle le comportement ? Des chercheurs du CNRS ont récemment répondu à cette question en montrant, chez la drosophile, que seuls certains types de comportements sont abolis ou fortement altérés par l’absence de ce neurotransmetteur, tandis que d’autres tâches comportementales, tout aussi complexes, sont réalisées de manière quasi-normale. Et ceci se vérifie également chez la souris, suggérant ainsi une conservation de certaines fonctions essentielles de la dopamine dans le contrôle du comportement au cours de l’évolution. Ces travaux ont été publiés en ligne le 27 décembre 2010 dans la revue PNAS.
Depuis sa découverte chez la drosophile, le récepteur membranaire Notch fait l’objet de recherches très actives. Son fonctionnement est en effet encore mal élucidé, alors qu’il joue un rôle essentiel dans un très grand nombre d’interactions cellulaires au cours du développement embryonnaire et de la vie adulte. Dans un article publié le 30 décembre 2010 sur le site de la revue Current Biology, une équipe de chercheurs de l’Institut de Génétique et Développement de Rennes (CNRS/Université Rennes 1) apporte du nouveau sur la régulation de la voie de signalisation associée à ce récepteur.
L'exploitation alarmante du bois de rose à Madagascar pose des problèmes de dégradation des milieux, y compris dans les aires protégées. Dans un article paru dans Science, cosigné par des chercheurs CNRS et Muséum national d'histoire naturelle, du laboratoire "Origine structure et évolution de la biodiversité", ils montrent par une modélisation de la distribution des espèces sous trois hypothèses de pressions anthropiques, que cette ressource naturelle est en grand danger de disparition. Devant l'ampleur de la surexploitation du bois de rose malgache, l'article insiste sur la nécessité d'en réglementer le commerce international.
Depuis quelques années, la conversion de l’énergie solaire en électricité grâce à des cellules solaires est sortie des laboratoires pour devenir une réalité industrielle. Pour le moment, c’est le silicium cristallin qui domine le marché grâce à sa maturité technologique, qui laisse cependant peu de place à davantage d’innovation. Or celle-ci est indispensable si l’on veut que l’énergie solaire soit compétitive par rapport à celle du réseau électrique. Il est donc nécessaire d’augmenter le rendement de conversion des cellules solaires, tout en réduisant la quantité de matériaux utilisés et le coût des procédés associés à leur mise en forme. Les recherches au Laboratoire de Physique des Interfaces et des Couches Minces (CNRS / Ecole Polytechnique Palaiseau) sur la croissance de nanofils de silicium à basse température par des procédés plasma, ont permis de produire des cellules à base de nanofils à jonction radiale... Après quelques années de recherches sur ce sujet, les chercheurs ont réussi à augmenter le rendement de ce type de dispositifs de 1 % à 6 %, ce qui ouvre la voie vers l’obtention de cellules à haut rendement et faible coût.
La corrosion sous contrainte est un phénomène de dégradation des matériaux résultant d’un couplage synergique entre une sollicitation mécanique et des effets de l’environnement. Elle touche un grand nombre de couples matériau/milieu dans divers secteurs industriels, notamment ceux de la production de l’énergie nucléaire et du domaine pétrolier. Sa compréhension et sa modélisation font l’objet de nombreux travaux de recherches focalisés notamment sur l’identification des paramètres environnementaux, mécaniques et microstructuraux à l’origine des différentes phases de fissuration. Les chercheurs du laboratoire Matériaux ingénierie et science (CNRS / INSA Lyon / Université Lyon 1) en collaboration avec l’Université DU Tohoku au Japon, apportent la preuve expérimentale que l’orientation relative des grains est un paramètre discriminant pour le mode de propagation inter ou transgranulaire des fissures. Ils apportent aussi la preuve que les incompatibilités de déformation grain à grain contribuent fortement au déclenchement de la phase de propagation des fissures par quasi-clivage, dans le cas précis d’étude de la corrosion sous contrainte des alliages de zirconium par l’iode.
Lorsque la lumière rencontre un petit obstacle, elle est diffractée : une partie de l’énergie quitte le faisceau lumineux. Même si l’on essaie de canaliser l’énergie lumineuse dans un guide comme une fibre optique, la présence de défauts se traduit par la perturbation de la propagation. Deux physiciens théoriciens du Laboratoire de physique théorique et modèles statistiques (LPTMS - Univ. Paris Sud 11 / CNRS) viennent de montrer que cela n’est pas une fatalité. Lorsque la propagation a lieu dans un milieu non linéaire pour lequel l’indice optique dépend de l’intensité lumineuse, il devrait être possible de réaliser des conditions dans lesquelles la propagation est « superfluide » : la lumière se propage alors dans le milieu sans être diffusée par les éventuels obstacles présents.
L'expédition 333 du projet de forages océaniques
NanTroSEIZE, conduit dans le cadre d'IODP, se déroule
actuellement à bord du navire de forage japonais Chikyu,
avec une équipe internationale de 27 scientifiques,
comprenant trois français dont Pierre Henry co-chef de
mission, chercheur CNRS-INSU au CEREGE (Aix en Provence). Objectif
de la mission : échantillonner et caractériser les
glissements de terrains sous marins ; poursuivre de l'étude
de la couverture sédimentaire et de la croûte
océanique entreprise en 2009.
Le projet NanTroSEIZE, qui se développe sur plusieurs
années depuis 2007 au cours d'expéditions successives
du Chikyu, a pour but de réaliser pour la première
fois des forages au travers de la partie d'une zone de subduction
qui génère des séismes et des tsunamis, afin
de l'échantillonner et d'y installer des instruments. Le
projet est focalisé autour d'une branche de faille
appelée chevauchement satellite, qui constitue la
prolongation de la zone sismogène jusqu'au fond de la
mer.
Les variations importantes du champ magnétique terrestre au cours du temps ont-elles pu affecter la protection de la biosphère contre les rayons cosmiques? L'article publié par deux chercheurs de l'IPGP (CNRS-INSU, PRES Sorbonne Paris Cité) et du LSCE (CNRS-INSU/IPSL, CEA UVSQ) dans Quaternary Science Reviews ne peut qu'intriguer. Ils montrent que la disparition progressive des Néandertaliens s'est produite lors d'une période de très faible intensité du champ géomagnétique (durant laquelle le champ s'est même renversé). Sagit-il d'une coïncidence ou doit-on y voir un lien causal? Pour les auteurs la baisse de l'intensité du champ agissant sur la chimie de l'atmosphère n'a pas pu être sans effets.
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