Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Dans un article publié le 11 février 2011 sur le site de la revue PNAS, des chercheurs du Laboratoire Structure et Réactivité des Systèmes Moléculaires Complexes (LSRSMC, CNRS/Université Henri Poincaré) viennent de démontrer qu’au moment de la fabrication de protéines, l’utilisation d’une structure nommée translocon permet de réduire l’énergie dépensée au moment de l’aiguillage de celles-ci vers le lieu où elles rempliront leur fonction.
Grâce à la microscopie en temps réel, des chercheurs de trois laboratoires du CNRS sont récemment parvenus à observer le processus d’élongation de mycobactéries, à partir de la consommation des lipides intracellulaires qu’elles renferment précieusement au sein de leur cytoplasme. Cette étude a été publiée le 14 janvier 2011 sur le site de la revue BBA - Molecular and Cell Biology of Lipids. Elle ouvre la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques, visant à cibler la dégradation des lipides pour freiner le développement des mycobactéries, telles que le bacille de Koch par exemple, associé à la tuberculose.
Des chercheurs du CNRS et de l’Inserm viennent de mettre en évidence le rôle de la molécule MITF dans la spécification des différentes cellules de mélanome métastasique. Ces résultats, publiés en janvier 2011 dans le journal Oncogene, offrent la possibilité de cibler spécifiquement les cellules souches de mélanome, celles qui initient les tumeurs et résistent aux traitements génotoxiques actuels, et ouvrent ainsi la voie au développement de stratégies thérapeutiques plus efficaces pour lutter contre ce cancer.
Les futures générations de disques optiques pour le stockage de données à haute densité devront s’appuyer sur de nouveaux concepts devant la difficulté de baisser encore la longueur d’onde du laser d’écriture et de lecture. Deux équipes de physiciens et chimistes du laboratoire MOLTECH-Anjou (CNRS/ Université d’Angers) ont joint leurs efforts pour mettre au point une nouvelle technique de stockage de l’information à haute densité. Ces recherches s’appuient sur la réalisation de nouveaux supports polymères à base de coumarines et l’utilisation de processus biphotoniques pour écrire et lire l’information stockée dans le matériau. Ces résultats ont fait l’objet d’un brevet déposé par le CNRS en 2010 et sont parus dans le Journal of the American Society en octobre 2010.
Dans un article publié dans la revue Clinical Linguistics & Phonetics, Frédérique Gayraud du laboratoire Dynamique du langage (CNRS/Université Lyon 2), Hye-Ran Lee et Melissa Barkat-Defradas du laboratoire PRAXILING (CNRS/ Université Montpellier 3) ont étudié les troubles du langage associés à la maladie d’Alzheimer. Les trois chercheurs se sont intéressés aussi bien à l'étude de certains aspects verbaux qu’à celle de certains aspects non-verbaux de la communication. Ont ainsi été analysées la nature et la distribution des dysfluences de la parole (silences, hésitations, allongements, pauses) qui ponctuent la production du discours et qui sont autant d'indices de difficulté de planification du discours.
Le traitement des tumeurs cérébrales primitives malignes du cerveau, dont le glioblastome multiforme est la forme la plus agressive, représente un des plus importants défis thérapeutique... Depuis deux ans, en partenariat avec les équipes spécialisées en chimie et photophysique, les recherches du Centre de Recherche en Automatique de Nancy (CNRS, Nancy-Université, site du Centre Alexis Vautrin) se concentrent sur la mise au point d’une technologie innovante, visant à atteindre et détruire l’ensemble de la tumeur. Imaginez une nanoparticule de moins de 10 nm de diamètre configurée comme une nanoplateforme pour le traitement par la lumière des tumeurs cérébrales.
De nouvelles méthodes de séparation de source pour la détection des fuites d'eau dans les digues en terre à partir de données multidimensionnelles de température mesurées par fibre optique viennent d’être mises au point par l’équipe SYGMAPhy du laboratoire GIPSA-lab (CNRS/Université de Grenoble) en collaboration avec l’équipe CReSTIC (Université de Reims). La mise au point de nouveaux outils de surveillance et de diagnostic des ouvrages de génie civil, comme les digues en terre, est une question essentielle dans la prévention des risques. Cette question intéresse notamment le groupe EDF qui a en charge la maintenance et le monitoring de plusieurs centaines de kilomètres de digues bordant les amenées d’eau aux centrales hydrauliques. Si la technologie fibre optique est déjà utilisée pour la surveillance, il n’existait en revanche pas la possibilité de la généraliser faute de méthode d’interprétation fiable pour la détection des fuites. Les méthodes de traitement du signal ont permis d’apporter une réponse à ce verrou technologique.
Les observations astrophysiques récentes montrent que l’expansion de l’univers va en s’accélérant. Alors que l’attraction gravitationnelle gouverne la dynamique de l’univers à l’échelle des galaxies et de leur voisinage, une force dont l’origine est encore inconnue écarte les corps célestes les uns des autres dès que l’on aborde les très grandes échelles. Surnommée « énergie noire », l’origine de cette force répulsive fait l’objet de toutes les attentions des cosmologistes : l’enjeu est de mesurer avec précision l’abondance et l’équation d’état de cette énergie afin d’en élucider l’origine. Un physicien et une physicienne marseillais du Centre de Physique Théorique, (CNRS-Université de Provence), ont proposé une nouvelle méthode qui fournit la mesure de la quantité d’énergie noire la plus précise actuellement à partir d’une seule quantité observable.
Des expériences récentes suggèrent que l’eau s’écoule bien plus vite que prévu dans les tuyaux de diamètre nanométrique que sont les nanotubes de carbone. Avec une analyse théorique de ce phénomène et des simulations de dynamique moléculaire, une équipe de physiciens du laboratoire de physique de la matière condensée et nanostructures - LPMCN (Université Claude Bernard Lyon 1, CNRS) vient d’apporter un éclairage nouveau sur ce sujet, actuellement très débattu dans la communauté scientifique.
La conduction du courant électrique par un câble ou un fil électrique dépend des qualités intrinsèques de ce matériau, mais aussi de la qualité des contacts avec les électrodes qui apportent et prélèvent le courant à ses extrémités. Qu’en est-il lorsque l’on réduit le diamètre du conducteur et donc du contact, jusqu’à des tailles nanométriques et à l’extrême limite d’un contact constitué d’une seule molécule ? Des physiciens strasbourgeois de l’IPCMS (CNRS – Université de Strasbourg), en collaboration avec des collègues espagnols et allemands ont analysé le passage du courant au travers d’une seule molécule de C60 en changeant la taille et la géométrie de l’électrode apportant les charges électriques. Ce travail ouvre la possibilité de contrôler les propriétés de transport des jonctions moléculaires avec la position et la nature chimique des atomes entant en contact.
Une équipe de chercheurs de Géosciences Montpellier (CNRS-INSU, UM2), de l'Université Rome 3 et de l'INGV(1) (Italie) vient de procéder à une étude statistique globale des subductions océaniques(2) afin de dégager les caractéristiques physiques de la zone de glissement frictionnel entre les plaques, siège d'une importante activité sismique (appelée plus loin la « zone sismogène »). La dernière étude de ce type date de 20 ans, à une époque où les catalogues de données sismologiques étaient beaucoup moins développés. Les résultats de cette nouvelle étude vont à l'encontre des idées en cours sur plusieurs points : (1) la zone sismogène s'étend en profondeur largement au-delà de la limite croûte-manteau (le Moho) dans plus de la moitié des zones de subduction ; (2) la vitesse de subduction semble être le paramètre majeur contrôlant la géométrie de la zone sismogène sans pour autant rendre compte du potentiel sismogène, ni de la magnitude maximale observée ; (3) les très gros séismes (Mw>8.5) surviennent préférentiellement en bord de plaque. Cette étude a été publiée dans le journal électronique G3 le 19 Janvier.
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