Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Grâce à l'une de ses enzymes, un banal champignon filamenteux du sol (Podospora anserina) est capable de résister à des composés aromatiques toxiques en les modifiant chimiquement. Des sols contenant certains polluants persistants pourraient ainsi être décontaminés après traitement par de tels champignons. Ces travaux issus d’une collaboration entre trois laboratoires associés au CNRS sont publiés le 14 mai 2009 dans l’édition en ligne de la revue Journal of Biological Chemistry .
L’équipe « Rôle des polymodifications dans les fonctions des microtubules » animée par Carsten Janke du Centre de Recherche de Biochimie Macromoléculaire à Montpellier vient de découvrir une famille d’enzymes responsables de la modification chimique de certaines protéines indispensables au bon fonctionnement des cils et des flagelles - les structures associées aux mouvements des cellules. Cette découverte fondamentale réalisée chez la souris et la drosophile offre de nouvelles pistes pour l’étude de certaines formes d’infertilités masculines et des maladies qui affectent les cils des cellules notamment des pathologies visuelles, rénales, pulmonaires, et certains cancers. Ces travaux sont publiés le 12 juin dans la revue Cell.
L’équipe Génétique des Réseaux Métaboliques animée par Bertrand Daignan-Fornier à l’Institut de Biochimie et Génétique Cellulaires de Bordeaux vient de montrer que, chez la levure, le métabolite intermédiaire AICAR se fixe sur des facteurs de transcription et module leurs interactions in vivo. Ces résultats qui illustrent l’intrication entre métabolome et transcriptome, sont publiés le 15 juin 2009 dans la revue Genes & Development.
La compréhension de la formation spontanée de structures organisées dans des systèmes chimiques revêt une importance particulière car ces réactions sont des modèles simplifiés de certaines étapes de la morphogenèse des êtres vivants. Après avoir réalisé expérimentalement, pour la première fois dans un système chimique, ce phénomène prédit par Turing en 1952, l’équipe « Systèmes et dynamique non linéaire » du Centre de recherche Paul Pascal (CRPP)(CNRS / Université de Bordeaux) vient de proposer une méthode systématique permettant de faire apparaître des taches et des zébrures au sein de solutions réactionnelles. Ces travaux font l’objet d’un article paru dans le magazine Science le 8 mai 2009.
Figure emblématique des nanotechnologies médicales, Patrick Couvreur, directeur de l’unité « Physico-chimie, pharmacotechnie et biopharmacie » (CNRS/Université Paris-Sud, Chatenay-Malabry) vient de se voir décerner le prix Galien Recherche 2009. Ce prix récompense ses travaux sur la squalénisation, une technologie de rupture qui constitue une véritable avancée dans la vectorisation des médicaments.
L’investissement parental constitue chez l’Homme un facteur déterminant pour la survie et le succès reproducteur des enfants compte tenu du mécanisme de la sélection naturelle. Une équipe européenne de chercheurs, parmi lesquels Charlotte Faurie de l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier a réalisé pour la première fois une étude sur le succès reproducteur selon le rang de naissance chez l’Homme. Les résultats de cette étude publiée le 25 mai dernier dans PLoS One suggèrent que la sélection naturelle agit sur les comportements d'investissement des parents.
L’étude génétique de 26 individus morts il y a plusieurs milliers d’années en Sibérie du sud a permis de résoudre une énigme vieille de plus de deux siècles : qui étaient les Indo-Européens. C'est le résultat du travail mené depuis sept ans par une équipe réunissant des chercheurs du CNRS, des universités de Strasbourg et de Toulouse III Paul Sabatier, du Ministère des Affaires étrangères, et européennes et de l'université de Krasnoïarsk en Russie.
La possibilité que l’on a maintenant d’associer une biomolécule et une nanoparticule ouvre de nombreuses perspectives. En greffant une nanoparticule fluorescente sur une protéine biologique, il est par exemple possible de suivre les mouvements de cette dernière à l’intérieur d’une cellule. Toutefois la nature exacte, à l’échelle moléculaire, du couplage entre les propriétés optiques des deux entités restait à comprendre. C’est chose faite grâce à une collaboration entre une équipe lyonnaise d’expérimentateurs et une équipe berlinoise de théoriciens.
En utilisant un système de microscopie optique, des chercheurs de l'Institut Fresnel (UMR 6133 CNRS/Centrale Marseille/Universités Aix Marseille 1 et 3) ont pu produire les premières images tridimensionnelles de faisceaux de lumière nanométriques possédant des performances exceptionnelles : elles surpassent celles de systèmes optiques bien plus évolués. Ces nanojets photoniques devraient permettre d’améliorer les dispositifs de détection de molécules par fluorescence, en particulier dans le domaines de la biologie cellulaire.
Le projet Alpharit, auquel participe l’IN2P3/CNRS via le laboratoire Subatech à Nantes, a pour objectif de répondre à une préoccupation majeure en termes de santé publique : le traitement des cancers métastatiques de la prostate grâce à la radio-immunothérapie (RIT), projet tout à fait novateur et à haute potentialité thérapeutique. Le projet sera financé par le programme innovation stratégique Industrielle (ISI) d’Oseo à hauteur de plus de 8 millions d’euros sur 6 ans.
Pourquoi le champ magnétique terrestre s'est-il inversé au cours de l'histoire de la Terre, pointant alternativement vers le nord ou le sud géographique ? Si l'on sait que l'explication réside dans les mouvements qui animent le noyau liquide de la Terre, les mécanismes en jeux restent mal compris. Dans une publication qui vient de paraître dans Physical Review Letters des chercheurs du Laboratoire de physique statistique (ENS, CNRS) et de l'Institut de Physique du Globe de Paris (INSU-CNRS, Paris Diderot) proposent que les renversements se produisent lorsque des fluctuations brisent la symétrie de l'écoulement dans le noyau liquide et qu'un couplage fort entre deux modes du champ magnétique (dipolaire et quadrupolaire) se produit.
La découverte de l'astre le plus lointain connu par l'homme ouvre une nouvelle fenêtre sur une période encore inexplorée de l'histoire de notre Univers: celle de la formation des premières étoiles et des premières galaxies qui a conduit à l'Univers que nous connaissons actuellement.
Des chercheurs du laboratoire de Physique des Plasmas, en analysant des données provenant des satellites Cluster (ESA), explicitent le processus du chauffage du vent solaire. L’énergie engendrée par la turbulence est transférée des grandes échelles, 100 km, aux petites échelles électroniques, 10 km. Ceci permettrait d’expliquer les processus d’accélération des électrons, processus que l’on rencontre dans la couronne solaire, mais aussi dans différents environnements astronomiques.
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