Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Suite à une étroite collaboration avec une équipe de recherche internationale, des scientifiques de l'Institut de biologie de l'Ecole normale supérieure (IBENS, CNRS/ENS/Inserm) apportent du nouveau dans l’histoire évolutive des diatomées marines. Dans un article publié le 12 mai 2011 dans Nature, ils montrent que celles-ci utilisent le cycle de l'urée afin de métaboliser efficacement le carbone et l’azote présents dans leur environnement. Cette observation inattendue bouleverse notre façon de positionner les diatomées par rapport aux végétaux et aux animaux dans le grand schéma de l’évolution.
Deux équipes du Laboratoire de conception et application de molécules bioactives (LCAMB, CNRS/Université de Strasbourg) viennent d’identifier les sites de liaison de l’ATP sur les récepteurs-canaux de la famille P2X. En utilisant une approche d’ingénierie de marquage d’affinité combinée à des enregistrements de courants provenant de canaux uniques, les chercheurs ont réussi à piéger irréversiblement ces sites de liaison en créant un pont covalent à l’aide d’un dérivé synthétique de l’ATP possédant un hameçon moléculaire. Ces travaux ont été publiés le 15 avril 2011 sur le site de la revue PNAS.
Dans une étude publiée par The lancet le 30 avril 2011, des microbiologistes de l’Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes (URMITE, CNRS/Université de la Méditerranée), en collaboration avec des cardiologues et des chirurgiens cardiaques de l’APHM, ont montré que des patients allergiques aux protéines de porc sont fortement susceptibles de succomber à l’implantation cardiaque de valves prothétiques, fabriquées à partir des cellules de cet animal.
Aussi simple et abondant que soit le méthane (CH4), sa transformation est très complexe et constitue toujours aujourd’hui un défi dont les enjeux économiques et écologiques(1) sont particulièrement forts. Des chimistes du Laboratoire de chimie de coordination du CNRS et de l’Université Toulouse III - Paul Sabatier en collaboration avec des chercheurs espagnols des universités de Huelva et Valencia ont réussi cette prouesse par catalyse organométallique dans des conditions extrêmement douces. Jamais réalisés auparavant, ces travaux qui ouvrent des perspectives inédites sont décrits dans la revue Science du 13 mai 2011.
Les altérations physiologiques des coraux soumis à des stress biotiques et/ou abiotiques sont largement méconnues. Une étude initiée par le laboratoire Ecologie et Evolution des Interactions (CNRS/Université de Perpignan) a permis de montrer qu’une bactérie, dont la virulence est thermo-dépendante, était capable de subvertir les défenses immunitaires du corail. Ces résultats sont à paraître dans la revue The Journal of Biological Chemistry (numéro de Juillet 2011).
Les parasites ont tous besoin, à un moment ou un autre de leur cycle de vie, de vivre aux dépens d'un hôte. Dans un article à paraître dans Evolution, une équipe du laboratoire Biogéosciences de Dijon (CNRS / Université de Bourgogne) a montré qu’un parasite peut au contraire, en modifiant le comportement de son hôte, le protéger de manière temporaire.
L’expérience de tous les jours nous enseigne une leçon fondamentale de géométrie : il est impossible d’aplatir une pelure d’orange sans la déchirer. La même contrainte géométrique frustre les cartographes : il n'existe aucun moyen de faire une carte plane de la Terre sans étirer les continents... Les chercheurs du Laboratoire de physique et mécanique des milieux hétérogènes (CNRS/UPMC/Université Paris Descartes/ESPCI) ont étudié les morphologies de la zone d’adhésion entre des feuilles minces en polymère élastique et des sphères rendues collantes par un film de liquide fluorescent.
Observée de près, la tache lumineuse d’un faisceau laser présente un aspect granuleux, aussi appelé tavelures (speckle en anglais). Cette granularité provient des interférences entre les ondes diffusées par chacune des poussières ou des irrégularités optiques qui se trouvent sur le passage de la lumière. Des physiciens de Nice viennent de montrer expérimentalement que lorsque le milieu dans lequel le laser se propage est non linéaire, il apparaît spontanément des instabilités, pourvu que le milieu soit suffisamment diffusant. Ce phénomène, prédit théoriquement il y a une dizaine d’années (PRL 85, 736 (2000)), n’avait jusqu’à présent pas encore été observé.
À l'occasion du renouvellement de l’accord cadre de coopération scientifique entre le CNRS et l’Académie des sciences de République tchèque (AVCR), une convention scellant la création du Laboratoire européen associé "Nuclear astrophysics and grids" (LEA NuAG) à été signée le 16 mai 2011 par Jacques Martino, directeur de l’IN2P3/CNRS, Sydney Galès, directeur du Ganil, Jan Dobeš, directeur du NPI AVCR, et Jan Rídký, directeur de l’IoP AVCR. Objectif : dynamiser les échanges entre les deux pays dans le domaine de l’astrophysique nucléaire et des grilles de calculs.
Grâce aux données recueillies lors de la campagne Pic 2005, des chercheurs du Laboratoire d'aérologie (LA/OMPUPS, CNRS), du Laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales (LATMOS/IPSL, UVSQ, CNRS, UPMC) et du Laboratoire de physicochimie de l'atmosphère (LPCA, Université du littoral côte d'Opale) ont pu quantifier précisément l'impact des mouvements ascendants diurnes des masses d'air le long des pentes sur les mesures de concentrations d'ozone réalisées à l'Observatoire du pic du Midi. Ils ont ainsi pu montrer que les concentrations au sommet du pic (2875 mètres d'altitude) sont corrélées à celles des couches d'air situées entre 1000 et 2000 mètres d'altitude.
Cette campagne instrumentée et aéroportée s'intéresse à la période transitoire de fin d'après-midi de la couche limite atmosphérique, cette couche d'atmosphère qui est en contact direct avec la surface terrestre et dans laquelle la turbulence par frottement dynamique ou par convection thermique joue un rôle prédominant. La fin d'après-midi est une phase du cycle diurne de la basse troposphère encore mal comprise et pour laquelle la couche limite et son évolution sont mal représentées dans les modèles météorologiques. Pourtant, cette transition joue un rôle important, notamment sur le transport et la diffusion de la vapeur d’eau et des composés présents à l’état de traces dans l’atmosphère.
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