Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Dans un article publié le 22 juin 2011 dans la revue Nature, des chercheurs du laboratoire Dynamique de l’information génétique : bases fondamentales et cancer (CNRS/Institut Curie/Université Pierre et Marie Curie) et du Centre de génétique moléculaire du CNRS révèlent l’existence de près de 1 600 membres au sein d’une toute nouvelle famille d’ARNs non-codants aux propriétés régulatrices. Initialement identifiés chez la levure, ces transcrits anti-sens pourraient bien être également impliqués dans l’expression et la stabilité des génomes d’eucaryotes plus complexes.
Dans un article publié dans PLoS Genetics le 30 juin
2011, une équipe du Laboratoire de microbiologie et de
génétique moléculaires (CNRS/Université
Paul Sabatier – Toulouse III) documente le rôle de la
protéine de fixation à l’ADN simple brin SsbB
dans la transformation génétique du pneumocoque,
baptisé Streptococcus pneumoniae en 1974. Cette
protéine serait particulièrement importante pour la
diversification du génome de cette espèce
bactérienne.
Pour présenter des antigènes glycolipidiques aux
lymphocytes T chargés de la destruction des agents
pathogènes, des cellules spécialisées mettent
à contribution une famille de protéines bien
particulière, les CD1. Dans un article publié le 25
juillet 2011 dans PNAS, des chercheurs de l'Institut de
pharmacologie et de biologie structurale (IPBS,
CNRS/Université Paul Sabatier - Toulouse III) et du
laboratoire Biologie des cellules dendritiques humaines
(Inserm/Université de Strasbourg/Etablissement
français du sang - Alsace) montrent comment la
protéine CD1e tend à favoriser
l’activité de l’une de ses consœurs.
Une équipe de chercheurs du laboratoire Végétaux marins et biomolécules (CNRS/Université Pierre et Marie Curie) de la Station biologique de Roscoff vient de mettre en évidence une mutation chez l’algue brune modèle Ectocarpus siliculosus capable de transformer l’organisme à la manière d’un Dr. Jekyll qui devient M. Hyde. Ces travaux ont été publiés dans PNAS le 27 juin 2011.
La prise en compte des champignons microscopiques qui parasitent le phytoplancton améliore la stabilité et la capacité de résilience des écosystèmes aquatiques. C’est ce que viennent de démontrer des chercheurs du Laboratoire microorganismes : génome et environnement (LMGE, CNRS/Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand 2) et du Laboratoire Littoral Environnement et Sociétés (LIENSs, CNRS/Université de La Rochelle), dans un article publié en ligne le 22 août 2011 dans la revue PLoS ONE. Ce résultat confirme l’intérêt de considérer le rôle des parasites de microorganismes dans le fonctionnement des écosystèmes.
La symbiose plante-champignons est le mutualisme le plus répandu sur la planète et existe depuis des centaines de millions d'années. Une équipe internationale dont font partie deux chercheurs du laboratoire Ecosystèmes-Biodiversité-Evolution (CNRS - Université de Rennes 1) vient de montrer, dans un article publié par Science, que la grande stabilité dans le temps de cette association était due au fait que plus les partenaires jouent le jeu, plus ils se récompensent l'un l'autre.
Pour mieux comprendre l'interaction entre les virus actuels et les organismes qu'ils infectent, il est essentiel de pouvoir retracer le cours de leur évolution. C'est à une longue remontée dans le temps que vient de procéder une équipe de l'Institut de recherche sur la biologie de l'insecte (IRBI, CNRS / Université de Tours), en montrant que des virus d'insectes existaient déjà il y a plus de 300 millions d'années. Une étude publiée dans les Proceedings de l'Académie des sciences américaine (PNAS).
Le mouvement de repli et d’étirement des tissus au moment de la formation de la tête a été suivi avec une très grande précision sur des embryons vivants, au stade exact de formation du pli céphalique par Vincent Fleury du laboratoire de matière et systèmes complexes (CNRS/Université Paris-Diderot-Paris 7). Ces observations révèlent que la formation de l’ébauche de la tête est une conséquence purement physique de la collision des parties gauche et droite de l’embryon qui s’aplatissent l’une contre l’autre comme de la guimauve. Ces travaux viennent d’être publiés dans la revue European Physical Journal E. Ainsi, ce travail suggère que le simple écoulement de la matière embryonnaire suffit à générer les parties les plus importantes du corps, sans qu’il soit besoin de rétroactions génétiques complexes pour expliquer « l’apparition » soudaine des formes nouvelles au cours de l’évolution.
Une référence de haute stabilité pour les mesures électriques de tension alternative utilisant un système micro électromécanique (MEMS) a été démontrée par le laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes du CNRS (LAAS, Toulouse) et le laboratoire national de métrologie et d'essais (LNE, Paris). Ces résultats, uniques par leurs performances, rendent utilisables ces dispositifs dans de nombreuses applications comme la métrologie électrique ou l’instrumentation de haute précision. La taille microscopique de ce dispositif permet son application à tous les systèmes embarqués ou mobiles. Son intérêt est également de pouvoir rapidement être fabriqué industriellement à très faible coût. De plus, il s’agit d’une première pour les tensions alternatives, pourtant très communes dans notre vie quotidienne.
Après plus d'un an de fonctionnement, c'est l'heure du premier bilan pour le Grand Collisionneur de hadrons (LHC) au Cern à Genève. Cet été a été marqué par deux temps forts au cours desquels les tout derniers résultats du LHC ont notamment été révélés. À Grenoble tout d’abord, lors de la conférence "Europhysics Conference on High Energy Physics" - HEP2011, organisée cette année par la Société européenne de physique, avec le soutien de la communauté scientifique française (CNRS, CEA et universités), puis un mois plus tard à Bombay en Inde lors de la conférence Lepton-Photon qui vient de s’achever. Les résultats montrent que le boson de Higgs, s’il existe, a de moins en moins d’endroits où se cacher : les expériences Atlas et CMS ont exclu la possibilité de son existence sur la majeure partie de la gamme de masses comprises entre 145 et 466 GeV. Quant à LHCb, cette expérience a obtenu les mesures les plus précises réalisées jusqu’à ce jour sur les particules de beauté (ou mésons B) qui permettent d’étudier l’asymétrie entre matière et antimatière. Les équipes du CNRS ont joué un rôle de premier plan dans ces analyses.
Envie de plonger dans l'infini? Pour fêter ses quarante
ans, l'IN2P3 du CNRS s'est associé à l'AFA
(Association française d'astronomie) et au magazine Ciel et
Espace pour proposer le festival des deux infinis, un
événement invitant le public à explorer la
matière et l’Univers, l’infiniment petit et
l’infiniment grand, aux confins de l'astrophysique et de la
physique des particules. Des conférences destinées
à tous, et retransmises en direct sur le web, seront
données par les meilleurs spécialistes, qui feront le
point sur les connaissances actuelles et dresseront un état
des recherches en cours. Visites de laboratoires, rencontres avec
des chercheurs, découverte du patrimoine astronomique
permettront en outre de rendre les activités scientifiques
plus proches du public en lui donnant à voir, à
toucher et à comprendre. Trois laboratoires : LPNHE, APC et
LAL(1) sont particulièrement impliqués
dans cette manifestation. Un colloque sur les sciences
participatives sera également proposé et permettra
notamment de présenter l'école des deux infinis qui
regroupe les initiatives pédagogiques
développées à l'IN2P3 du CNRS.
(1) LPNHE : Laboratoire de physique nucléaire et de hautes
énergies (CNRS/Université Pierre et Marie Curie/
Université Paris Diderot)
APC : Astroparticule et cosmologie (CNRS/CEA/Université
Paris Diderot/Observatoire de Paris)
LAL : Laboratoire de l'accélérateur linéaire
(CNRS/Université Paris-Sud 11)
En analysant la composition isotopique du strontium des verres magmatiques emprisonnés en inclusion dans des cristaux d’olivines contenus dans les laves du Mauna Loa, volcans d’Hawaii, un chercheur de Grenoble du laboratoire ISTerre (CNRS/Université Joseph Fourier) et ses collègues du Max Planck Institute for Chemistry (Allemagne), de l’Académie des sciences de Russie (Moscou, Novosibirsk) et du Lamont Doherty Earth Observatory (Etats-Unis) montrent que les roches qui ont alimenté le panache du manteau, responsable des volcans d’Hawaii, sont héritées de roches océaniques contaminées par de l’eau de mer pas plus ancienne que 200 à 650 millions d’années. Ces travaux ont été publiés dans la revue Nature le 25 août 2011.
A quel moment de l’histoire de la Terre et dans quel environnement les premiers vertébrés munis de quatre pattes sont–il apparus ? La question est encore sujette à débats. En utilisant les techniques de la biologie moléculaire et des données géobiologiques publiées récemment, deux chercheurs de l’université de Chennai (ex-Madras, Inde) et de « Géosystèmes » (CNRS, université Lille 1) invitent à repousser l’apparition des tétrapodes vers – 416 millions d’années (base du Dévonien). Un événement évolutif qui se serait déroulé en milieu marin. L’étude a été publiée récemment dans la revue PloS ONE.
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