Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
La bactérie probiotique Lactobacillus plantarum, présente naturellement dans l'intestin de la mouche drosophile, promeut la croissance de son hôte lorsque celui-ci se développe au sein d’un milieu nutritif carencé. C’est ce qu’ont démontré des chercheurs de l’Institut de biologie du développement de Marseille Luminy (IBDML, CNRS/Université de la Méditerranée). Leur étude a été publiée dans la revue Cell Metabolism le 7 septembre 2011.
Des chercheurs du laboratoire Physico-chimie Curie (PCC, CNRS/Institut Curie) apportent du nouveau sur les mécanismes qui permettent aux populations bactériennes chimiotactiques de se mouvoir collectivement au sein d’un fluide. Leurs travaux, réalisés sur l’organisme modèle Escherichia coli, sont détaillés dans un article publié dans PNAS le 14 septembre 2011.
En collaboration avec l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (ETHZ), une équipe de l'Institut de biologie structurale (IBS, CNRS/CEA/Université Joseph Fournier) de Grenoble a mis en place une nouvelle expérience de résonance magnétique nucléaire (RMN) du solide qui permet d'obtenir des informations bien plus précises sur l’amplitude et l’asymétrie des mouvements dans les protéines. Ces travaux ont été publiés dans Angewandte chemie International edition le 14 septembre 2011.
La croissance des jeunes animaux ne se fait pas aussi rapidement qu'elle le pourrait. Quel mécanisme les empêche d'atteindre une vitesse de croissance maximale ? En étudiant les poussins du manchot royal dont les plus petits, au sortir de l'hiver, se dépêchent de grandir pour atteindre la taille "standard" avant de muer, des chercheurs du Département écologie, physiologie et éthologie de l'Institut pluridisciplinaire Hubert Curien (CNRS/Université de Strasbourg), ont constaté que ces jeunes oiseaux montraient une accélération de leur vieillissement cellulaire. Cela suggère qu'une croissance trop rapide pourrait avoir des conséquences néfastes sur la survie du futur adulte. Ces travaux seront publiés dans la revue Molecular Ecology.
Chez les animaux, la probabilité de se reproduire est-elle affectée par l'âge et/ou par l'expérience ? Une étude publiée par la revue Proceedings of the Royal Society B et menée par des chercheurs du Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS/Universités de Nîmes et de Montpellier 1, 2 et 3/SupAgro/Cirad/EPHE/IRD/INRA) et du Laboratoire évolution et diversité biologique (CNRS/Université Toulouse 3/Ecole nationale formation agronomique) montre que, chez la mouette tridactyle, les individus ayant peu d’expérience ont plus de chances de "zapper" une occasion de reproduction que les individus expérimentés, et ce indépendamment de leur âge.
A travers la chasse, la pêche ou l'élevage, l'homme modifie la structure et la taille des populations animales. Cette pression peut aussi avoir des conséquences évolutives sur ces populations. Une étude française sur une population de sangliers montre que la pression exercée par les chasseurs a conduit les marcassins à naître plus tôt dans l'année. Ont participé à cette étude des chercheurs du Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS/Universités de Montpellier 1, 2, 3 et de Nîmes/SupAgro/Cirad/EPHE/IRD/INRA), du Laboratoire de biométrie et biologie évolutive (CNRS/Université de Lyon 1/INRIA) et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Les résultats de ce travail ont été publiés dans la revue Evolution.
La polyandrie est une énigme évolutive. Pourquoi certaines femelles s'accouplent-elles avec plusieurs mâles ? Cèdent-elles à une forme de harcèlement sexuel ou trouvent-elles un intérêt à ces copulations multiples ? Dans une expérience originale rapportée dans les Proceedings of the Royal Society B, une équipe franco-allemande comprenant plusieurs chercheurs du laboratoire Mécanismes adaptatifs : des organismes aux communautés (CNRS/Muséum national d’histoire naturelle) montre que chez un petit primate de Madagascar, les femelles, loin de subir, mènent la danse.
Ménagers, industriels, humanoïdes, compagnons,
explorateurs, réels, virtuels ou fantasmés, les
robots intègrent notre quotidien tandis que la recherche
progresse dans les laboratoires. Pourraient-ils partager notre vie
quotidienne ? Le public pourra le découvrir les 14
et 15 octobre 2011 sur le campus de
l'Université Paul Sabatier de Toulouse, à travers le
travail des chercheurs autour de robots doués
d’intelligence artificielle. Le Laboratoire d'analyse et
d'architecture des systèmes (LAAS, CNRS) est partenaire de
la 3e édition de la Novela, manifestation culturelle art et
science de la Mairie de Toulouse, et de l'opération Les
robots débarquent à Paul Sab, organisée dans
le cadre de la Fête de la science.
Pour l’occasion, des chercheurs du LAAS se sont
associés à des artistes pour faire naitre des
œuvres originales. Ces hybridations de la science avec le
théâtre et la danse rendront visibles les
dernières avancées de la recherche menée au
laboratoire. L'interaction humain-machine, mise en scène par
le plasticien Nicolas Darrot et l'acteur Xavier Brossard donnant la
réplique au robot personnel de dernière
génération PR2, nous donne une perspective de
l’intégration des robots dans notre quotidien pour
l’assistance de personnes dépendantes. Le mouvement
anthropomorphe étudié et modélisé par
les chercheurs est reproduit en un jeu de symétrie par le
danseur de hip hop Tayeb Benamara et le robot humanoïde
HRP2.
Les symétries apparaissent au quotidien, par exemple dans
un sol carrelé ou un cristal. Chaque concept de
symétrie est lié à une structure
préservée ; ainsi les distances entre atomes doivent
être préservées par les transformations de
symétrie d'un réseau cristallin. À toute
structure est alors associé ce que les mathématiciens
appellent le groupe de ses transformations de
symétrie.
Le groupe de Cremona est constitué des symétries de
la géométrie algébrique plane ; c'est un
groupe gigantesque : il faut une infinité de
paramètres pour lister ses éléments. Serge
Cantat de l'Institut de recherche mathématique de Rennes
(CNRS/Universités Rennes 1 et 2/INSA Rennes/ENS Cachan) a
mis à jour de nouvelles propriétés du groupe
de Cremona qui le rapprochent de groupes beaucoup plus petits.
Simultanément, sa structure algébrique interne
s'avère bien plus subtile que prévu. C'est ce que
montre un travail en collaboration avec Stéphane Lamy de
l'Institut de mathématiques de Toulouse
(CNRS/Universités Toulouse 1, 2 et 3/INSA Toulouse),
réfutant une conjecture formulée en... 1894 !
Les chercheurs de l’IN2P3 du CNRS se réjouissent de l’attribution du prix Nobel de physique 2011 aux astrophysiciens Saul Perlmutter, Brian Schmidt et Adam Riess pour la découverte de l’accélération de l’expansion de l’Univers grâce à l’observation de supernovae lointaines. L'IN2P3 du CNRS est fortement impliqué dans les programmes de mesure en cosmologie à l’aide des supernovae de type Ia, à l’origine de cette découverte, expériences auxquelles participent également l’INSU du CNRS et le CEA. Ces équipes collaborent avec Saul Perlmutter et B. Schmidt notamment au sein des projets SNfactory, SNLS et SkyMapper.
Grâce à un équipement de pointe, les concentrations des nanoparticules volcaniques secondaires formées dans le panache d'un volcan à partir du dioxyde de soufre qu'il a émis ont pu être mesurées pour la première fois par des chercheurs du Laboratoire de météorologie physique (LAMP, OPGC/Université Clermont Ferrand 2/CNRS) lors des deux passages dans la basse atmosphère au-dessus du Puy de Dôme du panache du volcan Eyjafjallajökull. Ils ont ainsi pu mettre en évidence que ces concentrations étaient très sous-estimées dans les modèles climatiques globaux. L'impact sur le climat des éruptions volcaniques majeures serait donc plus important que soupçonné jusque-là.
Une équipe internationale coordonnée par le Laboratoire d'aérologie (LA-OMP, CNRS/Université Paul Sabatier) a réussi à caractériser en détail la structure et la dynamique d'un jet géant. Ce travail a pu être réalisé grâce aux images vidéo d'une qualité exceptionnelle et aux premières photos couleur prises par un photographe de la Maison du Volcan de l'île de la Réunion puis analysées en s'appuyant sur des observations satellitaires météorologiques et des données d'activité d'éclairs issues de réseaux de détection.
Déjà au Dévonien, il y a environ 400 à 350 millions d’années, la modification de l’albédo (réflectivité terrestre) due à la colonisation des continents par les plantes a profondément changé le cycle de l’eau. La conséquence fut une baisse massive de la quantité de CO2 atmosphérique, sans pour autant modifier la température moyenne du globe : événement unique dans l’histoire de la Terre. C’est ce que montre une approche originale par modélisation, menée par une équipe franco-américaine impliquant notamment des chercheurs du CNRS, de l'Université Paris Diderot et du CEA, à paraître dans la revue Earth and Planetary Science Letters d'octobre 2011.
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