Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Un nouveau dispositif permettant une sécurité accrue des batteries lithium a été développé à l'Institut des matériaux Jean Rouxel (CNRS/Université de Nantes) à Nantes. Cette approche permet d'obtenir des dispositifs dits « tout-solide » présentant néanmoins des propriétés de liquides. Ces systèmes sont obtenus en confinant à l’échelle nanométrique un liquide ionique dans une éponge de silice, le tout étant intimement assemblé avec une électrode composite de batterie lithium-ion. Ce concept est une des rares voies vers des batteries de puissance « tout-solide » ; il fait l'objet d'un article récent dans Advanced Functional Materials.
Dans le cadre du changement climatique, un des défis de la biologie évolutive consiste à identifier les bases génétiques de l'adaptation des espèces, afin de déterminer leur capacité à répondre aux modifications de leur milieu. Récemment publiée dans Science, une étude franco-américaine à laquelle ont participé plusieurs chercheurs du laboratoire Génétique et évolution des populations végétales (CNRS/Université Lille 1) a démontré que, chez la plante Arabidopsis thaliana, des variations génétiques étaient directement liées à certains paramètres climatiques.
Les mariages au sein des sociétés agricoles traditionnelles en Afrique influencent la diversité génétique du manioc (Manihot esculenta), une plante à propagation végétative (par bouturage) cultivée à travers le monde pour ses racines riches en amidon. Dans une étude publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), associant le laboratoire d’Eco-anthropologie et ethnobiologie (CNRS/MNHN), le Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS/Université de Montpellier 1, 2 et 3/Montpelier Supagro/EPHE/IRD/CIRAD/INRA) et le département de botanique de l’Université Trinity College de Dublin (Irlande), les chercheurs ont étudié la relation entre les échanges matrimoniaux et les réseaux d'échange de semences dans dix villages au Gabon, en Afrique.
Dans une étude publiée par les Proceedings of the Royal Society B, une équipe internationale comprenant des chercheurs de plusieurs équipes du CNRS décrit la découverte des plus anciens rongeurs d'Amérique du Sud, datés de 41 millions d'années. Cet article apporte d'importants éléments de réponse quant à l'origine des rongeurs sud-américains, sujet qui focalise l'attention de nombreux biologistes et paléontologues depuis plusieurs décennies.
Deux équipes françaises du Centre des lasers intenses et applications (CNRS/Université Bordeaux 1/CEA) et du Laboratoire collisions, agrégats, réactivité (CNRS/Université Toulouse 3) et une équipe canadienne viennent de démontrer un nouveau mode d’étude de la dynamique des électrons dans une molécule ou durant une réaction chimique permettant d’avoir accès à des évolutions rapides provoquées par le mouvement des noyaux atomiques.
Installée dans le laboratoire souterrain du Gran Sasso en Italie et dédiée à l’étude des neutrinos venant du coeur du Soleil ou émis par la Terre, l’expérience Borexino, à laquelle participent des physiciens de l’IN2P3-CNRS, a permis de franchir une nouvelle étape dans la compréhension des réactions nucléaires qui ont lieu au sein du Soleil et des autres étoiles : les chercheurs ont apporté une preuve expérimentale directe de l’existence des réactions de fusion primordiale entre deux protons et ont confirmé que le cycle dit "CNO", le moteur des étoiles plus massives que le Soleil, ne peut contribuer à plus de 2% de l’énergie du Soleil.
Si depuis l’énoncé de la tectonique des plaques d’immenses progrès ont été faits quant à la connaissance du manteau terrestre (sa structure et sa dynamique), il existe encore de nombreux sujets de débats. En particulier, comment concilier la préservation d’un manteau primitif caché, défendue par les géochimistes d’après l’analyse de certaines laves volcaniques, avec le brassage du manteau qu’entraîne nécessairement la plongée de nombreuses plaques lithosphériques dans le manteau profond par le jeu des subductions ? Une équipe de chercheurs suisses de l’Institut fédéral de technologie de Zurich et français de l’Institut de physique du globe de Paris (CNRS/Université Paris Diderot Paris 7), nous fournit dans la revue Nature Geosciences du 23 octobre 2011 la clé du problème. Leur modèle de convection thermochimique du manteau révèle les conditions qui permettent la préservation de fragments de manteau primitif malgré une convection active à l’échelle des temps géologiques.
Des chercheurs du Laboratoire d’aérologie (CNRS/Université Paul Sabatier Toulouse) et du laboratoire Sciences pour l'environnement (CNRS/Université de Corte) se sont associés pour développer le premier simulateur européen de propagation à grande échelle des feux de forêt dont ils souhaitent qu’il puisse à terme être utilisé pour la prévision de l’évolution des feux. Ce simulateur tient notamment compte des effets induits par les feux sur l’atmosphère et de l’impact en retour de ces effets sur la propagation des feux.
Le projet ICE&LASERS porté par Jérôme Chappellaz, chercheur au Laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement (CNRS/Université Joseph Fourier Grenoble), a été sélectionné par le Conseil européen de la recherche ("European research council" ou ERC) pour bénéficier d’une bourse "Advanced Grant" d’un montant de 3 millions d'euros. Lancé pour cinq ans (2012-2017), ce projet vise à développer, en s’appuyant sur de nouvelles technologies laser brevetées par le Laboratoire interdisciplinaire de physique (CNRS/Université Joseph Fourier Grenoble), une nouvelle génération d’instruments d’analyse in situ et en laboratoire de la glace polaire ancienne pour reconstruire l’évolution du climat et des gaz à effet de serre dans le passé.
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