Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
La mouche drosophile détecte une toxine végétale, la L-canavanine, grâce à un récepteur gustatif inédit. C'est ce que vient de montrer l'équipe de Yves Grau et de Marie-Laure Parmentier à l’Institut de génomique fonctionnelle à Montpellier dans un article publié le 29 juin 2009 dans la revue PLoS Biology.
Chez l’homme, la mélanopsine est un pigment sensible à la lumière, présent dans des cellules spécialisées de la rétine, qui régule les fonctions non visuelles comme la synchronisation du cycle circadien ou la constriction de la pupille. L’équipe Photoréception et Chronobiologie (Inserm U846, Bron) dirigée par Howard Michael Cooper, directeur de recherche au CNRS, vient de montrer que la mélanopsine présente in vivo des propriétés remarquables qui lui permettent notamment de maintenir une réponse constante face à une exposition lumineuse constante et même de jouer le rôle d’une mémoire photique. Ces travaux publiés le 24 juin 2009 dans la revue PLoS ONE ouvrent des perspectives dans le traitement des troubles des rythmes biologiques ainsi que dans le traitement de certaines formes de cécité.
Le laboratoire « Rétrovirus endogènes et éléments rétroïdes des eucaryotes supérieurs » (Université Paris-Sud 11 / Institut Gustave Rousssy / CNRS) que dirige Thierry Heidmann à Villejuif, vient de montrer que le gène syncytine A, d’origine rétrovirale, est essentiel au développement du placenta chez la souris. Ces travaux, publiés en ligne le 29 Juin 2009 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences of the USA, apportent la preuve que la capture de gènes de rétrovirus ancestraux au cours de l’évolution a permis aux mammifères d’acquérir des fonctions importantes.
Des chercheurs ont montré que l’auto-assemblage de systèmes supramoléculaires confinés au sein de mésopores siliciés pouvait conduire à des systèmes dynamiques présentant des propriétés de transport ionique comparables à celles de protéines membranaires naturelles. Pour obtenir ce résultat, ils ont mis au point des matériaux hybrides dynamiques ouvrant ainsi la voie vers la synthèse de systèmes constitutionnels capables d’optimiser leur propre structure en fonction de leur environnement et de stimuli externes.
Suivre le comportement à haute température et sous flux d’hydrogène de matériaux susceptibles d’intégrer les piles à combustible de demain est d’un intérêt capital pour comprendre les mécanismes des réactions chimiques qui régissent le fonctionnement de la pile. En réalisant ce type d'expériences par diffraction de neutrons, technique très sensible aux éléments légers tels que l'oxygène et l’hydrogène associée à une capacité de profonde pénétration dans la matière, des chercheurs du Laboratoire Sciences chimiques de Rennes (CNRS/Université de Rennes 1/Ecole nationale supérieure de chimie de Rennes/INSA de Rennes), de l’Université d’Oxford et de l’Institut Laue Langevin (ILL) à Grenoble ont réussi une première mondiale.
L’Académie des Sciences a remis cette année le Grand Prix de la Fondation d’entreprise EADS à Laurent Cohen, directeur de recherche au CNRS, Centre de recherche en mathématiques de la décision (CEREMADE, Université Paris-Dauphine / CNRS).
Le Grand Prix Jacques Herbrand de l’Académie des Sciences a été attribué pour l’année 2009 à Artur Avila, spécialiste des systèmes dynamiques, directeur de recherche au CNRS au Laboratoire de probabilités et modèles aléatoires (Université Pierre et Marie Curie / Université Paris-Diderot / CNRS).
Focaliser la lumière en-dessous de la limite de diffraction, qui est de l’ordre de 300 nm, est l’un des enjeux majeurs de l’optique moderne. Les applications vont de l’imagerie à très haute résolution à la gravure optique de motifs à l’échelle nanométrique. Des chercheurs de l’Institut Fresnel ont montré théoriquement qu’il était possible de réaliser des nanospots de lumière, de taille caractéristique inférieure à 100 nm, en n’importe quel point de la surface d’un substrat périodiquement nanostructuré.
Le Prix de la Fondation d'entreprise EADS 2009 de l'Académie des Sciences en informatique a été décerné à Jean-Claude Laprie, directeur de recherche au CNRS, au LAAS, une unité propre du CNRS. Ce scientifique est fondateur de l'école française de la sûreté de fonctionnement des systèmes informatiques, un thème critique pour la sécurité dans de nombreux contextes, tels le transport aérien, la signalisation ferroviaire, la production ou la distribution d'énergie. Il a proposé des méthodes opérationnelles pour la tolérance aux fautes, la robustesse et l'aptitude à survivre aux défaillances, ainsi que la résilience face aux changements dans l'environnement. Il est unanimement reconnu pour ses travaux sur la programmation auto-testable pour la tolérance des fautes logicielles et sur la tolérance aux intrusions malveillantes et aux accidents par fragmentation, redondance et dissémination. Les concepts et les méthodologies qu'il a formulés ont été adoptés par la communauté internationale.
La collaboration internationale "Nearby supernova factory", qui comprend des équipes de l'IN2P3/CNRS et de l'INSU/CNRS en France, ainsi que les laboratoires de Yale et LBNL aux USA, a mis au point une méthode d'analyse permettant d'étalonner la luminosité intrinsèque des supernovae thermonucléaires, dites de type "Ia", avec une précision inégalée. Ce résultat, qui a fait l’objet d’une publication dans la revue Astronomy and Astrophysics, marque un pas de plus vers la compréhension de la mystérieuse énergie noire.
Le prestigieux prix de la division "Physique des hautes énergies et des particules" de la Société européenne de physique (EPS) a récompensé la collaboration Gargamelle, dans laquelle étaient impliqués deux laboratoires de l’IN2P3/CNRS (Laboratoire de l’accélérateur linéaire – LAL et Laboratoire Leprince-Ringuet – LLR), pour "l’observation des courants neutres faibles" en 1973. La cérémonie de remise du prix aura lieu lors du colloque "2009 Europhysics conference on high energy physics" qui réunira les experts européens de la discipline à Cracovie le 20 juillet prochain.
De récents travaux conduits par des chercheurs du laboratoire Environnements et paléoenvironnements océaniques (EPOC, Université Bordeaux 1 / CNRS / École pratique des hautes études de Paris) montrent que les périodes interglaciaires ne sont pas les seules à avoir connu de fortes moussons africaines. Le Sahara aurait également verdoyé au cours de l'avant-dernière période glaciaire, entre - 180 000 et - 170 000 ans, avant de retourner brutalement, en un siècle, au type de climat que nous lui connaissons aujourd'hui.
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