Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
L’équipe Alzheimer et tauopathies, pilotée par Luc Buée, directeur de recherche CNRS au Centre de recherche Jean-Pierre Aubert ( Inserm/Université Lille 2/CHU Lille), vient de montrer que des anesthésies répétées chez la souris avec le sévoflurane, un agent anesthésique gazeux fréquemment utilisé chez l’Homme, conduisent à des troubles de la mémoire et des modifications moléculaires proches de celles retrouvées dans la maladie d’Alzheimer. Ces travaux ont récemment été publiés dans la revue Anesthesiology.
La cytokine IL-7 crée un environnement favorable à l’entrée du virus du Sida dans les cellules cibles de l’organisme hôte. Une équipe de l’Institut de génétique moléculaire de Montpellier (CNRS/Universités Montpellier 1 et 2) vient de dévoiler que l’IL-7 peut stimuler l’infection virale, sans division cellulaire, en augmentant l’apport de glucose par le transporteur Glut-1 dans ces cellules cibles. Ces résultats, obtenus avec la collaboration du Laboratoire de virologie humaine (Inserm/ENS Lyon) et de l’Université Stanford aux Etats-Unis, ont été publiés dans la revue PNAS.
L’étude des mécanismes addictifs de la cocaïne chez le rat a permis à des chercheurs du Laboratoire de neuropsychopharmacologie des addictions (CNRS/Inserm/Université Paris Descartes) de découvrir un nouveau mode de fonctionnement du cerveau. Ces travaux, qui s’intéressent en particulier à deux sous-structures du noyau accumbens, ont été publiés dans la revue PLoS One.
L’équipe de David Farrusseng de l'I nstitut de recherches sur la catalyse et l'environnement de Lyon (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1) vient de franchir une première étape dans la synthèse des métalloenzymes artificielles bio-inspirées, plus robustes que les enzymes actuellement utilisées pour le traitement des déchets ou dans des procédés de chimie verte. Un des problèmes reste leur caractérisation à l’échelle moléculaire. Une équipe du Centre de RMN à hauts champs (ISA/ENS Lyon/CNRS/Université de Lyon) vient de mettre au point une méthode de RMN révolutionnant la caractérisation de ces matériaux, la DNP ou polarisation dynamique nucléaire, permettant notamment de réaliser des spectres sans enrichissement isotopique et dans des temps record ! Ces travaux font l’objet de deux articles dans les revues Chemical Communications et Angewandte Chemie.
La géométrie diophantienne consiste à se donner des équations polynomiales et à en chercher les solutions entières ou rationnelles. Pour les surfaces de Châtelet, d’équation y2 + z2 = t3 - t, on sait qu’il existe une infinité de solutions rationnelles et on étudie alors les solutions dont la taille, en un sens mathématique précis, est bornée. Un programme de recherche lancé par Y. Manin vers 1989 fournit une formule conjecturale donnant une estimation du cardinal de cet ensemble. Dans un article récent publié dans Annals of Mathematics, Régis de la Bretèche, de l'Institut de mathématiques de Jussieu (CNRS/Université Paris Diderot/UPMC), Tim Browning (University of Bristol) et Emmanuel Peyre, de l'Institut Fourier (CNRS/Université Grenoble 1) démontrent cette formule pour de telles surfaces de Châtelet.
Une collaboration internationale de physiciens vient de reproduire en laboratoire, dans une onde de choc engendrée par laser en utilisant l’installation LULI2000 du Laboratoire pour l’utilisation de lasers intenses (CNRS/CEA/UPMC/Ecole polytechnique), l’un des mécanismes qui donne naissance au champ magnétique des protogalaxies.
Une équipe de physiciens de l’Institut Néel (CNRS) a mis au point une méthode optique permettant de mesurer les déformations et les contraintes mécaniques d’une membrane composée d’une dizaine de couches de graphène.
Une équipe constituée de chercheurs du laboratoire Biologie intégrative des organismes marins (CNRS/UPMC) et du Laboratoire d’océanographie microbienne (UPMC/CNRS), ainsi que d’un expert en modélisation du cycle du fer dans l’océan, vient de montrer que l’analyse du génome de populations naturelles de microorganismes marins apportent des informations nouvelles sur les stratégies déployées par ces organismes pour acquérir et utiliser le fer. Les premiers résultats obtenus avec cette approche totalement innovante, réalisée dans le cadre du projet BACCIO (Biomolecular approach of the cycling of carbon and iron in the ocean), montrent que la répartition des différentes voies métaboliques du fer à la surface des océans n’est pas uniforme et qu’elle dépend des concentrations en fer.
Comment se comporte le champ magnétique terrestre durant la longue période du Crétacé sans inversion des pôles magnétiques (encore appelée la zone calme du Crétacé) ? Les spécialistes attaquent souvent la question sous l’angle de la modélisation de la géodynamo. Des chercheurs de l’Institut de physique du Globe de Paris (CNRS/Université Paris Diderot) ont abordé la question sous celui de la mesure directe des micro-anomalies magnétiques de la croûte océanique. Il fallait pour cela développer un instrument adapté permettant de mesurer le champ magnétique près des fonds océaniques et surtout avoir la patience nécessaire pour obtenir un enregistrement de plus de 30 millions d’années. Les données obtenues montrent que le calme pour le champ magnétique terrestre n’existe pas au Crétacé, contrairement à ce qui est généralement admis. Des résultats parus dans Nature Geoscience le 19 février 2011.
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