Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Pour suivre le transport et évaluer le flux de protéines à l’intérieur d’une cellule, des chercheurs du laboratoire Compartimentation et dynamique cellulaires (CNRS/Institut Curie) viennent de mettre en place un tout nouveau système comprenant un hameçon moléculaire qui permet de retenir les protéines de manière sélective et temporaire. Ce travail a été publié dans la revue Nature Methods.
Une équipe du Medical research council au Royaume-Uni, en association avec Reynald Gillet, enseignant-chercheur à l’Institut de génétique et développement de Rennes (CNRS/Université Rennes 1), vient de mettre à jour la structure cristallographique, à haute résolution, d’un ribosome bloqué en cours de sauvetage. Cette performance scientifique, publiée dans la revue Science, dévoile de nouvelles informations sur le processus de trans-traduction qui permet aux bactéries de réparer les erreurs liées à la synthèse des protéines.
Le confort de marche individuel nuit à l’efficacité collective dans l’organisation du trafic piétonnier. Ces résultats émanent d'une collaboration entre le Centre de recherches sur la cognition animale (CNRS/Université Toulouse 3 Paul Sabatier), l’Institut de mathématiques de Toulouse (CNRS/INSA Toulouse/Université Toulouse 1 Capitole/Université Toulouse 2 Le Mirail/Université Toulouse 3 Paul Sabatier), le centre Inria Rennes Bretagne Atlantique et le Laboratoire de physique théorique (CNRS/Université Paris-Sud). Ils ont récemment été publiés dans la revue PLoS Computational Biology.
L’équipe de Marat Yusupov à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire, IGBMC (CNRS/Inserm/Université de Strasbourg) vient de décrypter les mécanismes de l’une des étapes de la synthèse protéique, le décodage, qui permet au ribosome de garantir la fiabilité du processus. Ces travaux, publiés dans la revue Nature, contredisent des résultats qui faisaient jusqu’à présent office de référence et mettent en exergue un phénomène physique qui permet au ribosome de sélectionner très précisément les acides aminés correspondant à une information génétique donnée.
La plupart des bivalves servent d'hôtes à des parasites mais on sait peu de choses sur leurs interactions, surtout pour les bivalves sans intérêt économique. Dans une étude publiée par PLoS ONE, une équipe française comprenant deux chercheuses du Laboratoire des interactions écotoxicologie, biodiversité, écosystèmes (CNRS/Université de Metz) vient de lever le voile sur la manière dont deux vers trématodes exploitent les ressources de leur hôte, la moule zébrée.
Les virus ont profondément influencé l'évolution de la vie cellulaire depuis ses origines. En plus de leurs propriétés infectieuses leur permettant de se propager horizontalement dans les populations, certains virus peuvent insérer leur ADN dans le génome des gamètes de l’espèce hôte et être transmis verticalement durant des millions d’années. On a longtemps pensé que ce processus "d’endogénisation" était limité aux rétrovirus, mais une série d’études récentes a révélé que tous les grands groupes de virus pouvaient devenir endogènes. Dans un article paru dans Nature Reviews Genetics, deux Français dont un chercheur du Laboratoire écologie et biologie des interactions (CNRS/Université de Poitiers) font l'inventaire de ces découvertes.
Allant de 542 à 488 millions d'années avant aujourd'hui, le Cambrien est une période clé de l’histoire de la vie, qui voit l’apparition de la plupart des groupes d’animaux actuels et de groupes aujourd’hui disparus. Il est cependant difficile de déterminer les stratégies alimentaires de ces organismes et notamment des arthropodes primitifs. Dans une étude publiée dans PLoS ONE, une équipe internationale comprenant un chercheur de l'Institut des sciences de l'évolution de Montpellier (CNRS/Université Montpellier 2/IRD) vient de lever en partie le mystère en faisant le lien entre le processus de fossilisation de trilobites datant de plus de 500 millions d'années et le contenu de leur système digestif.
Confronté à une réémergence de la bilharziose à Schistosoma mansoni dans la province du Dhofar, le ministère de la Santé du Sultanat d’Oman a sollicité le laboratoire Écologie et évolution des interactions (CNRS/Université de Perpignan) dont ce parasite est le principal modèle d'étude. L'équipe française du laboratoire a découvert un comportement inédit pour cette espèce : au lieu d'émettre ses larves à la mi-journée, elle les relâche une fois la nuit tombée. Une découverte bientôt publiée dans la revue Tropical Medicine and International Health.
Roger Sue et Jean-Michel Peter, tous deux membres du Centre de recherche sur les liens sociaux, (CNRS/Université Paris Descartes/PRES Paris Cité Sorbonne), ont initié, il y a deux ans, un important travail de recherche sur l'engagement des bénévoles au sein des associations. L'objectif de cette étude était d'observer les incidences positives ou négatives pour un sujet de la pratique d'une activité bénévole au sein d'une association. A l'origine de cette étude, Roger Sue et Jean-Michel Peter sont partis du constat sociologique qu'un "boom associatif" important avait ébranlé les dernières décennies. Des groupements de consommateurs aux mouvements humanitaires, des coordinations de salariés aux organisations de défense de toutes sortes, la dynamique associative est, en France et en Europe, en pleine expansion.
L’équipe NANO-D du Laboratoire Jean Kuntzmann (CNRS/Universités Grenoble 1 et 2/Institut polytechnique de Grenoble/INRIA Grenoble Rhône Alpes) propose, via le logiciel SAMSON, une nouvelle méthode de chimie quantique permettant de modifier la géométrie d’une molécule tout en visualisant en temps réel l’impact sur sa structure chimique.
Une collaboration de physiciens vient de mettre en évidence le rôle crucial de la résistance au cisaillement de la paroi d'un grain de pollen et son rôle dans l’apparition de nouvelles formes : facettées, en pales de bateau, en tétine... Ce travail fait l’objet d’une publication dans la revue Physical Review Letters.
Des chercheurs de l’Institut Néel (CNRS), de l’Université Aalto en Finlande, de l’Oak Ridge National Laboratory, de l’Université SUNY à Buffalo aux États-Unis et de l’Université Johannes Kepler en Autriche découvrent des oscillations en mode de zéro son dans de l’hélium super froid.
De nombreuses fougères éjectent leurs spores grâce à un mécanisme de catapultage qui rend leur dissémination très efficace. Grâce à l’analyse de vidéos ultrarapides de cette éjection, une collaboration de physiciens du Laboratoire de physique de la matière condensée (CNRS/Université de Nice), du Laboratoire Jean-Alexandre Dieudonné (CNRS/Université de Nice) et de biologistes de Harvard (OEB-Harvard University) a montré que le mouvement de cette catapulte végétale mime celui des anciens engins de siège.
Des analyses récentes réalisées dans les expériences Alice et CMS au LHC, notamment par des équipes de l’IN2P3-CNRS, apportent un éclairage nouveau sur les mécanismes de suppression et de production des particules formées d'un quark et d'un antiquark charmés, lors des collisions d’ions lourds. Leur compréhension est cruciale pour l’étude du plasma de quarks et de gluons, cet état de la matière qui aurait existé juste après le big-bang. Ces travaux ont été soumis aux revues Physical Review Letters et Journal of High Energy Physics.
La collaboration "Sloan Digital Sky Survey" (SDSS-III) a publié le 30 mars 2012 la mesure la plus précise jamais réalisée de la distance nous séparant des galaxies dans l'Univers profond, obtenant ainsi des informations inédites sur l'époque à laquelle l'Univers a commencé l'accélération de son expansion. Ces résultats, annoncés dans une série de six articles postés sur le site de preprints arXiv, sont l'aboutissement de plus de deux années de travail de l'équipe de chercheurs et d'ingénieurs de Boss (Baryon Oscillation Spectroscopic Survey), l'un des quatre projets de SDSS-III, auquel participent six laboratoires français du CNRS et du CEA.
Dans le cadre du programme européen GMOS, le Laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement (CNRS/Université Joseph Fourier Grenoble) vient de terminer l’installation d’une instrumentation de pointe pour la mesure en continu durant plusieurs années des concentrations des différentes formes atmosphériques du mercure, sur trois sites très inhospitaliers de la planète : au cœur et en bordure du continent Antarctique ainsi qu’au milieu de l’océan Austral. Ces trois sites du bout du monde ont commencé depuis quelques jours seulement à fournir des données.
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