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Le complexe de protéines MCM8/MCM9 assure la stabilité du génome et le bon déroulement de la gamétogénèse, processus aboutissant à la production des cellules reproductrices de l'homme, les spermatozoïdes, et de la femme, les ovocytes. Son absence est donc liée au développement de cancers et à la stérilité. Ce résultat, publié dans la revue Molecular Cell, a été obtenu par des chercheurs de l'Institut de génétique humaine du CNRS.
Par un travail très complet, mêlant biochimie, biophysique et biologie cellulaire, une équipe du Laboratoire d'enzymologie et biochimie structurales du CNRS a montré que la mort des cellules neuronales au cours des maladies neurodégénératives est provoquée par des assemblages protéiques fibrillaires et non par les formes oligomériques qui en sont les précurseurs. Ces résultats, publiés dans Biophysical Journal, ont été complétés par une seconde étude, parue cette fois-ci dans Journal of Biological Chemistry, où les mêmes chercheurs documentent le rôle de la charge et de la forme de ces assemblages fibrillaire dans la neurodégénérescence des cellules.
Les principaux symptômes de la dépression humaine se retrouvent aussi chez le cheval lorsqu’il est soumis à des épisodes fréquents de stress. Cette espèce animale pourrait constituer un nouveau modèle d’étude des troubles dépressifs chez les mammifères. Cette conclusion a été publiée dans la revue PLoS ONE par des chercheurs du laboratoire Ethologie animale et humaine (CNRS/Université de Rennes 1) et du laboratoire Physiologie de la reproduction et des comportements (CNRS/INRA/Université François-Rabelais Tours/Institut français du cheval et de l’équitation).
Les protéines TIP49 sont indispensables au bon fonctionnement de nombreux processus biologiques vitaux pour la cellule. Les étonnantes propriétés structurales et fonctionnelles de ces protéines découlent de la souplesse conformationnelle à grande échelle de leur squelette peptidique. Ces résultats, publiés dans la revue Structure, ont été obtenus par des chercheurs du Laboratoire de biologie moléculaire des eucaryotes (CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier), en association avec l'Université polytechnique d'état de Saint-Pétersbourg, l'Institut Kurchatov et l'University college London.
Les transistors qui utilisent semiconducteurs organiques à couches minces (OTFTs) sont de bons candidats pour des applications dans de nombreux dispositifs électroniques. Pour cela, ces matériaux doivent être multifonctionnels. Une équipe du laboratoire de Nanochimie à l’Institut de Science et d'Ingénierie Supramoléculaires (CNRS / Université de Strasbourg) vient de mettre au point un film semiconducteur organique photosensible, la lumière permettant de moduler le courant à la sortie du transistor. Ces résultats ont été publiés récemment dans la revue Nature Chemistry.
Produire à moindre coût l’hydrogène H2, carburant des piles à combustible ? Le rêve pourrait bien devenir une réalité avec les travaux d’une équipe de l’Institut de Chimie Moléculaire et des Matériaux d’Orsay-ICMMO (CNRS / Université Paris Sud). Dans un système qui électrolyse l’eau pour produire l'hydrogène H2, ils sont parvenus à remplacer le platine très coûteux de l’une des électrodes par des complexes moléculaires de cobalt particulièrement efficaces et bien moins onéreux. Ces résultats font l’objet d’une publication dans la revue Coordination Chemistry Reviews.
Des chercheurs de l’Institut des Sciences Moléculaires (CNRS/Université Bordeaux 1/Institut Polytechnique de Bordeaux) viennent de mettre au point une nouvelle technique permettant de synthétiser de façon simple des particules asymétriques. Ces particules, aussi appelées particules Janus, d’après la divinité romaine possédant deux visages, sont caractérisées par deux faces avec des propriétés chimiques et/ou physiques différentes. Ce nouveau procédé de synthèse, contrairement à une large majorité d’approches, se déroule en solution et en présence d’un champ électrique élevé. Le champ électrique permet de briser simultanément la symétrie d’une grande quantité de particules, et peut par conséquent conduire à une production industrielle. Les applications de ces objets asymétriques sont multiples, allant du papier électronique jusqu’à la catalyse. Ce travail fait l’objet d’un article dans la revue Advanced Materials.
Utiliser une enzyme activant la liaison C-H pour la synthèse totale de molécules naturelles est original, tout particulièrement quand elle est la clef de voute d’une synthèse asymétrique, c’est-à-dire une synthèse où, à partir d’un mélange initial racémique, le produit final est énantiomériquement pur. Les chercheurs du laboratoire Chimie organique, bioorganique : réactivité et analyse (CNRS/Université de Rouen/Insa Rouen) en collaboration avec des équipes du Hans-Knöll Institut (HKI - Iéna, Allemagne) ont réussi cette prouesse, mettant ainsi en œuvre une stratégie innovante de synthèse totale. Ces travaux, qui constituent un rare exemple d’utilisation de la biologie synthétique pour produire des quantités substantielles de molécules naturelles, sont parus en ligne dans la revue Angewandte Chemie le 16 juillet 2012.
Une équipe franco-allemande regroupant des chercheurs de plusieurs laboratoires du CNRS a réalisé, sur l'île de la Réunion, la plus grande analyse d'une communauté de champignons vivant en symbiose avec des orchidées. Dans cette étude à paraître dans Molecular Ecology, ils ont découvert qu'existait une différence majeure entre orchidées terrestres et orchidées épiphytes (qui vivent dans les arbres) : les premières ne sont pas associées aux mêmes espèces de champignons que les secondes.
Une chaîne de nanoparticules métalliques peut former un guide à plasmons de surface localisés par excitation dipolaire transmise de proche en proche dans la chaîne. Celle-ci forme un guide dès lors que tous les dipôles oscillent de manière collective. Ce type de propagation n'avait été mis en évidence que dans le cas d'une excitation au-dessus de la ligne de lumière. Les chercheurs de l'Institut d'électronique fondamentale (CNRS/Université Paris-Sud) ont démontré théoriquement et expérimentalement qu'il est possible d'exciter un mode à plasmons localisés par couplage avec un guide silicium et de le propager sur plusieurs microns dans le domaine du proche infrarouge.
Depuis plusieurs années, des chercheurs de l’Institut d'électronique fondamentale (CNRS/Université Paris-Sud), en collaboration avec le CEA-Léti et dans le cadre du projet Européen HELIOS, ont étudié et optimisé le fonctionnement des modulateurs optiques silicium et des photodétecteurs germanium intégrés dans un guide d’onde silicium, fonctionnant tous deux à présent jusqu’à des débits d’information de 40Gbit/s. Le modulateur optique allie à la fois de faibles pertes optiques (<6 dB) et un taux d’extinction de plus de 6 dB. Ces performances sont obtenues grâce à une structure originale basée sur une diode PIPIN exploitant la déplétion de porteurs, et grâce à plusieurs innovations faisant l’objet de brevets. Concernant le photodétecteur germanium un fonctionnement sous une tension de polarisation de zéro volt jusqu’à 40Gbit/s a été démontré en gardant une forte sensibilité de 0,8A/W.
Trois mathématiciens français ont obtenu un résultat marquant qui concerne un problème célèbre de l’astrophysique, la stabilité de modèles galactiques. Plus précisément, ils ont démontré la stabilité de configurations de galaxies modélisées par des équations aux dérivées partielles issues de la théorie cinétique.
Leur travail a été publié en 2012 dans la revue Inventiones Mathematicae après une présentation au séminaire Bourbaki par Clément Mouhot. Pour situer le contexte de ce travail, nous proposons de reprendre une partie de l’introduction du texte associé à ce séminaire Bourbaki.
Les propriétés mécaniques macroscopiques de la plupart des métaux et céramiques sont déterminées par la taille et l’organisation des grains cristallins qui les composent. Pour comprendre les mécanismes mis en jeu, des physiciens du Laboratoire Charles Coulomb de Montpellier (CNRS/Université Montpellier 2) viennent de mettre au point expérimentalement un cristal modèle à base de polymère et de nanoparticules dont la texture peut être finement contrôlée. Ce travail devrait permettre d’obtenir de nouvelles informations résolues dans l’espace et dans le temps sur la déformation de polycristaux sous contrainte mécanique.
Des oiseaux géants cohabitaient-ils avec les dinosaures ? Telle est la question restée en suspens depuis la découverte en Provence, en 1995, d'un fragment de sacrum, puis d'un bassin et d'un fémur en 1998 dans le Languedoc. La découverte récente dans l'Hérault, dans le cadre du programme INTERREVIE de l'INSU du CNRS, d'une vertèbre cervicale lève donc le doute. Gargantuavis, proche de la taille d'une autruche, aurait bien existé il y a environ 70 millions d'années. C'est ce qu'indique l'étude publiée par deux chercheurs du Laboratoire de Géologie de l'ENS (ENS Paris/CNRS, Paris) et du Laboratoire de géologie de Lyon : Terre, planètes et environnement (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1/ENS de Lyon) dans la revue Geological Magazine.
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