Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Chaque année, la tuberculose tue encore près de 2 millions de personnes dans le monde. Une nouvelle cible pour le traitement de la pathologie a été identifiée et caractérisée par l'équipe "Pathogénicité moléculaire des mycobactéries" dirigée par Christophe Guilhot à l'Institut de pharmacologie et de biologie structurale (CNRS/Université Paul Sabatier Toulouse 3). Ce travail a fait l'objet d'une publication dans la revue PLOS Pathogens.
Dans leur environnement, les bactéries ne vivent pas seules mais cohabitent plus ou moins amicalement avec d'autres espèces. Certaines bactéries sont capables d'utiliser un complexe protéique agissant comme une arbalète pour tuer leurs congénères et ainsi améliorer leur accès aux nutriments ou coloniser efficacement une niche écologique. C'est ce que viennent de montrer des chercheurs du Laboratoire d'ingénierie des systèmes macromoléculaires (CNRS/Aix-Marseille Université) et du Laboratoire de chimie bactérienne (CNRS/Aix-Marseille Université) dans un article publié dans Cell Reports.
Le complexe Cop9 signalosome, qui régule la stabilité des protéines et assure ainsi le fonctionnement normal des cellules, est impliqué dans de nombreux cancers. La structure clé de ce complexe, la sous-unité catalytique CSN5/Jab1, a été décortiquée et caractérisée par des chercheurs du Centre de biochimie structurale (CNRS/Inserm/Universités Montpellier 1 et 2), de l'Institut Jacques Monod et de l'Université du Texas aux Etats-Unis. Ces travaux publiés dans PNAS serviront de base au développement de molécules destinées à cibler CSN5/Jab1 et à stopper la prolifération des cellules cancéreuses.
Le ver Caenorhabditis elegans est un modèle prisé pour l'étude du développement embryonnaire. Alors qu'il était encore mystérieux, le processus de formation du canal excréteur de ce ver vient d'être élucidé par l'équipe de Michel Labouesse à l'Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (CNRS/Inserm/Université de Strasbourg). Ces travaux publiés dans Nature Cell Biology ont également mis en évidence un facteur de transcription qui régule l'expression de gènes essentiels à ce processus et qui correspond, chez l'Homme, à un acteur clé de la genèse du système lymphatique.
Des chercheurs du département de chimie de l’Ecole normale supérieure ont mis au point une nouvelle méthode permettant de contrôler, à l’aide de nanoparticules magnétiques, l’activation spatiotemporelle de cascades de signalisations biochimiques essentielles aux processus morphogénétiques cellulaires. Cette nouvelle technique pourrait potentiellement s’appliquer à une grande variété de problématiques incluant la compréhension de la division d’une cellule. Ce travail a été publié dans le journal Nature Nanotechnology (21 Janvier 2013).
La conception de nanoparticules pour la délivrance de molécules thérapeutiques vers un organe, un tissu ou une cellule malade, représente un enjeu majeur dans le domaine de la nanomédecine. Dans ce contexte, les chercheurs de l’Institut Galien Paris-Sud à Châtenay-Malabry (CNRS/Université Paris-Sud) ont développé une nouvelle famille de nanoparticules biocompatibles à forte activité anticancéreuse. Ils sont parvenus à faire croître, de manière contrôlée et ajustable, de courtes chaînes de polyisoprène à partir de molécules anticancéreuses, pour former des composés qui s’auto-assemblent sous forme de nanoparticules biologiquement actives in vivo. Ces résultats sont publiés dans la revue Angewandte Chemie.
La reconnaissance moléculaire de sucres par des protéines complémentaires est de plus en plus utilisée dans des applications en biotechnologie et nanotechnologie (diagnostics, bio-puces…). Cependant, le contrôle de l’agencement précis de fonctions sucrées sur un matériau synthétique reste un véritable challenge. Une équipe de l’institut Charles Sadron (CNRS), en collaboration avec des chimistes du Centre de recherches sur les macromolécules végétales (CNRS), vient de réussir à "placer" à des endroits bien précis des sucres sur des chaines de polystyrène. Ces nouveaux systèmes qui pourraient être utilisés dans de nombreuses applications telles que le piégeage sélectif de virus, de toxines bactériennes ou la réalisation de diagnostics moléculaires, font l’objet d’une communication dans la revue Angewandte Chemie International Edition.
Les chercheurs du LIMMS (CNRS/Université de Tokyo) ont réussi à montrer comment on fabrique, dans des systèmes artificiels non vivants, les mécanismes qui fournissent la base de la dynamique des écosystèmes. En partant de réactions simples pour créer de manière entièrement artificielle un système prédateur-proie dans un tube à essai, les chercheurs ont mis en lumière la profonde homologie qui lie de manière continue les systèmes moléculaires, les réseaux cellulaires et les écosystèmes. Ce travail publié dans ACS nano souligne les liens qui existent entre les mondes biologiques et chimiques et permet de mieux comprendre les racines microscopiques des phénomènes du vivant.
Des chercheurs du Laboratoire nanotechnologies et nanosystèmes (CNRS/Université de Sherbrooke/INSA Lyon/Ecole centrale de Lyon/CPE Lyon/Université Grenoble 1), l'Université de Namur et l'Université catholique de Louvain en Belgique ont réussi à augmenter de 55 % l'intensité lumineuse des diodes électroluminescentes (DELs). Ils se sont inspirés de la structure de l'abdomen des lucioles pour développer un modèle complet sur l’extraction de lumière. Ils l'ont ensuite appliqué à une nouvelle couche de matériaux qui optimise l'efficacité des DELs.
Alain Foucaran, directeur de l’Institut d'électronique du Sud (CNRS/Université Montpellier 2), pour ses travaux relatifs à la ville du futur, ainsi que Frédéric Magoulès, professeur à l’École centrale Paris, pour ses travaux dans le domaine des mathématiques appliquées, ont été récompensés par L'IBM Faculty Award.
Une catégorie importante d’ensembles fractals est celle des ensembles "autosimilaires", qui possèdent la propriété d’être identiques (à grossissement près) à leurs parties. L’exemple le plus connu est celui du flocon de Von Koch, qui est fait de quatre flocons de Von Koch plus petits, chacun d’eux étant donc lui aussi fait de quatre flocons encore plus petits, et ainsi de suite.
Des physiciens français, italiens et russes ont proposé et réalisé un dispositif permettant de repolariser la lumière se propageant dans une fibre optique sans perdre d’énergie et surtout sans ajouter de bruit au signal transporté. Ce travail a fait l’objet d’un dépôt de brevet et d’une publication dans la revue Scientific Reports. Ce sont les premiers résultats obtenus dans le cadre de l’ERC PETAL sur l’auto-organisation de la lumière dans les fibres optiques.
En étudiant expérimentalement un réseau en nid d’abeille de cylindres diélectriques résonants, des physiciens ont pu observer et étudier une transition semi-métal/isolant analogue à celle qui est attendue dans le graphène sous contrainte. Ce travail fait l’objet d’une publication dans la revue Physical Review Letters.
La ligne formée par le bord d’une goutte d’eau reposant sur une surface s’accroche à toutes les imperfections de cette surface. Des physiciens viennent de montrer que lorsqu’une goutte d’eau se déplace, cette ligne de contact se déplace, en se décrochant successivement d’aspérités adjacentes. Ce travail fait l’objet d’une publication dans la revue Physical Review Letters.
Une mesure précise de la masse du noyau exotique de zinc-82 (82Zn) donne de nouvelles indications sur la composition de la croûte des étoiles à neutrons, d'où pourraient provenir les éléments lourds sur Terre. Ces résultats, obtenus par les chercheurs de la collaboration Isoltrap, dont ceux du Centre de spectrométrie nucléaire et de spectrométrie de masse (CNRS/Université Paris-Sud), ont été publiés dans la revue Physical Review Letters.
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