Budget initial du CNRS pour 2019 présenté au CA

CNRS

Le budget initial (BI) du CNRS pour 2019 a été voté par le conseil d’administration le 13 décembre. Ce budget décline opérationnellement les grandes orientations définies par Antoine Petit dès sa prise de fonction.

La subvention pour charge de service public (SCSP) du budget 2019 est d’un montant de 2 629,9 millions d’euros. Elle est en augmentation de 22,4 M€ par rapport à l’an passé et correspond pour 19 M€ à des mesures de masse salariale (PPCR 2019 et RIFSEEP) et pour 3,4 M€ au titre des Très Grandes Infrastructures de Recherche (TGIR).
La mesure 2018 de 10,6 M€ de soutien aux laboratoires est maintenue en 2019. Par contre, pas plus que les années précédentes, le GVT (Glissement Vieillesse Technicité), qui est de l’ordre de 25 M€, n’a été compensé. Un effort particulier sera fait pour les crédits des laboratoires, via la dotation déléguée dès janvier 2019 et des programmes comme 80/Prime (Projet de Recherche Interdisciplinaire Multi-Equipes) qui permettra de financer 80 projets sur des sujets proposés par les directions des instituts. 

Le montant des ressources propres prévu au BI 2019 s’élève à 788,5 M€. Cette augmentation de 50,8 M€ (+6,7%) par rapport au BI 2018 est liée essentiellement à une prévision en hausse des contrats de recherche et des recettes immobilières.

Suite à l’audit du fonds de roulement, commandité par Antoine Petit dès son arrivée, une somme de 80 M€ mobilisable a été identifiée. Le CNRS a obtenu l’autorisation d’utiliser une partie de cette somme en 2019 pour recruter des doctorants (33M€ sur trois ans) et soutenir les crédits des laboratoires à hauteur de 15 M€.

Une partie importante des débats du conseil d’administration a porté sur la politique d’emplois de l’établissement. En 2019, le CNRS recrutera 250 chercheurs et 310 IT permanents, avec la perspective d’avoir le même niveau de recrutements dans les années à venir. Ces nombres correspondent aux prévisions de départs à la retraite, lissées sur 4 ans afin d’éviter les effets « montagne russe ». Les départs définitifs pour d’autres raisons que la retraite sont d’environ 80 par an. La diminution du nombre de chercheurs recrutés en 2019 est à comparer à la perte d’effectifs au cours des dix dernières années, qui s’élève en moyenne à 130 postes par an.

Le CA a voté le recrutement hors plafond d’emplois de 200 doctorants en 2019 (100 étant prévus en 2020), financés via un prélèvement sur le fonds de roulement.
À cette occasion, il a été décidé de faire un effort particulier sur la rémunération des doctorants au CNRS pour la revaloriser et encourager plus de jeunes femmes et hommes à se lancer dans la recherche. À compter de septembre 2019, pour tous les nouveaux doctorants, cette rémunération augmentera de plus de 20% avec un montant brut annuel de 37 k€. Les propositions de sujets et de laboratoires pour le recrutement des doctorants seront faites par les instituts du CNRS sur des sujets originaux et de rupture potentielle. Trois grandes priorités seront mises en œuvre : la pluridisciplinarité, les questions en lien avec la société (par exemple, la préparation des JO 2024, la radicalisation,…) et des partenariats internationaux stratégiques. Dans tous les cas, ce recrutement de 200 doctorants sera bien entendu effectué dans le respect du rôle et des missions des écoles doctorales.

La mise en place du RIFSEEP pour les IT sera poursuivie. Concernant les chercheurs et chercheuses, le CNRS souhaite ouvrir le chantier « indemnitaire » en 2019 auprès du ministère. L’objectif poursuivi doit être de rendre plus attractives les carrières des scientifiques et de rapprocher leur niveau de primes de celui des autres cadres de la fonction publique.

Un effort particulier sera engagé en faveur de l’aide à l’innovation. Une direction générale déléguée à l’innovation est mise en place et le budget de prématuration sera sensiblement augmenté afin de pouvoir financer de 40 à 50 projets issus des laboratoires, contre 20 auparavant. Les relations seront poursuivies avec les principaux partenaires industriels à la fois sur la définition d’une feuille de route de long terme partagée, sur la création de laboratoires communs mais aussi, pour les scientifiques intéressés, sur la mise en place de mobilités. Enfin, la filiale CNRS Innovation étudiera l’opportunité de créer, avec les partenaires financiers adéquats, un nouveau fonds d’investissement réservé aux start-up « deeptech » issues de nos recherches.