Les échappées inattendues : « une synthèse entre médiation scientifique et sortie culturelle »

Institutionnel

Le CNRS lance une ambitieuse opération de médiation scientifique, ces 18 et 19 novembre à Paris. PDG du CNRS, Antoine Petit nous en dit plus sur ce lancement et les objectifs de ce nouveau dispositif dont tous les territoires pourront se saisir pour offrir de nouvelles expériences culturelles à leurs publics déjà fidèles et aller à la rencontre de nouveaux publics.

Un nouveau concept de médiation scientifique vers le grand public va être lancé à l’espace parisien « Centquatre » les 18 et 19 novembre. Que sont ces « échappées inattendues » ? 
Antoine Petit : La médiation scientifique fait partie de l’ADN du CNRS, depuis sa création, à la fin des années 30, par le prix Nobel de physique Jean Perrin en même temps que le Palais de la découverte. Expositions, conférences, débats, ateliers pédagogiques et animations didactiques… Les chercheurs et chercheuses de l’institution participent chaque année à de nombreuses opérations grand public et le CNRS organise une multitude d’événements au niveau national comme régional. Il nous semble aujourd’hui important de structurer notre offre auprès des publics, en créant une identité forte qui  soit un gage de qualité et qui donne encore plus d’ampleur et d’écho à notre action pour partager les connaissances les plus en pointe dans tous les domaines. C’est pourquoi nous lançons notre nouvelle signature d’événements de médiation « Les échappées inattendues – la science racontée par le CNRS ».

C’est une sorte de  « marque ombrelle » qui donnera de la cohérence et de la visibilité à l’ensemble de nos actions sur tous les territoires : nous entendons ainsi devenir une référence identifiable par le public. Nous nous sommes inspirés de nos opérations nationales Ma thèse en 180 secondes et Les Visites insolites, déployées en région sous une bannière commune, qui bénéficient d’une belle visibilité et d’un succès réel auprès du grand public. Ce que nous proposons, à partir de novembre et de façon pérenne, ce sont des échappées partout en France, le temps d’une soirée, d’un débat ou de quelques minutes. Notre ambition est de faire vivre à nos concitoyens et concitoyennes une expérience qui tisse un pont entre médiation scientifique et sortie culturelle, de faire passer un bon moment au public, et qu’il puisse aussi identifier ce que l’on sait sur des sujets qui font débat et se forger une opinion éclairée.

logo
Pour l'ensemble des activités de médiation du CNRS, une charte graphique unique est un des éléments clés de la communication globale permise par la marque ombrelle.

Quels publics visez-vous avec cette opération ?
A. P. : Nous nous adressons bien sûr toujours à notre public déjà fidèle et cet effort supplémentaire pour nous faire connaître a également pour objectif d’élargir le cercle en allant davantage à la rencontre d’un public curieux, qui aime sortir et tenter des expériences mais que la science impressionne parfois. Celles et ceux qui peuvent passer des heures à enchaîner des vidéos en ligne, parfois même de vulgarisation, mais qui pensent s’ennuyer dans une conférence scientifique ou craignent de ne pas comprendre ou d’avoir l’impression de retourner à l’école. Nous avons décidé qu’il fallait effacer ces complexes inutiles et démontrer que, comme toute activité culturelle, la science peut intéresser, amuser et faire passer une bonne soirée à n’importe qui d’entre nous. L’ambition, d’ici quelques années, est que partout en France, jeunes et moins jeunes, familles et amis se posent la question : « Ce soir, on se pose au ciné ou on se pose des questions (avec le CNRS) ? »

Pour cela, la marque «  Les échappées inattendues »  s’organise autour de quatre formats.
A. P. : Oui, dans un premier temps, nous proposons quatre types de formats  qui ont déjà fait leur preuve par le passé dans des événements comme le Forum du CNRS ou nos rencontres Sciences et Citoyens. Ils offrent un accès privilégié à la science en train de se faire et partagent la démarche scientifique, au plus proche du travail des scientifiques. Nous proposerons par exemple des conférences immersives, comme sur la grotte Chauvet : on est projeté sur le terrain avec les scientifiques et on peut parcourir des lieux habituellement inaccessibles au grand public. Au-delà de l’émerveillement, cela représente une manière différente de toucher la science, en dehors des laboratoires.

Quatre formats pour tous les publics

La marque « Les échappées inattendues – la science racontée par le CNRS » s’organise pour le moment autour de quatre formats pour plaire à tous et toutes :

  • La conférence grand format : Moment de réflexions et de discussions sur un temps long, la conférence grand format permet de débattre et de dialoguer librement avec les scientifiques sur des thèmes d’actualité.
  • Les micro-conférences : Trois courtes interventions se succèdent, offrant plusieurs éclairages issus de différentes disciplines, autour d’un même thème scientifique.
  • La conférence immersive : Elle permet une plongée dans les recherches et l’environnement de travail des scientifiques grâce à un espace composé de trois murs d’écrans.
  • La conférence-démo : Basé sur l’interaction, ce format combine des manipulations faites par le public présent avec les explications scientifiques qui s’y rapportent.

Lors de l’événement de lancement des 18 et 19 novembre, le public pourra se familiariser avec tous ces formats.

Les échappées inattendues sont-elles uniquement des événements ?
A. P. : Bien au contraire ! Leur force est la possibilité de vivre toute l’année et qu’elles deviennent la référence de l’ensemble des interactions des scientifiques du CNRS avec les publics sous ces quatre formats. Les échappées inattendues seront aussi une chaîne Youtube qui rassemblera les rediffusions de toutes les conférences, un hashtag #ÉchappéesInattendues, une identité graphique originale, etc. Après le lancement en novembre, les 18 délégations régionales du CNRS vont s’en saisir et mettre en place des échappées sur tout le territoire. L’idée est de montrer que le CNRS est présent à l’événement organisé juste à côté de chez vous, mais aussi sur vos réseaux sociaux et dans toutes vos habitudes culturelles.

conférence immersive
La marque s'appuie aujourd'hui sur quatre formats qui ont fait leur preuve, comme ici la conférence immersive au dernier Forum du CNRS

Que va pouvoir trouver le public qui viendra à l’événement de lancement ?
A. P. : Le public pourra participer à des dispositifs immersifs, des ateliers, des démonstrations réalisées en direct, etc., comme autant d’occasions d’échanger avec les scientifiques, de plonger dans leur univers, de comprendre leur démarche. Nous leur montrerons la science qui fascine – avec les dernières découvertes en astronomie ou les écosystèmes qu’on ignore encore largement comme les sols – mais cet événement proposera aussi aux visiteurs et visiteuses de mieux appréhender les défis de nos sociétés comme le changement climatique ou la ville du futur. Un débat donnera aussi la parole à la société civile, à des lycéens et au public, afin de partager leurs points de vue, leurs témoignages et leurs idées pour lutter contre les inégalités éducatives. Car la science invente le monde de demain et la recherche fondamentale se met au service de la société, avec des impacts tangibles sur le quotidien.

La médiation scientifique est une mission du CNRS. Quelles autres actions sont menées pour partager les sciences au plus grand nombre ?
A. P. :
Le CNRS agit quotidiennement pour partager les connaissances acquises, mettre en lumière les travaux des scientifiques et surtout expliquer la démarche scientifique, qui est un véritable enjeu dans nos sociétés. Pour cela, nous mettons à disposition du public une galaxie de contenus éditorialisés de haute qualité sur une multitude de canaux qui répond à leurs habitudes et leur permet de s’informer et de découvrir les travaux menés dans nos laboratoires. Notre Journal du CNRS, qui publie un contenu par jour en ligne, est accessible gratuitement, comme nos sites web (dont CNRS Info) et notre chaîne Youtube « Zeste de science ». Nous produisons un magazine, Carnet de sciences, publié deux fois par an et accessible en kiosque et librairie. Nous travaillons aussi avec nos partenaires – médias, associations, etc. – en organisant par exemple des visites de laboratoires et des rencontres avec nos scientifiques.

D’autre part, nos actions de médiation scientifique s’inscrivent dans une dynamique plus globale. La stratégie ministérielle en faveur d'une « science avec et pour la société » montre bien l’importance donnée aujourd’hui à la médiation scientifique et à sa reconnaissance. La loi de programmation de la recherche a aussi permis de dégager du budget spécifique. Dans ce cadre, le CNRS remet depuis 2021 les médailles de la médiation. La cérémonie de remise des médailles 2022 aura d’ailleurs lieu le vendredi 19 novembre, en marge de notre événement de lancement des Échappées inattendues.

Pour en savoir plus sur Les échappées inattendues.