Jean-Pierre Serre
Jean-Pierre Serre est l’un des plus grands mathématiciens du XXe siècle.
Peu connu du grand public, il cumule pourtant les titres prestigieux. Elève à l’École normale supérieure, il est reçu premier à l’agrégation de mathématiques en 1948. Chercheur au CNRS, il présente sa thèse en topologie algébrique en 1951 et, trois ans plus tard, il devient le plus jeune lauréat de la médaille Field.
A 29 ans, il bat un nouveau record de précocité : le voilà professeur au Collège de France, titulaire de la chaire d’algèbre et de géométrie. Très vite, l’on se presse aux cours de ce « Mozart des mathématiques », selon son collègue Michel Broué. Académicien, il dit avoir « surtout fait des choses utiles pour d’autres mathématiciens ».
Il n’empêche, son œuvre est immense, et en 2003 il est le premier – encore ! – à décrocher le prix Abel, créé pour combler l’absence de prix Nobel en mathématiques. Il est distingué « pour avoir joué un rôle clé en donnant à de nombreux domaines des mathématiques leur forme moderne, notamment la topologie, la géométrie algébrique et la théorie des nombres ». Sa thèse Homologie singulière des espaces fibrés, ou ses Cours d’arithmétique font toujours autorité.