La chimie des plus vieux microfossiles au monde mieux préservée que prévu
Les premières formes de vie sur Terre demeurent, aujourd’hui encore, énigmatiques à cause de la dégradation que subissent les microorganismes au cours des processus de fossilisation. Des chercheurs du CNRS et leur collègue japonais1
ont pour la première fois mis en évidence, grâce à l’utilisation d’un rayonnement synchrotron, l’excellent état de préservation moléculaire des microfossiles de Strelley Pool2
les plus vieux au monde, et ce malgré les températures élevées auxquelles ils ont été exposés (environ 300°C). Ces résultats suggèrent que ces roches sédimentaires, bien qu’ayant connu une histoire géologique compliquée et considérée jusqu’alors incompatible avec la préservation d’informations moléculaires, sont au contraire susceptibles de conserver des indices clés sur la nature biochimique des plus anciennes formes de vie sur Terre. Ces résultats3
sont publiés le 16 août 2018 dans Geochemical Perspectives Letters.
- 1A l’Institut de minéralogie, de physique des matériaux et de cosmochimie (CNRS/Sorbonne Université/IRD/MNHN), de l’Unité matériaux et transformations (CNRS/ENSC Lille/Université de Lille/Inra) et de l’Université de Nagoya (Japon).
- 2La formation de Strelley Pool est une succession de dépôts volcaniques et sédimentaires à Pilbara, en Australie. Mises en place au cours de l’Archéen il y a environ 3,4 milliards d’années, ces roches contiennent les plus vieux microorganismes fossilisés connus.
- 3Cette étude a été réalisée dans le cadre du projet ERC PaleoNanoLife.
Chemical nature of the 3.4 Ga Strelley Pool microfossils. Alleon J., Bernard S., Le Guillou C., Beyssac O., Sugitani K. & Robert F. Geochemical Perspectives Letters, Le 16 août 2018 – DOI: 10.7185/geochemlet.1817