Orphée CugatChercheur en génie électrique
- Contribution à la création de la start-up Magnetic Solutions
- Co-fondateur de la start-up Enerbee
- Co-fondateur de la start-up MagIA Diagnostics
- 15 brevets
Avec le dépôt de douze familles de brevets et la co-fondation de start-up aux applications radicalement différentes, Orphée Cugat ne perd jamais l’innovation de vue. Directeur de recherche au Laboratoire de génie électrique de Grenoble1 (G2Elab), il explore le magnétisme dans les milli- et microsystèmes avec ses collègues Jérôme Delamare et anciennement, Gilbert Reyne.
Leurs travaux accompagnent depuis 25 ans la miniaturisation croissante des technologies. « À force de réduire l’échelle, les aimants deviennent extraordinaires. Certaines interactions magnétiques avec le vivant surpassent alors la gravité ou la tension de surface, s’enthousiasme Orphée Cugat. Tout devient fabuleux. »
« J’ai la curiosité dans le sang. J’expérimente, j’invente, mais je ne laboure pas trop longtemps dans le même sillon », assume Orphée Cugat, d’abord formé comme ingénieur généraliste aux Arts et Métiers. Il s’oriente finalement vers une thèse, puis effectue son postdoc en Irlande. « Le pays sortait d’une très longue récession, se souvient le scientifique. Il nous arrivait de prélever dans les bennes de l’université pour construire nos propres instruments ! » À Grenoble, son groupe amorce le développement de moteurs, actionneurs et générateurs sub-miniatures, puis développe des dispositifs originaux en lévitation et désormais des applications aux MedTech (Medical Technology, « technologies médicales »). Ces travaux ont entre autres abouti à la start-up Enerbee, où un composite hybride piézo-magnétique récupère sans contact assez d’énergie lors de la rotation d’une bouche d’aération pour alimenter des capteurs intégrés de qualité de l’air. Plus ambitieuse encore, la start-up MagIA offre des diagnostics en quinze minutes. L‘instrument, plus petit qu’un téléphone de bureau, se contente d’une goutte de sang pour détecter simultanément les hépatites B et C, le VIH…
« Ces infections concernent principalement des populations à risques et des régions défavorisées. La moitié des patients ne reviennent pas chercher les résultats du dépistage, » explique Orphée Cugat. La rapidité et la simplicité de l’analyse sur place pallie ce problème : là encore, c’est la miniaturisation qui décuple les forces sur des nanoparticules magnétiques pour capturer les marqueurs des pathologies ciblées.
Au moment de lancer une start-up et d’en être la locomotive, il préfère rester au laboratoire pour entreprendre de nouvelles explorations. Un esprit que l’on retrouve jusque dans sa passion pour le ski alpin hors-piste, partagée avec Jérôme Delamare. « J’aime illustrer notre approche avec une photo où l’on voit nos seules traces un matin le long d’un vallon à La Meije, s’amuse Orphée Cugat. On fait de la recherche hors-piste en commando, sans cesse en quête d’un nouveau champ de poudreuse vierge.
- Laboratoire de génie électrique de Grenoble
- Institut des sciences de l'ingénierie et des systèmes
- Délégation Alpes
- 1G2Elab/CNRS/Grenoble INP/Université Grenoble Alpes
CV
- 1987 : Diplôme d’ingénieur aux Arts et Métiers, puis doctorat en 1991 en sciences des matériaux au Laboratoire Louis Néel devenu l’Institut Néel2
- 1991-1994 : Post-doctorat au Trinity College Dublin (Irlande), développement de nouvelles sources de champ magnétique et d’instrumentation portable à base d'aimants permanents, recherches qui donneront naissance à la start-up Magnetic Solutions
- 1994 : Entrée au CNRS – Chargé de recherche au Laboratoire de génie électrique de Grenoble, puis directeur de recherche (2006)
- 2013 : Co-fondation de la start-up Enerbee, spécialisée en générateur miniature piézo-magnétique sans contact pour récupération d’énergie
- 2017 : Co-fondation de la start-up MagIA Diagnostics, spécialisée en tests immunologiques
- 2CNRS