Le CNRS au Sénat pour un pont entre science et décision

Institutionnel

À l’initiative du CNRS et de l’OPECST, le Sénat a accueilli dans ses murs le 18 juin un colloque de scientifiques et parlementaires consacré à la physique. Un événement visant à rapprocher la science des décideurs politiques, organisé dans le contexte des prospectives de CNRS Physique et de l’année de la physique.

« L'objectif principal de l’événement est de renforcer le dialogue entre les scientifiques et les politiques », explique Thierry Dauxois, Directeur de CNRS Physique, organisateur de la rencontre. Une vision partagée par Antoine Petit, président-directeur général du CNRS qui a souligné lors du discours d’ouverture l’importance du partage des connaissances.

Une initiative novatrice

C'est la première fois que le CNRS, en collaboration avec l’OPECST – dont l’objectif est d’informer le Parlement des conséquences des choix à caractère scientifique et technologique afin, notamment, d’éclairer ses décisions-, organise un colloque au Sénat pour détailler sa stratégie visant à faire de la recherche en physique un outil indispensable pour accompagner les transitions actuelles. Stéphane Piednoir, Président de l’OPECST, a rappelé l’importance de ce rapprochement, citant des figures historiques comme Laplace, physicien qui fut sénateur, et souligné l’importance de rendre les travaux des scientifiques accessibles aux parlementaires et au gouvernement.

Depuis plus d’un an, CNRS Physique mobilise sa communauté de physiciennes et de physiciens, ses partenaires universitaires et d’autres organismes de recherche pour identifier les thématiques scientifiques émergentes à l’horizon 2030. « En réponse aux évolutions rapides de la société, le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche doit proposer des solutions aux attentes du public concernant la réindustrialisation, la souveraineté scientifique et la recherche responsable », explique Frédéric Restagno, délégué scientifique en charge des prospectives de CNRS Physique.

Des discussions axées sur des enjeux de sociétés

La rencontre s’est structurée autour de tables rondes, chacune mettant en lumière des thématiques à fort impact. Un des fils conducteurs a été la recherche fondamentale en physique, pierre angulaire de la recherche française, avec la participation d'Alain Aspect, prix Nobel de physique et médaillé d’or 2005 du CNRS. Ce dernier a insisté sur la possibilité offerte par les laboratoires académiques de prendre des risques pour aboutir à des découvertes de rupture. Comme l’a indiqué Vanina Pauli Gagin, sénatrice de l’Aube : « nous arrivons au siècle de l’urgence du temps long, qu’il faut accompagner en ayant des fonds disponibles ».

Sébastien Tanzilli, directeur de recherche et pilote du Programme et Équipements prioritaires de recherche (PEPR) Quantique, lors d’une présentation sur les technologies quantiques, a exploré les enjeux stratégiques et les besoins capitalistiques de cette révolution technologique. La course mondiale à l'ordinateur quantique, ses implications géopolitiques et les investissements nécessaires ont été également discutés, lors d’une table ronde dédiée à l’innovation avec Théau Perronin, CEO de la start-up Alice et Bob. Mais les présentations ont également porté sur les contributions de la physique à la santé par Cécile Sykes, déléguée scientifique à CNRS Physique et à l’étude du climat par Bérengère Dubrulle, chercheuse au SPEC et membre de l’Académie des Sciences.

Le rôle des scientifiques dans la société

Un des thèmes récurrents de l’événement a été la réflexion sur la gouvernance de la science et son rôle face aux défis contemporains. Le rapport du comité d’éthique du CNRS - le COMETS - a été évoqué, insistant sur la nécessité de considérer l'impact environnemental de la recherche. Les discussions ont également comparé les efforts réalisés dans l’expérimentation animale aux défis actuels de gestion des impacts et coûts de la recherche, appelant les scientifiques à adopter des comportements modèles dans leurs laboratoires.

Véritable plateforme pour réaffirmer la nécessité de renforcer la collaboration entre scientifiques et politiques, les discussions ont mis en lumière les défis mais aussi les opportunités que présente la collaboration entre science et décision – collaboration pour laquelle le CNRS s’est fortement engagé - pour répondre aux enjeux scientifiques et technologiques actuels et futurs, mais également pour que la France reste à la pointe de la recherche et de l'innovation.

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Le programme du colloque « La physique, une science au cœur des enjeux de société »