Prix de l’Académie des sciences 2023 : plus de 50 lauréats liés au CNRS

Institutionnel

L'Académie des sciences remet chaque année près de quatre-vingt prix couvrant l'ensemble des domaines scientifiques, aussi bien fondamentaux qu'appliqués. Cette année, de nombreux prix impliquent des chercheurs et chercheuses CNRS ou rattachés à un laboratoire dont le CNRS est une tutelle.

Fabien ALET, Subventions scientifiques de la fondation Simone et Cino del Duca (75 000 €)

Directeur de recherche CNRS au Laboratoire de physique théorique (CNRS / Université Toulouse III Paul Sabatier) (INP)

Ses travaux de recherche portent sur le problème à N corps quantique en physique de la matière condensée. Soumis à des interactions fortes et en présence de désordre, les électrons et les atomes froids peuvent adopter des comportements collectifs quantiques inédits. Les simulations numériques effectuées par Fabien Alet ont permis en particulier de caractériser une nouvelle phase de la matière, dite localisée à N corps, qui défie les lois de la thermodynamique et de la mécanique statistique.

Bruno ANTONNY, Prix Emile Jungfleisch (120 000 €)

Directeur de recherche CNRS à l’Institut de Pharmacologie Moléculaire et cellulaire (CNRS / Université Côte d’Azur) (INSB)

Avec son équipe, il a montré que la courbure des membranes est une information cellulaire, que le lipide PI(4)P est une monnaie d’échange pour transporter le cholestérol et que les lipides polyinsaturés favorisent la déformation membranaire. Ces découvertes démontrent l’importance de la forme et de la composition des membranes pour la dynamique de la cellule.

Fabrice ARDHUIN, Prix des Sciences de la Mer IFREMER (8 385 €)

Directeur de recherche CNRS au Laboratoire d’Océanographie Physique et Spatiale (CNRS / Ifremer / IRD / Université de Bretagne Occidentale) (Insu)

Fabrice Ardhuin étudie les vagues en mer. Il a exploré les interactions entre vagues, courants marins et banquise, et leurs signatures acoustique et sismique dans tout le système terre. Il est le responsable scientifique du suivi de la variable climatique « état de mer » pour l’Agence Spatiale Européenne.

Maria Antonietta BARUCCI, Médaille des sciences de l'univers

Astronome de classe exceptionnelle au Laboratoire d’Études Spatiales et d’Instrumentation en Astrophysique à l’Observatoire de Paris – PSL (CNRS / Sorbonne Université / Université Paris Cité) (Insu)

Le domaine de recherche de Maria Antonietta Barucci est l’origine et de l’évolution du Système Solaire à travers l’étude des populations des petits corps. Elle a coordonné de nombreux programmes internationaux d’observations du sol et de l’espace.

Elle a participé et participe à la conception et au développement de plusieurs missions spatiales (ESA, NASA, JAXA). Elle a été pionnière dans la caractérisation physico-chimique des objets transneptuniens.

Renata BASTO, Prix de la Fondation Léon Alexandre Etancelin/Fondation de l'Académie des sciences (4 000 €)

Directrice de recherche au CNRS et à l'Institut Curie dans l’unité de Biologie Cellulaire et Cancer à Paris (INSB)

Renata Basto s’intéresse aux mécanismes qui régulent le nombre de centrosomes et de chromosomes dans les cellules et tissus, et comment ceux-ci peuvent parfois dysfonctionner et causer des pathologies telles que le cancer. Dernièrement des travaux de son équipe ont ainsi identifié pour la première fois de nouvelles anomalies au niveau du centre organisateur des microtubules, le centrosome, dans les cancers de l’ovaire.

Ludovic BERTHIER, Grand Prix Michelin

Directeur de recherche CNRS au Laboratoire Charles Coulomb (CNRS/Université de Montpellier) (INP)

Ludovic Berthier est un physicien théoricien. Il utilise la mécanique statistique et la simulation numérique pour étudier la physique des matériaux désordonnés, des fluides complexes et de la matière active. Il a développé des méthodes numériques novatrices pour comprendre la transition vitreuse des liquides moléculaires et élucider les propriétés physiques, et notamment mécaniques, des solides amorphes.

Jacques BESSON, Grand prix Institut Mines télécom (IMT)

Directeur de recherche CNRS au Centre des Matériaux Mines Paris PSL (CNRS / Mines Paris PSL) (Insis)

Jacques Besson s’intéresse à l’endommagement et à la rupture brutale des matériaux métalliques. À partir d’essais mécaniques richement instrumentés, il développe des modèles permettant de prédire leur comportement jusqu’à rupture. Ces modèles sont ensuite utilisés dans des codes de calcul pour évaluer la sûreté et la durabilité d’installations industrielles des secteurs de l’énergie et des transports.

Isabelle BLOCH, Médaille des sciences mécaniques et informatiques

Professeure à Sorbonne Université, membre du laboratoire LIP6 (CNRS / Sorbonne Université) (INS2I)

Isabelle Bloch s'intéresse aux modèles formels de représentation des connaissances et de raisonnement, en particulier sur l'espace, avec des approches d'intelligence artificielle hybride, combinant formalismes logiques et apprentissage à partir de données. Les applications portent sur l'interprétation d'images médicales, en collaboration avec des radiologues et des chirurgiens.

Isabelle BOUCHOULE, Prix Alexandre Joannidès/Fondation Joannidès de l'Académie des sciences (1 250 €)

Directrice de recherche CNRS au laboratoire Charles-Fabry (CNRS / Institut d'Optique Graduate School / Université Paris-Saclay) (INP)

Isabelle Bouchoule est une physicienne, spécialiste des atomes froids. Elle dirige une expérience de puce atomique. Avec son équipe, et en collaboration avec plusieurs théoriciens, elle a contribué à l'étude des gaz de Bosons unidimensionnels. Après de nombreux résultats concernant la physique à l'équilibre, elle s'est également intéressée avec succès à la dynamique hors équilibre en collaborant notamment avec le physicien Jérôme Dubail.

François-Didier BOYER, Prix du Docteur Henri Labbé et de Madame Henri Labbé/Fondation Labbé de l'Académie des sciences (4 000 €)

Directeur de recherche CNRS à l’Institut de chimie des substances naturelles (CNRS) (INC)   

François-Didier Boyer s'intéresse aux stimulants de la croissance végétale et notamment aux strigolactones. Il a obtenu des résultats originaux sur leur chimie et mécanisme de perception. Il est responsable de plusieurs projets de recherche au niveau national sur l’étude de ces composés ce qui en fait un acteur majeur dans cette communauté.

Julien BRAS, Prix Arkema/Académie des sciences pour l'innovation en chimie des matériaux durables (25 000 €)

Professeur à Grenoble INP-Pagora et chercheur au Laboratoire de génie des procédés pour la bioraffinerie, les matériaux bio-sourcés et l'impression fonctionnelle (CNRS/Université Grenoble Alpes) (Insis)

Julien Bras développe des procédés innovants en chimie des matériaux pour valoriser la cellulose issue de la nature afin de remplacer le pétrole. Il a notamment optimisé via des traitements chimiques la production des nanocellulose et leur a conféré de nouvelles fonctions pour des domaines très variés. Ses travaux (200 publications, 20 brevets) lui ont permis de faire partie de l’Institut universitaire de France et ont toujours été en lien avec des projets industriels ou de transferts technologiques se concrétisant par la chaire d’excellence « Cellulose Valley ».

Romain BROSSIER, Prix Michel Gouilloud Schlumberger (20 000 €)

Maître de conférences de l’université Grenoble Alpes à l’Institut des Sciences de la Terre (CNRS / Université Grenoble Alpes / IRD / Université Savoie Mont-Blanc / Université Gustave Eiffel) (Insu)

Romain Brossier s’intéresse au développement et à l’application de méthodes d’imagerie quantitatives et haute résolution du sous-sol reposant sur l’inversion des formes d’ondes sismiques. Ses applications vont de la proche surface aux échelles régionales, en passant par la croûte terrestre et les réservoirs. Il co-dirige le projet de recherche SEISCOPE en lien avec des acteurs du monde industriel.

Kestutis CESNAVICIUS, Prix Jacques Herbrand (mathématique) (8 000 €)

Chargé de recherche du CNRS au Laboratoire de mathématiques d’Orsay (CNRS / Université Paris-Saclay) (Insmi)

Kestutis Cesnavicius s’intéresse à la géométrie et à l’arithmétique des variétés algébriques, il les étudie en utilisant des méthodes cohomologiques. Il a notamment introduit une approche perfectoïde à l’étude des questions cohomologiques de pureté dans la géométrie arithmétique et l’a utilisé pour résoudre les conjectures de pureté d’Auslander–Goldman, de Grothendieck et de Gabber.

Stéphane CHARLOT, Prix de Sciences de l'Univers/Fondation Henri DESLANDRES de l'Académie des sciences (6 000 €)

Directeur de recherche CNRS à l’Institut d’astrophysique de Paris (CNRS/Sorbonne Université) (Insu)

Stéphane Charlot est spécialiste de l’interprétation spectrale de la lumière émise par les populations stellaires et le milieu interstellaire, ses modèles ont permis des avancées majeures dans la compréhension des phénomènes physiques qui régissent la formation et l’évolution des galaxies. Il a accompagné le développement du spectrographe proche-infrarouge à bord du télescope spatial James Webb, qu’il utilise pour explorer l’aube cosmique.

Rayan CHIKHI, Prix de Mme Victor Noury/Fondation de l'Institut de France (10 000 €)

Chargé de recherche à l'Institut Pasteur et au CNRS (INSB)

Rayan Chikhi dirige l'équipe "Algorithmes pour les séquences biologiques" à l'Institut Pasteur. Il s'intéresse à l'informatique appliquée aux données de séquençage ADN. Il a récemment contribué à la découverte de nouvelles espèces de virus à ARN, incluant des coronavirus non répertoriés auparavant. Il coordonne plusieurs projets de recherche nationaux et européens de développement de nouveaux algorithmes, visant notamment à analyser d'immenses bases de données contenant l'ensemble de la diversité génétique terrestre.

Francis CORSON, Prix Joannidès/Fondation Joannidès de l'Académie des sciences (2 500 €)

Directeur de recherche CNRS au Laboratoire de physique de l’ENS (CNRS / ENS - PSL / Sorbonne Université / Université Paris Cité) (INP)

À l'interface entre la physique et la biologie du développement, les recherches de Francis Corson menées en étroite collaboration avec des expérimentateurs s'appuient sur l'aller et retour entre théorie, modélisation et expériences pour éclairer la dynamique des processus de développement. Cette approche interdisciplinaire a notamment permis de mieux comprendre comment des structures complexes peuvent s'auto-organiser au cours du développement, et de mettre en évidence le rôle des forces mécaniques dans l'établissement du plan corporel des vertébrés.

François DAVID, Médaille de physique

Directeur de recherche CNRS émérite à l’Institut de physique théorique (CNRS / CEA / Université Paris-Saclay) (INP)

François David est physicien théoricien. Il s’intéresse à la physique quantique et à la physique statistique, en particulier aux concepts de matrices et de géométries aléatoires, aussi bien pour la gravitation quantique, la physique des particules, la dynamique des systèmes quantiques, que pour des modèles inspirés de la biologie. Il est à l'origine de contributions pionnières dans ces sujets.

Claire DE MARCH, Prix « jeune femme scientifique » Irène Joliot Curie 2023

Chargée de recherche CNRS à l’Institut de chimie des substances naturelles (CNRS / Université Paris-Saclay) (INC)

Claire de March focalise sa recherche sur l’étude de l’olfaction et particulièrement des récepteurs olfactifs que nous utilisons pour sentir des milliers d’odeurs. Dans une collaboration internationale, elle a publié la toute première structure de récepteur olfactif humain. Elle coordonne aujourd’hui des projets visant à comprendre la spécificité de ces récepteurs au sein du monde des protéines.

Filippo DEL BENE, Prix Mémain-Pelletier/Fondation de l'Institut de France (3 000 €)

Directeur de recherche Inserm, à l'Institut de la Vision (CNRS / Inserm / Sorbonne Université) (INSB)

Les travaux de Filippo Del Bene se concentrent sur l'étude du système visuel afin de comprendre son développement et son fonctionnement. Dans ses recherches, il utilise des embryons et des larves de poisson zèbre comme modèle pour étudier les circuits neuronaux qui régulent des comportements tels que la fuite face à des stimuli visuels aversifs ou la prédation en présence de proies potentielles. Ses travaux ont également permis de déchiffrer l'évolution de ces circuits chez les vertébrés et leur capacité à s'adapter à différentes conditions environnementales.

Damien DESBRUYÈRES, Prix Christian Le Provost (15 000 €)

Chercheur Ifremer au Laboratoire d’Océanographie Physique et Spatiale (CNRS / Ifremer / IRD / Université de Bretagne Occidentale) (Insu)

Les activités de recherche de Damien Desbruyères portent sur l’observation in situ de l’océan Atlantique Nord et sur la compréhension des mécanismes régissant sa dynamique et sa variabilité dans le contexte actuel de réchauffement global. Il étudie plus particulièrement le fonctionnement de la grande circulation méridienne de l’océan Atlantique nord, ainsi que son rôle dans la propagation de la chaleur entre bassins subtropicaux et subarctiques, et entre la surface et l’océan profond.

Eleonora DI NEZZA, Prix Reine-Elizabeth général veuve Le Conte/Fondation Pierre LE CONTE de l'Académie des sciences (2 000 €)

Professeure à l'Institut de mathématiques – Paris Rive Gauche (CNRS / Sorbonne Université / Université Paris Cité) (Insmi)

Eleonora Di Nezza travaille à l'interface de plusieurs domaines tels que la géométrie complexe et différentielle ainsi que la géométrie algébrique, plus précisément en géométrie kählérienne.

En particulier, ses travaux sur les équations de Monge-Ampère dégénérées et la théorie du pluripotentiel ont reçu beaucoup d’attention et en 2021 elle s'est vue décerner la médaille de bronze du CNRS. Elle est lauréate IUF Junior de la promotion 2023.

Emmanuel DORMY, Prix Mergier-Bourdeix (35 000 €)

Directeur de recherche CNRS au département de mathématiques et applications à l’École normale supérieure (CNRS / ENS – PSL) (Insmi)

Emmanuel Dormy est spécialiste de dynamique des fluides, en particulier en géophysique, son approche est caractérisée par une forte interdisciplinarité impliquant des développements mathématiques et numériques. Il étudie tant les planètes, les étoiles et les galaxies, que le déferlement des vagues ou encore l’œil des cyclones tropicaux. Il a notamment obtenu des résultats fondamentaux sur l’effet dynamo, à l’origine du champ magnétique terrestre.

Gilles DOWEK, Grand prix Inria de l'Académie des sciences

Directeur de recherche Inria au Laboratoire méthodes formelles (CNRS / ENS Paris-Saclay / Université Paris-Saclay) (INS2I)

Parallèlement à ses travaux scientifiques et techniques, Gilles Dowek a contribué à la construction d'une philosophie naissante de l'informatique, qui se construit dans un dialogue entre philosophes et scientifiques. Il s'est, en particulier, intéressé à la place du calcul en mathématiques, à la différence entre les langues et les langages et aux rapports entre la thèse de Church-Turing et celle de Galilée.

Jérôme DUBAIL, Prix Alexandre Joannidès/Fondation Joannidès de l'Académie des sciences (1 250 €)

Chargé de recherche CNRS au Laboratoire de Physique et Chimie Théoriques (CNRS/Université de Lorraine) (INC)

Ses travaux de recherche portent sur la physique statistique quantique. Il contribue au développement de méthodes théoriques permettant de modéliser le comportement des liquides ou gaz quantiques constitués d’atomes, d’électrons ou de spins. Depuis 2016 il s’intéresse particulièrement à la dynamique singulière des gaz quantiques d’atomes froids confinés en une dimension, sur lesquels il a obtenu des résultats en collaboration avec Isabelle Bouchoule et son équipe.

Valentina EMILIANI, Prix Clément Codron/Fondation de l'Institut de France (20 000 €)

Directrice de recherche au CNRS à l'Institut de la vision (CNRS / Inserm / Sorbonne Université) (INSB)

Valentina Emiliani a joué un rôle clé dans la révolution de l'optogénétique en introduisant l'utilisation de techniques telles que l'holographie, le contraste de phase généralisé et la focalisation temporelle pour sculpter le volume d'excitation de manière adaptée aux cibles sélectionnées. En combinant ces techniques avec l'optogénétique, elle a réussi à contrôler l'activité neuronale avec une précision spatio-temporelle inégalée. Dirigeant une équipe interdisciplinaire, elle mène des recherches de pointe à l’interface entre la photonique et la neuroscience, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles découvertes sur le fonctionnement du cerveau.

Marcel FILOCHE, Grand prix scientifique franco-taïwanais

Directeur de recherche CNRS à l’Institut Langevin (CNRS / ESPCI - PSL).   
Marcel Filoche s’intéresse aux phénomènes de transport et de propagation dans les systèmes à géométrie complexe, classiques et quantiques. Il a développé depuis dix ans la théorie mathématique du paysage de localisation, permettant le calcul du comportement des ondes dans des potentiels désordonnés. Il a effectué le passage des mathématiques à la physique des semiconducteurs désordonnés, essentiels dans l’électronique et l’optoélectronique, avec le professeur Yuh-Renn Wu. Il est depuis 2018 l’un des porteurs du projet international de collaboration Simons sur la localisation des ondes.

Jérôme FORT, Prix sur la recherche scientifique en zone polaire et subpolaire

Chargé de recherche CNRS au laboratoire LIttoral, ENvironnement et Sociétés (LIENSs – CNRS / La Rochelle Université).
 
Jérôme Fort travaille sur les impacts des multiples changements environnementaux (pollution, réchauffement, fonte des glaces) sur les écosystèmes marins polaires, notamment au travers l’étude des oiseaux marins. Il coordonne également le réseau international ARCTOX pour un suivi et une meilleure compréhension de la dynamique des contaminants chimiques à l’échelle pan-Arctique. Il est par ailleurs, depuis 2018, délégué scientifique Arctique et Antarctique auprès de l’Institut écologie et environnement du CNRS.

Stéphane GAUBERT, Prix Michel Monpetit-Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique, INRIA (4 500 €)

Directeur de recherche Inria au sein de l'équipe-projet Tropical, commune au Centre Inria de Saclay et au CMAP (Centre de mathématiques appliquées, CNRS/École polytechnique - Institut Polytechnique de Paris) (Insmi)

Les recherches de Stéphane Gaubert portent sur les interactions entre la géométrie tropicale, l'optimisation, le contrôle, et les systèmes dynamiques à événements discrets. Il a développé des méthodes d'algèbre et de convexité tropicale, ainsi que de théorie de Perron-Frobenius non-linéaire, reliant ces domaines à la théorie des jeux. Il a appliqué ces méthodes à des questions fondamentales de complexité (programmation linéaire, 9ème problème de Smale), ainsi qu'à des problèmes concrets d'optimisation de l'énergie, de modélisation biologique, de vérification, ou de dimensionnement de centres d'appels d'urgence.

Mathieu GIBERT, Prix Edmond Brun/Fondation Suzanne Brun de l'Académie des sciences (1 500 €)

Chargé de recherche au CNRS à l’Institut Néel (CNRS / Université Grenoble Alpes) (INP)

Mathieu Gibert s’intéresse aux écoulements des fluides classiques et quantiques qu’il étudie en développant des expériences de laboratoires et des techniques de mesures principalement basées sur la visualisation de particules transportées par ces écoulements. Il a notamment mis au point une expérience permettant de visualiser la dynamique des tourbillons quantiques dans l’hélium liquide superfluide en rotation. Ce nouveau dispositif peut servir de référence pour consolider les descriptions théoriques des fluides quantiques.

Oana GOGA, Prix Prix Lovelace-Babbage de l'Académie des sciences en partenariat avec la Société informatique de France

Chargée de recherche au CNRS, membre de l’équipe Inria CEDAR du Laboratoire d'Informatique de l'École polytechnique (LIX).

Les recherches d'Oana Goga recherches portent sur la manière dont l’utilisation des médias sociaux et de la publicité en ligne peut avoir un impact négatif sur les humains et la société. Elle a obtenu en 2022 une prestigieuse bourse ERC Starting. Ses recherches récentes ont reçu plusieurs prix, parmi lesquels, en 2020, le prix Honorable Mention (The Web Conference) et le prix CNIL-Inria pour la protection de la vie privée. Elle est aussi experte pour la Commission européenne ou elle travaille pour les futures réglementations des plateformes numériques.

Philippe GRANGIER, Prix Ampère de l'Électricité de France (50 000 €)

Directeur de recherche CNRS au Laboratoire Charles Fabry (CNRS / Institut d'Optique Graduate School / Université Paris-Saclay) (INP)

Philippe Grangier est un expert reconnu en optique quantique et en traitement quantique de l'information. Il a réalisé des expériences de manipulation d’atomes ou de photons individuels pour effectuer des opérations élémentaires de logique quantique, et il a proposé et mis en œuvre de nouveaux protocoles de cryptographie quantique dits « à variables continues ». Il a aussi coordonné et animé de nombreux projets et réseaux de recherche nationaux et européens.

François JÉRÔME, Prix Reine-Elizabeth général veuve Leconte/Fondation Pierre LECONTE de l'Académie des sciences et Médaille Berthelot/Fondation de l'Académie des sciences (2 000 €)

Directeur de recherche CNRS à l’Institut de Chimie des Milieux et Matériaux de Poitiers (CNRS / Université de Poitiers) et médaille de l'innovation CNRS en 2021 (INC)

François Jérôme s’intéresse à la catalyse, et au concept de catalyse assistée, pour la conversion du carbone renouvelable. Il a développé des technologies en rupture pour la synthèse de produits chimiques de spécialité à partir de déchets végétaux (tensioactifs, monomères, solvants). Dans ce domaine, il coordonne un réseau public-privé (FR CNRS INCREASE) et l’International Symposium on Green Chemistry.

Alexander KUHN, Prix Tremplin de coopération bilatérale en recherche – ASEAN

Professeur à Bordeaux INP, Institut des sciences moléculaires (CNRS / Université de Bordeaux / Bordeaux INP) au sein du groupe Nanosystèmes analytiques (INC)

Alexander Kuhn s’intéresse au processus électrochimiques avec des applications allant de la chimie analytique jusqu’à la conversion d’énergie et a coordonnée dans ce contexte plusieurs projets de recherche au niveau national et international, notamment le projet ERC Advanced ELECTRA, dédié à la brisure de symétrie par voie électrochimique.

Lise-Marie LACROIX, Prix Fédération Gay Lussac/Académie des sciences pour la chimie au cœur des enjeux de la société (5 000 €)

Maîtresse de conférences à l’Université Toulouse III Paul Sabatier au Laboratoire de physique et chimie des nano-objets (CNRS / INSA Toulouse / Université Toulouse III Paul Sabatier) et membre junior de l’Institut Universitaire de France (INP)

À l’interface physique-chimie, Lise-Marie Lacroix travaille à l’élaboration de nouveaux matériaux par assemblage dirigé de nanoparticules présentant des propriétés optimisées. En couplant l’étude des mécanismes réactionnels de synthèse et des propriétés physiques multi-échelle, elle a notamment pu élaborer des aimants permanents performants, sans terre rare. 

Véronique LAZARUS, Prix « ONERA - Sciences mécaniques pour l'aéronautique et l'aérospatial » (10 000 €)

Professeure à l’ENSTA/IP Paris, chercheuse à l’IMSIA (CNRS / EdF / CEA / ENSTA Paris) et membre de l’IUF (Insis)

Véronique Lazarus s’intéresse à la propagation des fissures dans le cadre de la mécanique/physique de la rupture fragile. Combiner simulations expérimentales et numériques, lui ont permis de développer des modèles originaux, reconnus internationalement, permettant de quantifier finement (i) certains aspects tridimensionnels et complexes de la géométrie des fissures et (ii) leur impact sur la résistance à la rupture. Les enjeux vont de la fiabilité des composants sensibles (nucléaires, aéronautiques...) à une réduction de leur empreinte carbone. Elle coordonne actuellement plusieurs projets visant à mieux prendre en compte les chargements en cisaillement (modes II+III), l’anisotropie ou les hétérogénéités matérielles.

Geoffroy LEROSEY, Prix Lazare Carnot (30 500 €)

Fondateur, président et directeur scientifique de la société Greenerwave, chercheur CNRS à l’Institut Langevin (CNRS / ESPCI Paris) en détachement (Insis)

Geoffroy Lerosey a proposé une approche unique de contrôle des ondes électromagnétiques basée sur des surfaces intelligentes reconfigurables. Agissant comme des « miroirs » déformables en temps réel, ils constituent le cœur technologique de Greenerwave. Les débouchés principaux concernent les télécommunications, la détection et l’imagerie radar.

Catherine LLOREN-CORTES, Médaille des applications des sciences

Neuropharmacologue, directrice de recherche émérite Inserm, membre de l’Académie européenne des sciences, Catherine Llorens-Cortes a dirigé pendant plus de 20 ans au Collège de France le laboratoire Neuropeptides centraux et régulations hydriques et cardiovasculaires (Inserm U691), intégré en 2011 dans le Centre interdisciplinaire de recherche en biologie du Collège de France (CNRS / Collège de France / Inserm) (INSB)

Ses travaux ont conduit à l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques pour le traitement de l’hypertension artérielle (HTA), l’insuffisance cardiaque (IC) et l’hyponatrémie. Ils ont permis la découverte de plusieurs molécules d’intérêt thérapeutique et d’initier une recherche innovante allant du laboratoire jusqu’au stade clinique. Ainsi le firibastat, premier inhibiteur l’aminopeptidase A à pénétrer dans le cerveau, en bloquant l’hyperactivité du système rénine-angiotensine cérébral ainsi que l’hyperactivité sympathique, diminue la pression artérielle dans plusieurs modèles expérimentaux d’HTA et améliore la fonction cardiaque dans un modèle d’IC après infarctus du myocarde (IM). Ces données ont été retrouvées dans un essai clinique de phase II chez le patient après un premier IM, ou le traitement par le firibastat prévient le dysfonctionnement ventriculaire gauche avec une bonne tolérance tensionnelle. De plus, la découverte d’analogues de l’apéline tel que le LIT01-196, a montré que l’activation du récepteur de l’apéline par ce composé pourrait constituer une nouvelle approche du traitement de l’hyponatrémie.

Fabien LOTTE, Prix Lovelace-Babbage de l'Académie des sciences en partenariat avec la Société informatique de France (3 000 €)

Directeur de recherche Inria au Laboratoire Bordelais de Recherche en Informatique (CNRS/Bordeaux INP/Université de Bordeaux) (INS2I)

Fabien Lotte conçoit des interfaces cerveau-ordinateur (ICO), qui permettent d’interagir avec un ordinateur uniquement grâce à son activité cérébrale. Il développe des algorithmes pour décoder les signaux cérébraux, et optimise l’entrainement humain au contrôle d’ICO. Il a été coordinateur de divers projets de recherche sur les ICO, tels que les ANR REBEL et PROTEUS ou l’ERC BrainConquest.

Bogdan MALAESCU, Prix Jaffé/Fondation de l'Institut de France (3 425 €)

Chargé de recherche CNRS au Laboratoire de physique nucléaire et de hautes énergies (CNRS/IN2P3/Sorbonne Université/Université Paris Cité) (IN2P3)

Bogdan Malaescu s'intéresse aux études expérimentales et phénoménologiques de la chromodynamique quantique, ainsi qu'aux méthodes statistiques qui y sont employées. Dans ces études, il utilise des données de haute précision des spectres hadroniques dans les collisions électron-positron, ainsi que des données à la frontière d'énergie collectées avec l'expérience ATLAS au LHC. Il est un acteur majeur pour la détermination de la contribution hadronique au moment magnétique anomal du muon (g-2).

Jérôme MALICK, Prix Jean-Jacques Moreau

Directeur de recherche CNRS au Laboratoire Jean Kuntzmann (CNRS / Université Grenoble-Alpes) (Insmi)

Les travaux de recherche de Jérôme Malick portent sur tout le spectre de l’optimisation mathématique : théorie, algorithmes et applications. En particulier, ses résultats novateurs sur l’exploitation de la géométrie en optimisation non-lisse ont révélé des connections entre plusieurs domaines, et ont permis le développement de nouvelles méthodes pour traiter des problèmes industriels.

Alain MANCEAU, Prix Léon Lutaud remis avec la médaille MILLOT (1 500 €)

Directeur de recherche émérite au CNRS et chercheur à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon et à l’European Synchrotron Radiation Facility de Grenoble (Insu)

Alain Manceau est un minéralogiste environnemental et biogéochimiste spécialiste de la structure et de la réactivité de surface des minéraux nanodivisés et de la matière organique ainsi que de la forme chimique et moléculaire des métaux lourds, tel que le mercure. Ses travaux de pionnier dans le développement et l’application du rayonnement synchrotron en science de l’environnement ont eu un impact majeur au sein de la communauté internationale.

Sylvie MANGUIN, Prix Tremplin de coopération bilatérale en recherche – ASEAN

Directrice de recherche IRD dans l’unité HSM (CNRS / Université de Montpellier / IRD) à Montpellier (Insu)

Sylvie Manguin étudie les maladies à transmission vectorielle en Asie du Sud-Est et en Afrique. Elle coordonne et participe à des projets européens, internationaux et nationaux portant sur les moustiques et leur rôle dans la transmission de pathogènes (paludisme, dengue) dans un contexte « One Health ». Elle est reconnue internationalement pour ses travaux sur les moustiques vecteurs et le développement de moyens de lutte antivectorielle respectueux de l’environnement.

Véronique MICHELET, Prix Grammaticakis-Neuman/Fondation Grammaticakis de l'Académie des sciences (2 000 €)

Professeure des universités à l’Université Côte d’Azur à l’Institut de Chimie de Nice (CNRS / UCA) (INC)

Véronique Michelet s’intéresse aux aspects fondamentaux et appliqués de la catalyse pour le développement de nouvelles méthodologies de synthèse pour la formation de liaisons carbone-carbone et carbone-hétéroatome. La synthèse de nouvelles molécules odorantes ou bioactives selon un concept de chimie durable fait partie de ses activités en collaboration avec des partenaires socio-économiques. La catalyse à l'or est l'un de ses thèmes de recherche favoris.

Jean-Christophe MOURRAT, Prix Marc Yor

Directeur de recherches CNRS à l'Unité de mathématiques pures et appliquées (CNRS / École normale supérieure de Lyon) (Insmi)

Les recherches de Jean-Christophe Mourrat portent sur les probabilités, l'analyse des équations aux dérivées partielles, et la physique statistique. Il s'est notamment intéressé aux équations aux dérivées partielles stochastiques singulières, aux questions d’homogénéisation stochastique quantitative et aux systèmes de verres de spins.

Laurette Piani, Prix « jeune femme scientifique » Irène Joliot Curie 2023

Chargée de recherche CNRS au Centre de recherches pétrographiques et géochimiques (CNRS / Université de Lorraine) (Insu)

Laurette Piani étudie les météorites pour comprendre la distribution des éléments volatils et de l’eau dans le Système solaire en formation. Ses travaux récents ont porté sur les chondrites à enstatite, météorites qui présentent de fortes ressemblances isotopiques avec les roches terrestres. Ces météorites nous indiquent que les briques de la Terre étaient sûrement plus riches en eau et autres éléments volatils qu'initialement supposées.

Matthieu PIEL, Prix ALLIANZ/Fondation de l’Institut de France

Directeur de recherche CNRS à l'Institut Curie et à l'Institut Pierre-Gilles de Gennes (INSB)

Matthieu Piel s'intéresse aux effets des contraintes physiques sur les cellules immunitaires et cancéreuses. Il a notamment mis en évidence l'importance du confinement des cellules dans les tissus, qui induit ruptures du noyau et de l’ADN. Il coordonne une ERC Synergy sur l’étude des effets mémoire induits par les changements de forme des cellules.

Stéphane POPINET, Prix Alfred Verdaguer/Fondation de l'Institut de France (3 000 €)

Directeur de recherche CNRS à l'Institut Jean le Rond d'Alembert (CNRS / Sorbonne Université) (Insis)

Stéphane Popinet s'intéresse au développement et à l'application de méthodes numériques en mécanique des fluides pour comprendre de nombreux phénomènes physiques : échanges entre l'océan et l'atmosphère, milieux granulaires, écoulements microfluidiques, tsunamis et vagues... Il est également l'auteur des logiciels libres bien connus Gerris et Basilisk et promeut depuis de nombreuses années une science ouverte et collaborative.

Vivian POULIN-DÉTOLLE, Prix Jacques Herbrand (physique) (8 000 €)

Chargé de recherche CNRS au Laboratoire Univers et Particules de Montpellier (CNRS/Université de Montpellier) (INP)

Vivian Poulin-Détolle s’intéresse tout particulièrement au mystère de la matière noire et de l’énergie noire en cosmologie. Il a notamment obtenu des résultats originaux en proposant un modèle pour expliquer des mesures jusqu’alors incomprise sur le taux d’expansion de l’univers. Il a obtenu une bourse ERC et une médaille de bronze du CNRS en 2022 dénotant la très grande visibilité de ces travaux de recherche.

Erwan POUPON, Prix Minafin (5 000 €)

Professeur des universités, équipe « chimie des substances naturelles » de l’unité mixte du CNRS « BioCIS » à la faculté de Pharmacie de l’Université Paris-Saclay (INC)

Erwan Poupon travaille dans le domaine de la chimie des substances naturelles – les molécules produites par les êtres vivants et qui participent à leur adaptation à l’environnement (et sont une source inépuisable de nouveaux médicaments !). L’étude de ces molécules fascinantes contribuent à une meilleure compréhension de la biodiversité et c’est dans une démarche globale « des organismes vivants à la molécule » que les réflexions sont menées. C’est tout particulièrement l’émergence de la complexité moléculaire et les aspects évolutifs qui guident aujourd’hui ses recherches. La transmission du savoir est aussi une de ses passions à travers ses activités d’enseignement et de diffusion des connaissances.

Nelly PUSTELNIK, Subventions scientifiques de la fondation Simone et Cino del Duca (75 000 €)

Directrice de recherche CNRS au Laboratoire de Physique de l’ENS de Lyon (CNRS / ENS de Lyon) (INP)

Nelly Pustelnik s'intéresse aux aspects théoriques et pratiques de la résolution de problèmes inverses pour le traitement du signal et de l'image, en combinant algorithmes et analyse multirésolution. Son objectif est de développer des architectures qui exploitent à la fois des connaissances spécifiques à un domaine et des techniques algorithmiques avancées pour proposer des méthodes stables et frugales en énergie pour résoudre des problèmes inverses.

Charis QUAY, Prix d'Aumale/Fondation de l'Institut de France (2 300 €)

Maîtresse de conférences Université Paris-Saclay au Laboratoire de physique des solides (CNRS / Université Paris Saclay) (INP)

Charis Quay s’intéresse à des phénomènes quantiques à l’intersection de la physique du spin (-orbite) et de la supraconductivité mésoscopique. Elle a travaillé sur diverses systèmes hybrides nanostructurés. En 2017, une médaille de bronze du CNRS lui a été décernée pour ses travaux sur « les spins des quasiparticules hors équilibre dans les supraconducteurs mésoscopiques : démonstration de la séparation spin-charge et de la résonance de spin, et évidence pour le transport de chaleur dépendant du spin ». Plus récemment, elle s’est intéressée aux supraconducteurs 2D à fort couplage spin-orbite, dans le but de manipuler le degré de liberté de spin du condensat supraconducteur, sujet sur lequel elle coordonne un projet de l’ANR.

Simon RICHE, Prix Claude Berthault/Fondation de l'Institut de France (2 000 €)

Professeur à l’Université Clermont Auvergne, au sein du laboratoire de mathématiques Blaise Pascal (CNRS / Université Clermont Auvergne) (Insmi)

Le domaine de recherche de Simon Riche est la théorie géométrique des représentations, dont le thème principal est l’étude de (la formalisation mathématique de) la notion de symétrie. Il a contribué à des avancées importantes dans la compréhension des représentations des groupes algébriques réductifs sur des corps de caractéristique positive, en collaboration notamment avec P. Achar, R. Bezrukavnikov et G. Williamson.

Dominique ROBY, Prix Jaffé/Fondation de l'Insitut de France (Biologie) (6 850 €)

Directrice de recherche CNRS au Laboratoire des Interactions Plantes Microbes Environnement (CNRS / INRAE) (INSB)

(Retraitée depuis avril 2023).

Dominique Roby s’intéresse à l’immunité végétale, notamment les étapes précoces de perception de l’agent pathogène et de signalisation conduisant à l’activation des défenses de l’hôte. Elle a notamment mis en lumière les processus moléculaires complexes gouvernant l’immunité quantitative.  La santé des plantes étant un enjeu fort, elle a coordonné nombre de contrats nationaux et internationaux, et exercé un rôle majeur dans le développement de cette communauté.

Thomas SALEZ, Prix Espoir Michelin

Chercheur CNRS au Laboratoire ondes et matière d’Aquitaine (CNRS / Université de Bordeaux) (INP)

Avec l’équipe qu’il a créée et dirige, il étudie sur les plans expérimental, théorique et numérique la physique de la matière complexe en confinement et aux interfaces. Il a obtenu des résultats originaux sur les verres nanométriques de polymères, ainsi que sur les contacts élastohydrodynamiques et la capillarité des solides mous. Il s’intéresse à présent à la diffusion de protéines aux abords de membranes cellulaires.

Lucile SAVARY, Prix Anatole et Suzanne Abragam/Fondation de l'Académie des sciences (1 500 €)

Chargée de recherche CNRS au Laboratoire de physique de l’ENS de Lyon (CNRS / ENS de Lyon) (INP)

Avec ses travaux, Lucile Savary souhaite déchiffrer les propriétés fondamentales de la matière et s’intéresse en particulier à la physique quantique des matériaux. Son objectif : comprendre comment les électrons se comportent au niveau microscopique dans les solides, afin d’expliquer des phénomènes observés à notre échelle, en particulier quand les interactions entre électrons jouent un rôle fondamental.

Pierre SCHAPIRA, Prix Sophie Germain (Mathématiques)

Professeur émérite à l’Institut de Mathématiques de Jussieu-Paris Rive Gauche (CNRS / Sorbonne Université / Université Paris Cité) (Insmi)

Pierre Schapira est un spécialiste de l'analyse algébrique et microlocale dont l'objectif est de traiter les problèmes de l'analyse avec les outils de la géométrie algébrique. Il a en particulier introduit avec Masaki Kashiwara la théorie microlocale des faisceaux qui, après avoir changé l'approche des systèmes d'équations aux dérivées partielles linéaires, joue maintenant un rôle essentiel en topologie symplectique.

Magali SUZANNE, Prix de Biologie/Fondation Louise Basset veuve Jules Martin de l'Académie des sciences (5 000 €)

Directrice de recherche CNRS, au Centre de Biologie Intégrative de Toulouse (CNRS, Université Toulouse Paul Sabatier), dans l’unité de biologie Moléculaire, Cellulaire et du Développement (MCD) (INSB)

L'équipe de Magali Suzanne, en combinant biologie cellulaire, biophysique et modélisation, a largement fait progresser la compréhension des mécanismes par lesquels la mort cellulaire influe sur la structure des tissus. Actuellement, l’équipe explore plus avant les mécanismes qui assurent la préservation des tissus épithéliaux qui protègent et recouvrent l’ensemble de nos organes.

Olivier TENAILLON, Médaille Pasteur/Fondation PREVOT

Directeur de recherche Inserm à l’Institut Cochin (Inserm/CNRS/Université Paris Cité) et précédemment à IAME (Inserm/Université Paris Cité/Université Sorbonne Paris Nord) (INSB)

Olivier Tenaillon et son équipe étudient l'évolution des microorganismes en se concentrant sur Escherichia coli. Ils combinent modèles mathématiques, épidémiologie, évolution des bactéries au laboratoire, séquençage de génomes et génie génétique pour révéler les principes qui régissent l'adaptation bactérienne des échelles cellulaires jusqu’à l’analyse de la diversité présente au sein de l’espèce.

Wilfried THUILLER, Médaille de biologie intégrative

Directeur de recherche CNRS au laboratoire d’écologie alpine (CNRS/Université Grenoble Alpes/Université Savoie Mont Blanc) (Inee)   

Wilfried Thuiller étudie la biodiversité et les écosystèmes en combinant observations, télédétection, intelligence artificielle et mathématiques. Il cherche à prédire la réponse de la biodiversité aux changements globaux et améliorer sa protection. Membre du GIEC et de l'IPBES, il coordonne des projets nationaux et internationaux, le positionnant comme un acteur clé dans cette communauté.

Julien TIERNY, Prix Espoir Institut Mines Télécom (IMT) (15 000 €)

Directeur de recherche CNRS au Laboratoire LIP6 (CNRS/Sorbonne Université) (INS2I)

Les travaux de Julien Tierny portent sur le développement de méthodes informatiques pour l'analyse de données. Son expertise repose sur l'exploitation de concepts mathématiques issus de la topologie pour la recherche et l'analyse de motifs structurels au sein de données complexes et large échelle. Ses résultats sont disponibles au sein de la bibliothèque logicielle open-source "Topology ToolKit", dont il est le créateur.

Amandine VEBER, Prix Pierre FAURRE (7 600 €)

Directrice de recherche CNRS dans le laboratoire MAP5 de l’Université Paris Cité (Insmi)

Amandine Véber développe et étudie des modèles stochastiques décrivant des dynamiques de croissance, d’interactions ou de transmission génétique dans des populations ayant une structure spatiale, en étroite collaboration avec des collègues de différents champs de la biologie. Elle est également très investie dans la promotion de la place des mathématiques dans la réponse aux grands enjeux environnementaux et sociétaux.

Claire WILHELM, Médaille de chimie

Directrice de recherche CNRS au Laboratoire physico-chimie Curie (CNRS / Institut Curie / Sorbonne Université) (INC)

Claire Wilhelm est experte en nanotechnologies, elle utilise les nanomatériaux magnétiques pour l’ingénierie tissulaire, et son équipe a démontré qu’une stimulation magnétique pouvait déclencher la différenciation cellulaire. En parallèle, elle explore le potentiel thérapeutique de nanoparticules et leur réactivité en environnement biologique, qui a conduit à la découverte récente d’un bio-magnétisme intracellulaire.

Zhiqing ZHANG, Prix Jaffé/Fondation de l'Institut de France (3 425 €)

Directeur de recherche CNRS à IJCLab et Université Paris-Saclay (IN2P3)  

Zhiqing Zhang s'intéresse aux mesures de précision et à la recherche de nouvelles particules pour appréhender la physique au-delà du modèle standard. Il a notamment contribué à la prédiction du moment magnétique anormal du muon et à la découverte du boson de Higgs. Il coordonne plusieurs projets de recherche au niveau national et international au sein des collaborations ATLAS, BABAR et H1.