Une fondation sous égide de la Fondation CNRS à la Maison d’Oxford
La Maison française d'Oxford (MFO) se dote d’une fondation, sous égide de la Fondation CNRS et organisait ce 20 février à Oxford une cérémonie de lancement en présence du président-directeur général de l’organisme français, et président de la Fondation CNRS, Antoine Petit.
Dans le paysage académique prestigieux d'Oxford, une nouvelle collaboration franco-britannique a été lancée avec l'inauguration de la Fondation pour la Maison française d'Oxford1 (MFO), sous l'égide de la Fondation CNRS. Un événement marqué par une cérémonie de signature en présence d’Antoine Petit, de Pascal Marty, directeur de la Maison française d’Oxford ou encore de Frédéric Thibault-Starzyk, président de la nouvelle fondation, et d'un parterre de 70 invités parmi lesquels l'ambassadrice française au Royaume-Uni, Hélène Duchêne, et de Lord Patten of Barnes, Chancelier de l'université d'Oxford. « Cette nouvelle fondation est la 12e fondation sous égide2 de la Fondation CNRS. Elle permettra à la Maison française d’Oxford de développer son financement grâce au mécénat et de mobiliser de nouveaux fonds pour des projets dédiés », rapporte Michel Mortier, directeur général de la Fondation CNRS. En effte, les donateurs peuvent bénéficier des réductions fiscales françaises, ou britanniques au travers du dispositif Transnational Giving Europe, et de United Kingdom –CAF (Charities Aid Foundation) auquel adhère la Fondation CNRS.
Frédéric Thibault-Starzyk, ancien directeur de la MFO, prend les rênes de cette fondation en qualité de président, accompagné de personnalités tel le vice-chancelier de l'Université d'Oxford. « La Maison française d'Oxford est reconnue pour son partenariat étroit avec l'université d'Oxford. Une fondation propre permettra de bénéficier du soutien du mécénat, comme les ‘charities’ britanniques très développées outre-manche, explique-t-il. Il ajoute : « La MFO souffre d’un manque de financements qui limite ses ambitions. La Fondation permet d’envisager de grands projets. »
- 1La Maison française d’Oxford fait partie du réseau des UMIFRE. Le réseau des Unités mixtes des instituts français de recherche à l’étranger (UMIFRE) comprend 27 centres de recherche répartis, avec leurs antennes, dans près de 40 pays sur tous les continents. Ces instituts de recherche sont placés sous la cotutelle du ministère français chargé des Affaires étrangères et du CNRS.
- 2Le dispositif de fondation sous égide permet au porteur de ne pas avoir à créer sa propre fondation, mais de l’héberger au sein de la Fondation CNRS pour bénéficier de son support juridique et financier. Le porteur de projet et son équipe se concentrent eux sur la recherche de mécènes.
La Maison française d'Oxford
Fondée en 1946, la Maison française d'Oxford occupe une place unique dans le paysage académique britannique en tant qu'unité mixte des instituts français de recherche à l’étranger (UMIFRE). Au fil des années, elle a su tisser des liens étroits avec l'université d'Oxford, avec récemment un accord signé en 2019 renforçant leur collaboration en termes d’intégration technique - avec un accès à la bibliothèque, aux services techniques ou encore au réseau informatique, mais également la possibilité d’une intégration dans l’université pour certains étudiants en tant que ‘recognised student ‘. La MFO est « un outil majeur de la coopération franco-britannique dans le domaine de la recherche, tant pour la mobilité que les projets de recherche en synergie avec nos collègues de l’université d’Oxford ».
Composée d’une dizaine de personnels (chercheurs, chercheuses et agents en appui à la recherche) et recevant une cinquantaine d’étudiants par an, la MFO offre un espace privilégié pour la recherche en sciences humaines et sociales, mais également pour des travaux interdisciplinaires avec les sciences médicales, les sciences du numérique et les sciences de l'environnement. Des « domaines élargis afin d’étendre les collaborations avec l’université d’Oxford », rapporte Pascal Marty, et alors que les chercheurs affectés à la MFO sont à la recherche de ressources intellectuelles propres à l’université même, soit via des sources (avec la consultation de manuscrits et d’ouvrages rares), soit via des collaborations avec des groupes de recherche de l’université. « C’est ce qui fait la particularité même de la MFO qui n’est pas une UMIFRE centrée sur l’étude des îles britanniques, mais bien sur les interactions avec l’université d’Oxford », explique son directeur.
Renforcer l’accueil étudiants
Les objectifs de la nouvelle fondation sont multiples. En premier lieu, il s'agit de répondre à un besoin en termes d'entretien du bâtiment et d'amélioration des infrastructures, crucial dans un contexte post-Brexit où l'accès des étudiants étrangers à Oxford est devenu plus complexe. « Notre établissement est très attractif en termes de demande d’accueil étudiants et chercheurs. Il serait utile de développer l’infrastructure pour augmenter les capacités d’accueil qui sont déjà occupées à 100 % », informe Pascal Marty.
Mais elle ouvre également la voie à une série de projets visant à promouvoir l'accueil des étudiants français et francophones à Oxford, dans une démarche d'inclusion sociale et académique. Des bourses ciblées seront ainsi attribuées aux étudiants français mais également aux étudiants francophones issus de pays du sud, tandis que des programmes de collaboration avec des institutions françaises permettront de faciliter la mobilité des étudiants et des chercheurs entre la France et le Royaume-Uni.
La Fondation pourra aussi s’appuyer sur l’Association de la Maison française d’Oxford, qui vise à développer le réseau franco-britannique et les dispositifs de coopération avec l’Université d’Oxford. « Ce réseau pourra être l’un des leviers pour des levées de fond pour des investissements à la MFO et démultiplier notre potentiel », explique Pascal Marty.
Au cœur de cette collaboration franco-britannique, la MFO, avec sa nouvelle Fondation, se positionne comme un acteur important de la recherche internationale, favorisant la mobilité étudiante et les projets de recherche en synergie avec ses homologues de l'université d'Oxford. La création de cette nouvelle Fondation ouvre ainsi de nouveaux horizons pour renforcer les échanges académiques et culturels entre la France et le Royaume-Uni, dans un contexte de plus en plus marqué par la nécessité d'une coopération transfrontalière.