Frédéric Joliot-CurieChimie
Frédéric Joliot-Curie (1900-1958) a obtenu le prix Nobel de chimie avec sa femme Irène Joliot-Curie en 1935, en reconnaissance de leur synthèse de nouveaux éléments radioactifs.
Après des études à l’École supérieure de physique et chimie de la ville de Paris, Frédéric Joliot devient préparateur de Marie Curie, grâce à son ami Paul Langevin. Il obtient son doctorat de science en 1930. Ses travaux, et ceux d'Irène Joliot-Curie, portent sur la nature de l’atome.
En 1939, Otto Hahn et Fritz Strassmann ayant apporté la preuve de la fission de l'uranium par bombardement de neutrons, Frédéric Joliot, Hans von Halban, et Lew Kowarski démontrent expérimentalement que la réaction en chaîne peut se produire. Une course contre la montre s’engage alors que la France est en pleine guerre contre l’Allemagne. Trois brevets sont déposés cette même année 1939, dont le troisième, le « Cas n°3 », intitulé perfectionnement aux charges explosives, porte clairement sur l’armement. Classée secret défense, cette invention, grâce à l’action de Frédéric Joliot et de son équipe, fait de la France le premier pays à comprendre l’importance de l’énergie nucléaire militaire et civile.
Le parcours de Frédéric Joliot-Curie est lié à la genèse du CNRS. Il est associé, notamment grâce à Jean Perrin, à la plupart des initiatives liées à l’organisation de la recherche en France qui conduisent, en octobre 1939, à la création du CNRS. Son envergure scientifique, son rôle dans la Résistance et dans l’insurrection parisienne, son aura, également, expliquent sa désignation le 20 août 1944 à la direction du CNRS. Le 3 février 1946, il est nommé haut-commissaire du nouveau Commissariat à l’énergie atomique. En 1950 il lance l’Appel de Stockholm visant à interdire la bombe atomique. Il est relevé de ses fonctions de haut-commissaire du CEA cette même année.