Les bénéficiaires des prix pour les sciences de la vie remis par la Fondation Bettencourt Schueller en 2024
Les bénéficiaires des prix pour les sciences de la vie remis par la Fondation Bettencourt Schueller en 2024© Thomas Campion

La Fondation Bettencourt Schueller récompense cinq biologistes du CNRS

Institutionnel

Le 19 novembre 2024, la Fondation Bettencourt Schueller a dévoilé les récipiendaires de ces prix en faveur des sciences de la vie. Cette année encore, cinq biologistes du CNRS en sont les bénéficiaires.

« Depuis sa création, en 1987, la Fondation Bettencourt Schueller a fait du soutien à la recherche en sciences de la vie l’une de ses priorités. Nous connaissons l’importance des sciences du vivant pour l’avenir de notre monde et le rôle exceptionnel des scientifiques. Et nous sommes conscients des difficultés qu’ils rencontrent au cours de carrières longues, exigeantes et parfois incertaines. C’est pourquoi nous avons à cœur d’aider, de soutenir, d’accompagner dans la durée ceux qui font le choix courageux et exaltant des sciences du vivant et qui, par leur talent, nous aident à construire un monde meilleur ». C’est ainsi que sa présidente, Françoise Bettencourt Meyers, introduit la cérémonie de remise de prix en sciences de la vie décernés aux talents français de la recherche biomédicale.

Parmi ces prix figure le programme Impulscience®. Depuis sa création en 2022, ce dernier vise à promouvoir les grands talents de la recherche en sciences de la vie en France, contribuant ainsi à renforcer l’attractivité de la recherche française. Ce programme offre un soutien exceptionnel à sept chercheurs et chercheuses en milieu de carrière pour le développement de leurs projets scientifiques, chacun bénéficiant d’un financement de 2,3 millions d’euros sur cinq ans. « Ces distinctions offrent aux scientifiques en milieu de carrière une opportunité précieuse en leur apportant des financements importants pour mener à bien leurs projets et renforcer leurs équipes de recherche », commente André Le Bivic, directeur de CNRS Biologie, l'un des dix instituts du CNRS. 

Parmi les sept lauréats récompensés cette année, quatre sont des biologistes du CNRS (voire ci-dessous), témoignant de l'excellence de la recherche biomédicale menée au sein de l'institution, ce dont se réjouit Antoine Petit, président-directeur général du premier organisme de recherche français, présent à la cérémonie : « Ce programme est essentiel pour soutenir la science française, c’est-à-dire celle qui se fait en France par des Français ou des étrangers qu’on a réussi à attirer ».

Jérémie Barral, chargé de recherche CNRS à l’Institut de l’audition

Projet : Mise en lumière du circuit auditif : de la cochlée au cerveau

Jérémie Barral explore de nouvelles voies pour comprendre comment notre cerveau interprète les sons. Son travail se concentre sur les cellules ciliées de l’oreille interne, responsables de la détection des fréquences sonores, et sur leur interaction avec le cerveau. 

Grâce à l'optogénétique, une technique révolutionnaire qui utilise la lumière pour activer des cellules spécifiques, son équipe parvient à simuler et analyser des sons complexes avec une précision inédite. Ces recherches ouvrent de nouvelles perspectives pour mieux décrypter les mécanismes de l’audition et développer des traitements innovants contre certaines formes de surdité. 

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Anja Böckmann, directrice de recherche CNRS à l’Institut de biologie et chimie des protéines à Lyon

Projet : Dans la cellule : Le destin structural des facteurs de virulence dans les maladies infectieuses émergentes

Pour mieux prévenir et contrôler les maladies infectieuses émergentes, Anja Böckmann et son équipe s’appuient sur leur expertise en résonance magnétique nucléaire (RMN). Cette technique de pointe leur permet d’analyser les changements structurels de deux protéines essentielles au processus infectieux. En décryptant ces modifications, ils visent à identifier les points faibles des virus émergents, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles stratégies de lutte contre ces menaces.

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Gianni Liti, directeur de recherche CNRS à l’Institut de recherche sur le cancer et le vieillissement, Nice

Projet : Révéler le paysage adaptatif des Saccharomyces à l’échelle des communautés microbiennes

Les micro-organismes vivent au sein de communautés complexes, reliées par un réseau dense d’interactions qui sous-tend tous les écosystèmes. Gianni Liti ambitionne de cartographier ces interactions pour en obtenir une vue d’ensemble.

Pour mener ses recherches, il s’appuie sur un micro-organisme emblématique : Saccharomyces cerevisiae, plus connu sous le nom de levure de boulanger. Cet organisme modèle est largement étudié en laboratoire en raison de sa grande proximité avec la machinerie cellulaire humaine, faisant de lui un outil précieux pour la recherche scientifique.

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Nicolas Minc, directeur de recherche CNRS à l’Institut Jacques Monod à Paris

Projet : Hydrodynamique du cytoplasme pour la régulation de la division cellulaire et du développement embryonnaire précoce

Nicolas Minc et son équipe explorent les propriétés physiques du cytoplasme, ce liquide essentiel qui remplit toutes les cellules vivantes. Ils ont récemment mis en lumière le rôle crucial du cytoplasme dans les mouvements du noyau pendant la division cellulaire.

Aujourd’hui, leurs recherches se concentrent sur une question fondamentale : comment les propriétés physiques du cytoplasme sont-elles régulées dans l’espace et le temps pour orchestrer le développement embryonnaire ? Ces travaux ouvrent de nouvelles perspectives sur les mécanismes qui sous-tendent la formation et la croissance des organismes vivants.

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De fait, un autre prix remis par la Fondation Bettencourt Schueller cherche à maintenir ou attirer dans l’Hexagone de jeunes scientifiques de renom, qu’ils soient Français ou étrangers. La dotation ATIP-Avenir, dont l’Inserm et le CNRS sont à l’origine, aux côtés de la Fondation Bettencourt Schueller qui les a rejoints en 2005, encourage le retour ou l’installation en France de scientifiques d’excellence, porteurs de projets de recherche exceptionnels et souhaitant constituer leur propre équipe. Ce programme offre un financement de 300 000 € sur trois ans, qui vient s’ajouter à celui accordé par le CNRS. Cette année, la dotation a été versée à une biologiste au CNRS (voire ci-dessous).

La longévité et l’ampleur du soutien de la Fondation suscitent les salutations d’Antoine Petit : « Vous êtes l’exemple dont on aimerait qu’il fasse école par ce soutien que vous nous apportez dans la durée dans un domaine, les sciences de la vie, qui a une très forte demande de financement : il y a besoin de matériel, de recruter des gens, ce qu’on peut faire grâce à l’ensemble des programmes que vous soutenez ».

Meryem Baghdadi, chargée de recherche CNRS à l’Institut Necker enfants malades à Paris

L’activité des cellules souches, capables de se renouveler et de se différencier en divers types cellulaires, est fortement influencée par leur environnement immédiat. Meryem Baghdadi se concentre sur les propriétés mécaniques de cet environnement, telles que la rigidité et la tension, pour mieux comprendre leur rôle.

Ses recherches portent sur l’influence de ces propriétés sur l’émergence et le fonctionnement des cellules souches intestinales au cours du développement embryonnaire, mais aussi sur leur implication dans le développement de certaines maladies.

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