Un nouvel International Research Center entre le CNRS et l’université de Chicago

Institutionnel

L’IRC Discovery permettra un rapprochement stratégique majeur entre le CNRS et l’université de Chicago, sur des thématiques scientifiques aussi variées que la physique des particules et les humanités numériques.

Le CNRS vient d’inaugurer l’International Research Center for Fundamental Scientific Discovery (IRC Discovery), son quatrième International research center (IRC). Signée le 30 novembre à Washington par le président-directeur général du CNRS, Antoine Petit et le président de l’université de Chicago, Paul Alivisatos, en marge de la visite officielle du président Emmanuel Macron, cette convention marque une nouvelle étape dans les liens entre les deux institutions.

Les IRC sont des dispositifs récemment créés au service de la coopération entre le CNRS et ses principaux partenaires internationaux. Ils complètent un arsenal collaboratif où l’on retrouvait déjà des laboratoires internationaux, des projets conjoints, ou encore des réseaux entre une ou plusieurs équipes du CNRS et une ou plusieurs équipes étrangères.

« Un laboratoire international est un laboratoire piloté par le CNRS installé hors de France et sous cotutelle d’un partenaire académique étranger, la plupart du temps une université, et spécialisé dans un domaine de recherche particulier  », précise Christelle Roy, directrice de la Direction Europe de la recherche et coopération internationale (DERCI). « Un IRC est une structure ombrelle, sans mur, qui permet un dialogue stratégique entre le CNRS et une institution d’excellence d’un autre pays, comme une université dans son ensemble. Un IRC marque un passage à une échelle supérieure, renforçant une relation déjà existante au travers de projets, de réseaux voire de laboratoires internationaux, et l’ouvrant vers de nouveaux programmes qui seront menés conjointement. »

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©University of Chicago.

Le dispositif IRC permet de mettre en commun des ressources pour les chercheurs et les chercheuses, les enseignants-chercheurs et enseignantes-chercheuses, et leurs doctorants et doctorantes, notamment par le biais de programmes de thèses conjoints entre les deux partenaires. Des ateliers sont également organisés de manière régulière pour faciliter les rencontres, si possible en présentiel, entre les différentes communautés. Ce sont autant d’opportunités pour affiner les projets en cours et en lancer de nouveaux, les IRC promouvant des visions sur le long terme pour des partenariats fortement consolidés.

Le premier IRC du CNRS, le France-Arizona Institute for Global Grand Challenges, a été inauguré en avril 2021 avec l’université d’Arizona. Cette année, deux nouveaux IRC ont ouvert leurs portes, avec l’Imperial College de Londres et l’université de Tokyo. « Nous avons vraiment vu une belle histoire scientifique s’écrire avec l’université d’Arizona », se réjouit Christelle Roy. « C’est la preuve d’une stratégie gagnante où les équipes travaillent systématiquement en co-construction, avec deux comités scientifiques – l’un coordonné par le CNRS, l’autre par notre partenaire –, qui se rassemblent afin de proposer des pistes de coopération et de décider des prochaines étapes. Cette méthodologie s’applique également aux deux autres IRC qui sont encore trop récents pour mesurer leur réussite. »

L’IRC Discovery avec l’université de Chicago est ainsi le quatrième à être lancé en moins de deux ans. Si l’inauguration de nouveaux IRC semble s’accélérer, ce dispositif institutionnel a vocation à être réservé aux partenaires les plus prestigieux et aux collaborations les plus fécondes. Les partenaires ont à chaque fois été choisis pour leurs liens forts avec le CNRS, sur plusieurs thématiques de recherche différentes, et la qualité de leurs travaux académiques.

L’université de Chicago fait partie des universités d’excellence aux États-Unis, elle est également un des principaux partenaires américains du CNRS en termes de co-publication, tandis que le CNRS est son premier partenaire international de recherche. « Parmi les atouts présentés par l’université de Chicago, nous retrouvons le Fermilab1 , dédié à la physique des particules, et le Laboratoire national Argonne, consacré à la recherche sur le nucléaire », cite Christelle Roy. « Avec l’IRC Discovery, nos chercheurs et nos chercheuses des unités de recherche CNRS pourront plus facilement bénéficier de ces infrastructures de pointe ». Pour rester dans le domaine de la physique, un premier atelier commun a déjà été organisé au printemps dernier sur les sciences et technologies quantiques.

La coopération sera également renforcée sur un grand nombre de domaines comme les sciences humaines et sociales, dans lesquelles l’université de Chicago est en pointe au niveau mondial, mais également l’économie, l’astronomie, les mathématiques, les sciences politiques, la biologie, la physique, la chimie… « Dans un IRC, nous ne raisonnons pas sur un seul institut ou une thématique unique », souligne Christelle Roy. « Nous travaillons à l’échelle du CNRS, donc sur une base institutionnelle et stratégique. »

« Le CNRS étant pluridisciplinaire par nature, nous cherchons des partenaires prestigieux qui ont une politique semblable afin de faire, ensemble, des recherches fondamentales au service de la société et donc en particulier, pour répondre aux défis sociétaux d’aujourd’hui et de demain », explique Antoine Petit, président-directeur général du CNRS. « Les IRC permettent de faire communiquer directement les plus hauts échelons de la gouvernance du CNRS avec leurs homologues chez nos principaux partenaires internationaux, afin d’aider les scientifiques à mener leurs projets à la hauteur de leurs ambitions. »

« Relever les plus grands défis mondiaux nécessite un partenariat international bien réfléchi qui rassemble des atouts intellectuels et des infrastructures à grande échelle », confirme Paul Alivisatos, président de l’université de Chicago. « Ce nouveau partenariat est un excellent exemple d'institutions homologues qui engagent leurs ressources pour réduire les obstacles à une collaboration efficace et accélérer les solutions aux problèmes mondiaux. »

  • 1Fermi national accelerator laboratory.