Une piste thérapeutique pour réduire les effets secondaires d’une chimiothérapie
Le cisplatine est une chimiothérapie indiquée pour lutter contre les tumeurs dans de nombreux cancers. Elle s’accompagne toutefois d’effets secondaires importants, en particulier une toxicité au niveau des reins qui peut entraîner une insuffisance rénale aiguë. Par ailleurs, les patients traités par le cisplatine rapportent aussi souvent souffrir de douleurs neuropathiques importantes. Des scientifiques de l’Inserm, de l’université et du CHU de Lille, du CNRS et de l’Institut Pasteur de Lille, au sein des laboratoires CANTHER et Lille Neuroscience et Cognition, en collaboration avec des chercheurs de l’université d’état du Michigan (Etats-Unis) ont identifié un médicament qui pourrait changer la donne pour les patients. Déjà autorisée contre la maladie de Parkinson, cette molécule appelée istradefylline pourrait non seulement réduire les effets délétères de la chimiothérapie mais aussi améliorer ses propriétés anti-tumorales. Ces résultats devront maintenant être consolidés dans le cadre d’un essai clinique. L’étude est publiée dans The Journal of Clinical Investigation.
Istradefylline protects from cisplatin-induced nephrotoxicity and peripheral neuropathy while preserving cisplatin anti-tumor effects
Edmone Dewaeles, Kévin Carvalho, Sandy Fellah, Jaewon Sim, Nihad Boukrout, Raphaelle Caillierez, Hariharan Ramakrishnan, Cynthia Van der Hauwaert, Jhenkruthi Vijaya Shankara, Nathalie Martin, Noura Massri, Agathe Launay, Joseph K. Folger, Clémentine de Schutter, Romain Larrue, Ingrid Loison, Marine Goujon, Matthieu Jung, Stéphanie Le Gras, Victoria Gomez-Murcia, Emilie Faivre, Julie Lemaire, Anne Garat, Nicolas Beauval, Patrice Maboudou, Viviane Gnemmi, Jean-Baptiste Gibier, Luc Buée, Corinne Abbadi, Francois Glowacki, Nicolas Pottier, Michael Perrais, Rodrigo A. Cunha, Jean-Sébastien Annicotte, Geoffroy Laumet, David Blum, Christelle Cauffiez
Journal of Clinical Investigation, 15 novembre 2022 - DOI : https://doi.org/10.1172/JCI152924